Parc national de Yoho: sous les arcs en ciel, dernier jour dans les Rocheuses
- chamcamille
- 29 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 août





A une trentaine de minutes de Lake Louise, nous allons passer nos dernières vingt-quatre heures dans le parc national de Yoho : on quitte l’Alberta pour la Colombie Britannique, juste à côté.
Plus petit, moins aux devants de la scène internationale, il recèle autant de merveilles.
Notre campement de Kicking Horse, toujours géré par Parcs canada, est très agréable : de la pelouse verte, des petits rongeurs qui pépient partout, des douches chaudes et même une aire de jeux !
Field est le village que l’on rencontre en premier quand on vient de l’Est : pas de laverie malheureusement, on va devoir finir le voyage avec notre linge sale!
Les rivières ici ont par endroit troqué leur beau bleu laiteux pour un gris-blanc : on dirait qu’on a fait des mélanges avec les pinceaux! Ou moins poétiquement pour reprendre les images de mon homme : « ça fait plutôt eau de lessive sale! »
On décide de descendre directement voir les Chutes de Wapta, à l’heure du déjeuner : une quarantaine de minutes de marche pour y accéder, un sentier tout plat puis qui descend vers la rivière. Elles forment un immense rideau blanc, et envoient dans l’atmosphère une brume intense vivifiante! On est rapidement trempés, sous l’arc en ciel qui se dessine selon l’angle de vue.
Le pique-nique est pris au camping : il fait chaque jour un peu plus chaud en cette fin d’été canadien, et la sieste sous les sapins est la bienvenue. Je m’endors sous le son des pépiements incessant des petits chiens de prairie dont les terriers constellent le terrain. Ils se répondent l’un l’autre, j’adore!
Puis nous reprenons la route pour les chutes de Takakkaw, qui signifient « c’est une merveille » en langue cree. Oui, c’est une jolie merveille!! Une chute au débit impressionnant, irriguée par un glacier bien sûr, et qui se jette dans le vide sur une hauteur de près de 300 mètres : ici aussi les arcs en ciel naissent et s’évanouissent au gré du soleil, toujours aussi présent. Ici aussi on est mouillés dès qu’on s’approche!
On s'arrête aussi au Natural Bridge, un pont naturel en pierres qui fait obstacle aux gros bouillons de la rivière "Du cheval-qui-rue"! (Kicking Horse!)
Il nous reste à aller rencontrer une dernière merveille du parc : le lac Emerald et ses 5,5 kilomètres de sentier pour en faire le tour. A l’heure où nous arrivons, vers 18 heures, il n’y a plus grand monde et c’est un grand bonheur de jouir du silence dans ce décor magnifique.
On papote, on profite, on s’arrête, on reprend, on scrute les flancs de la montagne et les sous-bois à la recherche de l’ours qui décidément ne se montre pas pour nous au Canada…
Les reflets en symétrie sont un délice, encore une fois.
La soirée se termine avec un feu de bois, notre dernier du voyage. Je réitère mes papillotes de poulets, mais cette fois elles finiront cramées, quand la cuisine se joue à une douche près !!
Le lendemain, on met le réveil à sonner à 6 heures pour pouvoir assister au lever du jour sur le lac, une dernière fois. Personne quasiment sur place, le sentier est pour moi toute seule de 6h30 à 8 heures.
Profiter des lumières, profiter des sommets qui s’illuminent progressivement, profiter de ces si doux miroirs grandeur nature. Les libellules font des va et vient autour de moi, les écureuils font craquer les sapins.
ll faut se rendre à l'évidence: les Rocheuses, c'est le clap de fin.
Adieu les chocolats chauds du matin aux petits chamallows, adieu les pipis nocturnes à la frontale avec la légère angoisse de se retrouver face à un ours, adieu l'odeur du feu de bois qui colle aux vestes polaires, adieu les oeufs brouillés face aux sommets américains, adieu les randonnées dans ces décors de Into The Wild avec les "t'as bien pris la Bear's spray ??", adieu les pépiements des chiens de prairie et les jeux furtifs des chipmunks dans nos pieds.
Adieu les montagnes de l'Ouest américain.
On a vécu notre aventure, notre conquête à nous.
C'est ça notre or.