Le lendemain, pour notre deuxième jour, on coche toutes les cases d’une journée sportive : kayak sur le lagon le matin, rando dans les montagnes l’après-midi!
Il faut armer les bras car malgré un décor de carte postale aux eaux qui semblent inoffensives, il y a un bon courant qui rend la tâche ardue pour évoluer sur les eaux du lagon! On gagne en une dizaine de minutes le spot aux raies et aux requins, dans un endroit où l’on a à nouveau pied, l’eau jusqu’à la poitrine. Quelques autres embarcations sont déjà là également, et très vite on devine sous nos kayak la danse langoureuse des requins pointe noire, qui font un bon mètre à un mètre cinquante de long, et des raies pastenague avec de sacrés specimens également. Le PMT est un bonheur! Par moment on ne sait plus où donner de la tête, parfois même les bestioles vont jusqu’à nous frôler, c’est étonnant, un véritable aquarium naturel! Finalement Zoé est passionnée et ne montre aucun signe de peur!
Au bout d’une demi-heure, on remonte sur nos kayak et on tente de gagner un motu, mais le courant est tellement fort qu’on abandonnera quelques mètres avant le sable, puisqu’il est temps de rendre les embarcations! Depuis l’eau la vue est extra, le turquoise du lagon répond aux verts des reliefs montagneux, c’est vraiment très joli.
Pour l’après-midi, on troque les pagaies contre nos chaussures de marche, et nous voilà en route pour une des fameuses randonnées de Moorea, la randonnée des Trois Cocotiers. Après un stop bref au célèbre belvédère d’Opunohu, qui offre déjà une belle vue sur les deux baies, nous voilà partis pour quatre heures à évoluer dans les sous-bois de mape, à flanc de montagnes, pour gagner progressivement le site dit des Trois Cocotiers (il n’en reste plus qu’un, les deux autres ayant été décimés par un cyclone dans les années 80). On descend d’abord jusqu’à une rivière, puis on traverse une bambouseraie avant d’attaquer la montée proprement dite. Au bout d’une heure et demi, la vue finale est géniale, donnant sur les deux côtés de l’île, les deux baies au nord, le lagon au sud, et toujours des poules et des coqs pour nous accueillir!
La redescente se fait sous la pluie, on est plutôt bien abrités par le feuillage mais le sentier commence à être glissant, il faut être vigilant... Le soleil se couche dans les nuages, dont l’orangé enveloppe les sommets des deux baies sur notre retour, Moorea nous a gâtés !
Notre troisième journée est plus mitigée: une épaisse couche de nuages recouvre l’île et le lagon. On décide de continuer à marcher, sur la courte randonnée dite de la Montagne Magique, qui offre ici encore, après une belle grimpette suante d’une trentaine de minutes, un très beau panorama sur la baie d’Opunohu à droite, et le lagon de Papetoai à gauche. Malheureusement le ciel couvert rend les couleurs un peu ternes, on imagine comment ça doit être fantastique par grand soleil! L’air est chargé d’humidité, je dégouline!
Au retour, on s’arrête au lycée agricole de Moorea, pour une dégustation de confitures artisanales (ananas-coco et mangue-vanille repartiront dans notre panier!), d’un jus frais ananas-corrosol et de glaces pour les gourmands! L’ananas est la grande spécialité de Moorea, dont les vallées sont couvertes de cultures, l’île hébergeant l’usine de jus de fruits Rotui, très connus en Polynésie.
La pluie s’est invitée de nouveau, c’est le moment d’une longue pause au fare, pendant que Pierre part pour sa « plongée refresh » avant ses deux plongées du lendemain.
Puisque la météo reste maussade, on reprend la voiture en milieu d’après-midi et on se dirige vers l’ouest, et on se laisse porter. Une artiste qui peint sur paréos de coton attire mon oeil, et je me délecte de contempler ses créations, voilà qu’évidemment des envies d’achat m’envahissent, mais je résiste en me disant que je reviendrai le lendemain!
Puis Pierre et les garçons nous déposent Zoé et moi sur la plage de Ta’ahiamanu, une jolie plage publique, pendant qu’ils partent faire des provisions. C’est un joli moment de fin de journée, où Zoé passe une bonne heure dans l’eau à la tombée du jour, s’étant faite deux petites copines polynésiennes, à jouer au « requin et à la sirène », avec de délicieux roulements de r venus se glisser dans l’imaginaire… Les nuages lourds de la journée laissent passer quelques rayons de lumière avant de laisser place à la nuit noire, et à la pluie qui s’abattra encore de longues heures sur la soirée!
Pour notre dernière journée sur Moorea, on ne résiste pas à retourner sur le spot des raies et des requins de la baie des Tipaniers. Pierre est parti pour toute la matinée en plongée, alors je me lance avec les enfants et je loue pour deux heures un petit bateau à moteur sans permis.
Je ne fais pas la maligne car je n’en ai jamais conduit! Heureusement les loueurs sont très sympas et le briefing bien complet. Hop, nous voilà embarqués! Il est 8h45 quand nous démarrons sur l’eau, par chance le soleil est revenu sur l’île, et les couleurs de l’eau sont superbes. Comme il est encore tôt, il y a très peu de monde sur le spot, et pas encore de tours touristiques, pour notre plus grand bonheur! On n’a pas encore accroché le bateau que déjà une raie et un requin viennent nous saluer!
La mise est à l’eau reste fantastique avec toute cette faune qui vient presque au contact. Par moment on ne sait plus où donner de la tête, tant ça virevolte autour de nous, dessous, sur les côtés, on est parfois surpris en tournant la tête de voir les yeux globuleux d’une nouvelle raie pastenague nous foncer dessus!
On remonte sur le bateau et cette fois on se dirige entre les deux motu : il faut garder le cap dans le chenal entre les bouées rouges et les bouées vertes, on est un peu stressés avec les patates de corail, mais Basile gère le repérage à l’avant. On s’accroche à une bouée sur ce site très tranquille et on s’accorde une petite exploration sous-marine sympathique pendant que Zoé nage jusqu’au sable du motu pour aller jouer.
Voilà une matinée bien chouette, où les couleurs du lagon, éclatantes au soleil, nous laissent de chouettes souvenirs.
Après avoir récupéré Pierre super content de ses plongées (deux beaux requins citron, et des dizaines et des dizaines de tortues pas farouches du tout, venues carrément lui faire la bise contre le masque!), on déjeune au snack Mahana, une institution, réputé servir le meilleur poisson cru de toute la Polynésie. On est installé dans une petite cabane au bord de l’eau où les raies et les requins viennent flirter régulièrement pour nous faire le spectacle! Et le poisson est effectivement dément, dans un assaisonnement à tomber…
Pour l’après-midi, on flâne alors que les nuages sont de retour : achat d’un joli paréo peint artisanalement (oui oui, celui que j’avais repéré la veille pendant sa confection!), petites boutiques de Tiahura, achat de fruits de la passion au bord de la route, coup d’oeil à la plage de Tiahura puis snorkeling de fin de journée sur la plage de Ta’ahiamanu, la lumière baisse tranquillement… il est temps de faire nos bagages pour notre prochaine aventure polynésienne : l’île de Huahine nous tend les bras! Merci Moorea pour ces quatre jours, où l'allure brute et primitive de tes reliefs vient à merveille bousculer la douceur de ton lagon...