

Ce matin nous changeons d’île, nous partons pour 5 jours sur l’île d’Isabela : plusieurs personnes nous ont mis le doute : « 5 jours ? mais qu’allez-vous faire là-bas ? » Et bien nous poser enfin un peu, prendre le temps… Le soleil est revenu ce matin, les conditions semblent idéales. Après une heure et demi de vedette à grande vitesse (capacité de 25 personnes je dirais) qui se passaient plutôt bien, je suis brutalement réveillée par une flaque chaude sur mes pieds… l’estomac de notre Zozo ne tient plus le coup ! et hop, une deuxième fois dans le gilet de sauvetage avant que j’aie le temps d’attraper un sac poubelle qui sert à recouvrir nos palmes. Le moteur est tellement bruyant qu’on ne peut pas communiquer, ça me rappelle nos interventions en hélico !! Personne de l’équipage n’est présent, ils sont sur le toit aux commandes, on peut difficilement se déplacer tellement ça bouge, on parvient tout de même à aller chercher notre paquet de lingettes, que j’ai béni. Tout le monde dort autour de nous, assommés par les médicaments et le roulis (je suis sûre que la majorité s’est shootée avant de partir, bon d’accord, le rendez-vous était donné à 6h30, on a besoin de finir la nuit !), et personne ne se rend compte de rien, c’est déjà ça ! Pourtant ça bougeait moins que le trajet pour Floreana, je ne me suis donc pas assez méfiée… La pauvrette sera tourmentée encore plusieurs fois, et même une fois débarquée… J’avais tenté de lui donner le Mercalm sur le quai avant de partir mais elle n’a jamais réussi à avaler le comprimé (émoji « blasée ») ; promis pour le retour, je lui écrase au petit déjeuner, et j’anticipe, en meilleure mère, le sac poubelle autour du cou ! L’arrivée sur Isabela rattrape largement ces petits désagréments : le soleil brille, l’eau est superbe, on ressent aussitôt la sérénité des lieux ! A côté de l’embarcadère une immense plage de sable clair s’étale, les otaries sont là pour nous accueillir encore une fois, les iguanes marins ne manquent pas. La « ville » de Puerto Villamil est une bourgade charmante, constituée d’une rue principale ensablée - avec des gros cordages de bateau pour faire office de ralentisseurs - de resto, maisons, agences d’excursions dans un bric-broc amusant. Ca ne respire pas le luxe ici non plus, l’authenticité est encore au rendez-vous ! Notre hôtel, légèrement excentré, est très paisible, on a l’impression d’y être tout seuls ! Tout simple, sans prétention mais confortable, avec de l’eau chaude pour la douche (hourra !), une cuisine partagée très appréciée, des fruits laissés à disposition par les propriétaires dont les amis possèdent une finca tout près. On va se régaler de fruits de la passion et de bananes ! L’ambiance est ultra paisible, à l’image de l’île, et on est rassurés : on va se plaire ici ! Dès l’après-midi nous embarquons pour Las Tintoreras, un massif volcanique émergé en face de la plage, prometteur en faune ! Le soleil a encore une fois disparu, mais la nature ne nous déçoit pas : on y voit nos premiers manchots des Galapagos, parmi les plus petits au monde ! Ils sèchent au soleil, à côté des fous à pattes bleues. Puis on observe les iguanes marins formidablement bien camouflés, ils crachent régulièrement par leurs narines, tels des petits dragons (dont ils sont finalement assez proches !) l’eau salée emmagasinée, et captent la chaleur de l’air, vitale pour eux, en levant la tête et le cou, ainsi que la queue, vers le ciel. Capables de nager à la surface (trop drôle à voir, on dirait des petits chiens à la nage !), seuls les mâles sont capables de plonger jusque 20 mètres, mais l’hypothermie leur est fatale, il leur faut donc absolument se réchauffer sur terre à la sortie. On nous emmène ensuite admirer une petite passe entre deux parois volcaniques où l’on observe parfaitement une dizaine de requins dormeurs à pointe blanche se prélasser au fond de l’eau, régulièrement chahutés par les otaries ! Puis arrivent quatre raies aigles majestueuses, encore une fois le spectacle de toute cette faune au même endroit est magique, extraordinaire !! On finit par un snorkeling mémorable : la visibilité n’est pas bonne, mais la densité de population n’empêche pas le plaisir ! Un champ entier de tortues vertes énormes posées sur le sable au fond de l’eau, on commence à en avoir vu pas mal des tortues, mais la concentration d’autant de spécimens en un aussi petit endroit est étonnante ! Les otaries sont ici trois à venir jouer, c’est fantastique, elles tournoient autour de nous dans un furieux ballet, on voudrait que ça ne s’arrête jamais, et les microsecondes où elles vous fixent droit dans les yeux, intensément, de leurs globes énormes est saisissant. On en a des frissons. La nature semble alors, sur quelques minutes, se connecter complètement à l’Homme, c’est magique. On sort tout bleus, l’absence de soleil n’aide pas à nous réchauffer, mais on est tellement transportés par l’expérience qu’on serait prêts à y retourner ! Le soleil revient le lendemain sur une grande partie de la journée : errance au village, almuerzo dans un petit resto (on emporte les restes pour le soir 😉, on nous avait prévenus, le riz est systématiquement servi quel que soit le plat principal choisi, Zoé a pris des spaghettis con carne, elle avait le riz avec !), snorkeling libre dans un aquarium naturel appelé La Concha Perla, sieste, fin de journée sur la plage, rencontre avec une locale qui vient de trouver un bébé iguane dans sa salle de bain, tétanisé par l’hypothermie (le soleil a disparu de nouveau et le vent est frais, il avait pénétré la maison pour y chercher la chaleur) : elle le réchauffe exceptionnellement dans ses mains, elle tient à nous le montrer de tout près.. Jolie discussion avec elle sur l’île, on profite de la sérénité de l’endroit, et ça nous va bien !
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