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Un dimanche au village...





Ce dimanche matin est encore consacré à de bons moments parmi la famille et les voisins de Pelotchoh ("Pelot'" pour les intimes ;)) : petit déjeuner délicieux, le miel de fleurs de coton est ici issu des ruches du village, le fils du voisin nous a rejoints (Baborchor, 8 ans, avec son beau sourire sans les dents de devant!), impatient de venir se promener avec nous dans la campagne. Il tombe en amour pour mon appareil photo qu'il ne veut plus lâcher, il sera reporter pour la matinée (bon d'accord, j'ai du en supprimer pas mal, mais j'ai pu en garder une ou deux, où, du coup, j'apparais enfin!). On commence par une séance de cueillette de coton, dans la parcelle que Sajar nous a laissée, on pourra l'emmener en France et je fabriquerai un coussin avec une housse en Suzani ouzbek achetée ici (les broderies locales). Là, grand moment de bonheur pour tous les deux, on découvre qu'on ADORE cueillir le coton!! Sensation délicieuse que de tirer sur chaque boule de coton contenue dans la coque, qui s'étire à l'infini avant de complètement se détacher! on pourrait l'utiliser directement pour se nettoyer le visage! Le coton était jusqu'à il y a peu de temps l'activité agricole essentielle de l'Ouzbékistan, qui en était le premier producteur d'Asie Centrale sous l'ère soviétique, mais dont la culture intensive a créé des désastres écologiques: c'est cette culture très hydrophage qui est à l'origine de l'assèchement de la mer d'Aral, située au nord-ouest du pays. Depuis quelques années, l'état encourage les polycultures, et des vergers ont fleuri le long des routes. Il reste cependant de grandes étendues de champs de coton, la saison de la cueillette est terminée, les populations actuellement ramassent le bois de coton qui est un excellent combustible pour les fours à pain familiaux. Nous partons ensuite nous promener dans la campagne, Pelotchoh veut nous montrer la rivière où il pêchait enfant, entourée de bassins de pisciculture, on assiste d'ailleurs à une pêche au filet qui semble fructueuse. De retour chez Sajar, la voisine nous a rejoints pour se mettre "en cuisine" : en souvenir des moments que nous avons partagés ensemble hier soir, notamment la danse et la technique de mise du foulard ouzbek, elle m'offre un de ses foulards qu'elle me noue sur la tête : "il n'est pas neuf" me dit-elle, "mais pour moi il a de la valeur" (merci les frères pour la traduction ! ;)), me voilà très honorée... C'est dimanche, jour du Plov en famille, on se met donc à la taille toute fine des carottes jaunes, pendant que Sajar allume le feu et fait chauffer la poêle: julienne de carottes jaunes, oignons taillés fins, riz, quelques morceaux fins de boeuf, le tout revenu dans de l'huile et de l'eau, et chauffé à couvert, avec une ou deux têtes d'ail entières qui vont confire lors de la cuisson. Cathy et son mari, les amis français qui font depuis longtemps partie de la famille et qui vivent entre le Havre et Boukhara, sont arrivés pour le repas et découvrent avec bonheur les avancements des travaux du futur centre d'accueil touristique. Pendant ce temps, les femmes se mettent à la confection du pain, le "non", une institution ici!!! On remplit le four de petit bois de coton, on fait chauffer le four pendant 15 à 20 min jusqu'à ce que les parois rougissent, la pâte a levé, on façonne les galettes et au moyen d'un instrument en bois, on y crée des motifs et des entailles; chaque galette est alors installée sur une sorte de coussin dans lequel on glisse la main, et par une habile gestuelle ancestrale, on plaque chaque galette sur la paroi intérieure du four brûlant.. on les asperge d'eau pour qu'elles prennent ce côté si brillant à la cuisson, et on attend... Le résultat est un régal pour les yeux comme pour les papilles! Tout est prêt, on peut monter sur le "chorpoy", ce lit où l'on s'installe sur des couvertures pour un repas familial : le plov fumant au centre, le melon, les crudités, le pain, le fromage, et le thé, qu'on verse trois fois du petit bol à la théière avant d'être servi, et voilà un savoureux moment de partage au soleil dans la campagne ouzbek!




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