Pour ce troisième jour à Tokyo, on a privilégié les envies des enfants, et j’ai réussi au milieu de tout ça à nous accorder deux petits moments plus relax à la recherche de quartiers calmes. Bon, un peu trop calme peut-être pour notre balade du matin -ayant laissé les enfants dormir à l’hôtel- où je voulais aller errer dans Shimokitazawa, un quartier décrit comme un ancien repaire grunge des années 70-80, regorgeant de petites boutiques de brocantes, de disquaires, de cafés en tous genre, autour d’une ancienne ligne de chemin de fer reconvertie en promenade verte. On y était passés la veille depuis Gotokuji pour aller voir la fameuse pâtisserie Ghibli (les dessins animés de Miyazaki !) en espérant y acheter des choux à la crème en forme de Totoro, mais nous étions arrivés trop tard et les vitrines étaient vides dès 17h… Plus un seul petit Totoro à grignoter!
Et bien là aussi, on s’est fait avoir par les horaires : à 9 heures du matin, les rues ne se sont pas réveillées, et aucune boutique n’ouvre avant 10 voire 11 heures! Je pense que nous n’avons donc pas du tout pu palper l’âme habituelle du quartier, un peu dommage… (c’est qu’on s’est fait encore une belle escapade en métro pour y aller, dis !). En fin d’après-midi, j’ai réussi à négocier un passage par les berges du quartier frontalier entre Riokogu (le quartier des Sumos) et Akihabara, très agréable sous le soleil du soir, avec découverte de pâtisseries typiquement japonaises : les doloyaki (sorte de pancake fourré à la pâte de haricot sucrée, il n’y a que moi qui ai apprécié !), et les taïyakis (des gaufres croustillantes en forme de carpe, fourrées cette fois à la crème vanillée, elles sortaient du four, délice unanime cette fois !).
Entre les deux, la journée a donc été consacrée aux enfants, avec une première incursion vers un des trois Pokemon Center pour la matinée (ces centres commerciaux à plusieurs étages sont épuisants, mais ils ont l’avantage de proposer ici aussi des centaines de mètres carrés de traiteurs pour le pique-nique du midi que nous avons dégusté sur une grande terrasse extérieure dédiée, au dernier étage), puis au quartier de Akihabara, cœur de la culture des manga, des « anime » (le nom qu’on donne aux dessins animés japonais) , et autres cosplay (ces jeunes femmes qui se déguisent en personnages féminins de mangas, et attirent le chaland vers les resto). J’ai bien réussi à m’extraire quelque temps pour un espace de boutiques artisanales très joliment installées sous une ligne de chemin de fer aérien (oh que j’aime ces boutiques de papier, carteries, tampons trop mignons…) mais il a bien fallu rejoindre la troupe, et il me faut alors beaucoup de patience pour suivre les garçons dans les dédales de boutiques : on monte, on descend, on remonte, on redescend, c’est l’ivresse des images, des objets, des néons, une orgie de consommation autour de la culture TV nippone qui, conjuguée au kilométrage déjà effectué à pieds depuis le début de la journée, me fait vite saturer !! Mais je comprends leurs passions, et j’essaie de ne pas (trop !) râler ! Il y a des gashapon (vous savez, ces espaces de jeux de machine à pinces pour attraper des peluches) partout et Félix ne sait pas résister à la tentation, son argent de poche y passe par petites piécettes ! Zoé est contaminée aussi et parvient toujours à faire craquer son père pour mon plus grand désespoir !!!
C’était sans compter les deux heures passées dans un taxi pendant l’après-midi (et la petite fortune dépensée pour ça), pour aller récupérer le téléphone de Pierre à la centrale des taxis, dans un lieu improbable et très excentré. Un peu rageant vu le grand soleil qui brillait dehors, mais on est super reconnaissants aux Japonais d’avoir cette éducation si respectueuse et stricte face à la propriété : un objet trouvé est systématiquement soigneusement conservé pour être restitué. Nous voilà rassurés pour la suite du voyage ! * C’est donc au bout de 13 kilomètres à pieds encore aujourd’hui, et le cerveau bien épuisé par toute cette frénésie tokyoïte, que nous rentrons à l’hôtel en passant par l’épicerie à coté, pour un repas tranquille dans la chambre… C’est intense, Tokyo !!!
*la suite du voyage m'aura fait bien mentir !!!!
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