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Partir...

  • chamcamille
  • 9 août
  • 2 min de lecture
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Partir. Prendre le large. Lâcher prise. Se jeter dans l’inconnu.


Il y a un peu de ça à chaque nouveau départ.

Il y a ce moment où l’excitation du départ, les heures et les heures préparées à caler le voyage, le plaisir secret d’avoir tracé son parcours et prévu ses étapes, la concentration pour tenter de ne rien oublier, la motivation qu’on engage à fond dans le rassemblement des bagages et surtout dans le titanesque chantier de la préparation de la maison qu’on loue en notre absence, le stress intense que tout soit prêt à temps, il y a ce moment où tout ça laisse place à une forme de lassitude, voire de légère déprime, au moment où je me retrouve dans les nuages.


Laisser derrière soi l'intensité de mon travail au SAMU, laisser derrière soi des histoires douloureuses, des interventions stressantes où la concentration est à son apogée, où le travail en équipe est galvanisant, où l'on se sent à sa juste place.


Quand il n’y a plus rien à faire, plus rien à penser, juste attendre d’arriver, et que j’éprouve cet espace-temps un peu étrange où l’on ne sait plus à quelle heure se fier. Ce moment suspendu dans le ciel où tantôt on remonte le temps, tantôt on le fait avancer à la vitesse de la lumière.


Les enfants ont grandi, ils se délectent devant leurs écrans, casque sur les oreilles, captivés, le sourire aux lèvres, par le film qui défile face à eux. Je n’ai plus l’opportunité d’avoir l’esprit sans cesse accaparé par une couche à changer, une fièvre qui s’invite en vol, des livres à leur lire, des pleurs à consoler.


Et brutalement le doute s’installe : et si le voyage pouvait être décevant ? Et si l’expérience à venir n’était pas à la hauteur de toute l’énergie dépensée depuis des mois pour la préparation minutieuse du road-trip ?


Le vertige s’installe : après quoi tu cours ? Pourquoi toujours chercher l’ailleurs ? 

La vie défile. Beaucoup trop vite. Hier ils venaient nous rejoindre au lit avec des doudous qui puent et des demandes de gratouilles dans le dos, aujourd’hui on les tire de leurs draps en râlant, même si les doudous sont encore là sous l’oreiller…


Ces heures suspendues dans le ciel m’offrent l’ennui, l’ennui qui amène son lot de questions existentielles.

Dans un demi-sommeil, je ne veux plus penser à rien, je voudrais que ce temps qui s’arrête en vol s’arrête aussi dans ces années qu’on ne voit plus passer.


Et puis on atterrit.

L’esprit se recentre sur l’arrivée. Ne rien oublier dans l’avion, douanes, passeports, transport.

Stress de la prise en main du véhicule, explications dans un anglais beaucoup trop rapide, petites galères classiques du démarrage.


Et puis on sort de la ville, et on voit défiler les premiers champs de blés, sur fond de montagnes. Malgré la pluie, l’air ici n’est pas le même, les bâtiments sont différents.


Tous les doutes s’envolent, l’excitation revient, le bonheur de profiter d’eux, encore et encore, dans une nouvelle aventure en famille.


On prend la route, enfin.



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