On peut se l’avouer, la nuit sous la yourte a été difficile !! Pourtant on était bien installé au chaud dans les sacs de couchage, et la nuit tombée à 21h et l’absence d’électricité nous ont fait tomber tôt dans le sommeil… Ca partait plutôt bien, quand à 1h du matin, une bande de jeunes kirghizes surexcités sont venus se planter devant les yourtes pour chanter et mettre la musique à fond sur les hauts parleurs de leur voiture… Probablement l’enterrement de vie de jeune garçon du futur marié, mais franchement, on a du mal à ne pas le prendre comme de la provocation !!! Au bout d’une demi-heure ils ont daigné un peu s’éloigner mais la fête a continué jusque 4h du matin…
Natacha et Nikolaï viennent nous chercher vers 9h30 pour nous emmener sur les rives Sud du lac Issyk Kul : les pluies à l’est du pays ont fait s’effondrer la route pour le col de Tossor, qu’il nous faudra donc contourner par l’ouest. On remonte encore la rivière Naryn, magnifique dans ses tons gris glaciers, tournoyant dans les profondes gorges longées par notre piste sinueuse et étroite. La route se poursuit à travers les jaïloo rendus mystérieux par la brume et les nuages, ambiance Seigneur des Anneaux garantie !
Nous arrivons à Kochkor en début d’après-midi, où nous déjeunons dans un atelier coopératif de tissage du feutre, tenu par une vieille dame et ses trois filles, amies de Natacha. Le soleil et la chaleur sont revenus, c’est appréciable ; C’est l’occasion des premiers achats de petits souvenirs.
Nous arrivons aux abords du lac Issyk Kul en fin d’après-midi, il s’annonce dans son immensité bleue : Issyk Kul est en effet le 2e plus grand lac d’altitude au monde après le lac Titicaca en Amérique du Sud : 180 km de long, 60 km de large, 600 mètres de profondeur au maximum pour une profondeur de 200 mètres en moyenne, c’est un joyau de l’Asie Centrale, très prisé des kirghizes l’été. Si la Rive Nord est investie par les grosses fortunes de l’Asie Centrale, la Rive Sud est réputée plus jolie et plus sauvage.
Nous nous arrêtons au canyon de Skazka au coucher du soleil, sous un ciel gris d’après la pluie, somptueux : la lumière est idéale, les températures douces alors qu’elles sont très chaudes en pleine journée, et nous déambulons avec magie dans les failles et sur les crêtes, façonnées à chaque nouvelle pluie. C’est glissant, parfois un peu vertigineux, très ludique, même si ça n’est pas toujours du goût de Pierre, toujours un peu en difficultés lorsqu’il faut jouer au funambule. Les couleurs sont magnifiées par cette lumière de fin de journée, on pourrait rester des heures dans cet environnement fantastique et si paisible à la fois.
Nous gagnons enfin notre petit hôtel, réservé par mes soins pour deux nuits, le ELDOS ALTA ECO Hôtel : à 25 euros la nuit pour deux, c’est le plus cher du séjour ! Doté d’un beau verger, une petite barrière au fond menant sur le lac, notre chambre est immense et joliment décorée avec de larges fenêtres partout. Un bon repas nous attend, cette fois la nuit va être bonne, c’est sûr !