Ce matin, en ce deuxième jour, Pierre va vivre un moment très attendu : sa plongée pour aller voir les raies-manta, qui sont la spécificité de Maupiti. J’y reviendrai en détails bien sûr!
On se laisse donc tranquillement vivre à la pension sur ce début de matinée, on fait du cahier de vacances (oui, chouette! c’est ironique…), on profite de la vue.
Il revient vers 10h30, aux anges de les avoir enfin vues… (oui, oui, bientôt un post!)
On part donc en fin de matinée pour un beau challenge, la fameuse ascension du mont Teurafaatiu, une des plus célèbres randonnées de Polynésie : courte (entre 40 min et 1h30 d’ascension selon le rythme de chacun), mais intense avec des passages très raides munis de cordes dans le dernier tiers.
C’est un énorme effort pour Pierre qui souffre du vertige, le vrai de vrai, mais on est persuadés, et lui aussi, qu’il risque d’avoir des regrets si il ne la tente pas.
Après 5 km en vélo, nous voilà arrivés sur le bout de servitude qui va mener au chemin : on contourne une maison par la gauche, puis une antenne par la gauche aussi, et on attaque la montée, heureusement ombragée sur la majorité du parcours. Tout le monde conseille de partir tôt le matin pour ne pas trop souffrir de la chaleur, mais avec cette plongée de Pierre, on était forcément décalés et finalement, ce fut une bonne idée car on s’est retrouvés tout seuls là-haut avec juste un jeune homme, alors qu’on a croisé une petite dizaine de personnes qui redescendaient pendant notre ascension.
Certains passages glissent un peu, le dénivelé est plutôt faisable quand on a l’habitude des Pyrénées, et à chaque niveau, et dès le début de la randonnée, des vues fantastiques sur les bleus du lagon s’offrent à nous, avec en premier plan au début la petite église de Vaiea : bucolique à souhait!
Voilà qu’on aborde le derniers tiers : six passages à franchir, de pierres à la verticale, avec des cordes pour s’aider.
Forcément Pierre n’est pas au meilleur de son moral, mais on fait un vrai travail de mental tous ensemble: il faut boire et se resucrer, le stress ça consomme de l’énergie! Et on gère aussi Zoé, à qui il manque souvent un peu de taille pour attraper les prises dans les passages de « varappe ». Finalement les cordes se révèlent plus sources d'angoisses dans la montée que réellement utiles car on se rend compte qu’on parvient souvent à contourner le passage avec de l’escalade sur des très hautes marches naturelles, ce qui ne change rien à la verticalité du passage mais permet de ne pas se suspendre si on n’est pas du tout à l’aise avec l’exercice. Encore quelques efforts physiques mais surtout psychologiques pour Pierre, et voilà qu’on arrive au sommet : époustouflant, je crois qu’il n’y a pas d’autres mots…
Une vue à 180 degrés sur le lagon, le récif, l’océan, et les reliefs en proue de l’île. On aura mis une bonne heure pour monter, pour laisser à Zoé le temps de récupérer physiquement régulièrement. Pierre est lui aussi subjugué même si il reste très en alerte sur sa position et a encore du mal à avancer pour se laisser envahir par la vue, mais l’objectif est atteint, quelle fierté!
On aurait pu rester ici des heures en contemplation avec Basile, je n’ai jamais vu de pareil panorama, et pourtant j’en compte quelques-uns au compteur! Mais on ne peut pas prolonger le supplice trop longtemps, même Félix et Zoé ne sont pas très à l’aise. Voilà qu’on aborde la descente, que Pierre appréhende aussi beaucoup, évidemment.
Finalement, c’est en descente que les cordes sont très aidantes, permettant de faire du « rappel » sur de courts morceaux, Basile progresse en tête, comme à l’aller, et reste en contrebas des passages délicats pour assurer une présence sécurisante. Sur le chemin je croise un monsieur originaire de Maupiti qui n’était pas revenu sur son île depuis 30 ans ! Exilé 25 ans en Corse, ayant épousé une Calédonienne, ils ont émigré sur le Caillou en 2019, mais avec les événements actuels, réfléchissent à quitter le territoire. Sa femme est conquise par Maupiti, c’est gagné, ils vont revenir s’y installer!
Encore quelques photos sur les magnifiques points de vue de la descente et nous voilà revenus sur nos vélos, en une bonne trentaine de minutes. Pierre est soulagé, et nous on est super contents de l'avoir fait tous ensemble.
Voilà une randonnée incroyable, à ne surtout pas manquer, totalement faisable en autonomie, à conditions de se faire un peu violence si on est soumis au vertige.
On imagine que prendre un guide local doit pouvoir aider pour la stratégie à adopter sur les passages difficiles, donc on doit pouvoir toujours trouver des solutions pour parvenir au sommet !
Bonnes chaussures requises ( même si les gamins du coin la font en tongs, évidemment..), de l’eau, du sucre en cas de coup de stress, et go go go ! Y a plus qu'à admirer les photos !
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