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Dans les eaux chaudes de Sajama







Sajama, c’était mon rêve... Il y a une dizaine d’années, j’avais lu le blog de voyage d’un couple qui faisait le tour du monde à vélo avec leur petite de 18 mois et qui s’était posé dans ce paysage incroyable. Nous y sommes à notre tour et je suis subjuguée par ce décor de cinéma en blanc, bleu, jaune, avec ces lamas partout. Blanc pour les cimes enneigées des volcans qui nous entourent : d’un côté le Sajama, tel le logo de la Paramount, de l’autre les volcans jumeaux, mais aussi des tas d’autres sommets, dont un volcan enneigé toujours actif dont on devine les volutes de fumée danser lentement au-dessus du cratère ; blanc pour ce minéral qui recouvre le sol et qui craque sous les pieds comme du sel. Bleu pour le ciel évidemment, limpide, et pour l’eau des geysers et des sources chaudes, et jaune pour la végétation qui colore gaiement le tout. On se réveille après une nuit froide mais bien protégés par nos sacs de couchage et nos couvertures, le petit déjeuner de Mirtha est réconfortant, le soleil qui se lève enflamme les plaines, et on sent qu’il va vite réchauffer l’atmosphère. Le village de Sajama est constitué de quelques maisons et restaurants qui semblent abandonnés, d’une école esseulée, et d’une église plutôt mignonne, sur fond des volcans jumeaux. Personne dans les rues, ambiance western assurée. On y trouvera tout de même une « boutique » avec absolument tout dedans, fabuleux !, et même la sacro-sainte glace du goûter de Zoé : surréaliste ! Nous voilà en tous cas partis de bon matin en quête d’exploration des geysers, qui bouillonnent dans une vallée. Les fumerolles nous réchauffent, l’eau est très chaude, ça bulle, ça gargouille, ça glougoutte, ça nous fait penser aux paysages de la Nouvelle-Zélande, en plus sauvage car ici : personne !! On est tout seuls, et pas de chemin aménagé, l’accès est totalement libre. Nous rentrons au village récupérer Mirtha et nous repartons aux sources chaudes, qui faisaient partie de mon rêve absolu : imaginez ce plaisir intense d’un bain à 39 degrés en pleine nature, à 4200 mètres d’altitude, le volcan Sajama face à nous, les volcans jumeaux dans le dos, avec les lamas pour compagnons !!! Totalement dingue ! Et ici aussi, on est tout seuls ! C’est la première fois que Edwin et Mirtha viennent dans le Sajama, et ils semblent autant conquis que nous ! On barbote une bonne heure dans ce décor magique, et on change d’endroit pour le pique-nique, une deuxième source chaude, plus petite mais très mignonne. Mirtha nous y a dressé un festin de rêve, tout est cuisiné depuis le matin, entrée, plat chaud !! Je ne résiste pas, avec Félix, à un deuxième bain contemplatif, je crois qu’on aurait pu rester ici des heures et des heures… Quel privilège de pouvoir profiter en toute exclusivité de tels paysages… On rentre à l’hôtel pour se poser une petite heure (chocolat chaud à 16 heures, Mirtha est à nos petits soins…), et nous voilà repartis pour une épreuve un peu (horriblement) sportive pour la fin de journée : la montée sur un point de vue à 4555 mètres, sur les hauteurs du village. D’une terrible raideur, on en bave sévère à cette altitude, et on met une cinquantaine de minutes à avaler les 300 mètres de dénivelé : on marche à pas de fourmis, contraints de s’arrêter toutes les 2-3 minutes pour permettre au cœur de récupérer. Félix s’arrête au premier tiers, Zoé à la moitié, on laisse chacun assis à un niveau, et je suis tentée de les accompagner… Un petit mal de crâne émerge, un ibuprofène me soulage vite, et je poursuis la montée, derrière Edwin, Pierre et Basile. J’ai failli abandonner quatre fois, mais à chaque fois le sommet me semblait proche ! Quel soulagement une fois en haut !! On se dépêche de redescendre pour retrouver les deux derniers, j’ai un peu peur qu’ils soient morts de froid dans le vent de la fin de journée, mais non, ils sont bien couverts et vont très bien, chacun ayant réussi à s’occuper sur place en nous attendant. Zoé nous dit qu’elle a joué « à la famille Sylvanian » avec des bâtons (belle imagination !), et Félix est complètement euphorique, il nous dit qu’il a adoré ce moment de solitude et qu’il se sent planant !!! Je crois qu’il a goûté à l’ivresse de l’altitude !!! Retour à l’hôtel dans le froid montant, épreuve de la douche tout juste tiède (glagla) mais dîner réjouissant ! Quelle cuisinière cette Mirtha !








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