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Papiers, histoire antique, astronomie : les richesses de Samarcande



Aujourd'hui il pleut à Samarcande! C'est la première pluie de la saison, quelle chance (...). Nous commençons par la visite du mausolée Gour Emir, le mausolée de Tamerlan, cet immense conquérant du XIVe siècle, qui a créé le plus grand empire d'Asie centrale à son époque (de la Turquie à l'ouest à la Chine à l'est, en passant par les territoires du Nord de l'Inde au sud et ceux de la Russie au nord, Alexandre-le-Grand n'a qu'à aller se rhabiller). Une sacrée dysnastie ce Tamerlan : 4 fils, des dizaines de petits-fils, un petit fils préféré mort avant lui qui partage son mausolée, un mégalomane sans qui toute cette splendide architecture timouride n'existerait pas. Il meurt à 70 ans alors qu'il emmenait son armée conquérir la Chine, il n'a pas résisté au coup de froid de l'hiver. Ses fils se font la guerre, difficile de garder uni un tel royaume! Ses petits-fils perpétueront longtemps l'histoire du patriarche: dans la descendance de l'un deux, on trouvera d'ailleurs celui qui fit ériger le Taj Mahal en Inde! Un de ses autres petits fils sera Oulough Begh, un astronome renommé, qui réunit du monde entier de grands scientifiques pour créer son observatoire d'astronomie à Samarcande: on y trouve encore les vestiges souterrains d'un immense cadran solaire. Nous visitons également le musée d'histoire antique de Samarcande, sur la colline de l'Afrosiab, qui est le site antique de la ville, où des équipes d'archéologues ont, depuis les années 60, exhumé l'histoire complète de la ville depuis le IIe siècle avant JC jusqu'au Moyen-Age, en couches superposées. L'occasion d'une belle coopération franco-ouzbèque : ossuaires (les crânes de l'époque en pains de sucre sont la conséquence de l'enturbannage serré des crânes dès la naissance : ça me fait sourire, je me demande si dans mille ans, quand on retrouvera celui de nos enfants, on comprendra que la plagiocéphalie est la conséquence d'un couchage sur le dos des nourrissons, qui aura sauvé en son temps des milliers de vie!) On y trouve également les vestiges d'une fresque murale immense, celle d'une pièce centrale d'un palais qui relate les visites des peuples au roi de Samarcande : éléphant, oies, oiseaux, léopards, caravanes venues de toutes parts, le centre du monde était bel et bien ici au cours du premier millénaire... Plus tard, les invasions arabes viendront mettre des coups de serpe sur les cous de ses représentations humaines, dont on voit encore les entailles: c'était les débuts de l'islam radical avec l'interdiction de figurer les visages humains. On déambule également dans une fabrique artisanale de papier, célèbre savoir-faire de Samarcande, où les instruments de fabrique de la pâte à papier utilisent la force de l'eau de petits canaux qui serpentent sur le terrain. C'est l'eau aussi ici qui actionne les presses à huiles de coton, de sésame et de lin. On se réchauffe avec un lagman délicieux et réconfortant, avant de rentrer à l'hôtel où Pelotchoh nous laisse pour une après-midi bien au chaud! On ressort à deux dans le froid à la tombée de la nuit, pour profiter encore des monuments du Registan illuminés, on ne se lasse pas de tant de faste! Bonne marche à pied dans le noir sur les trottoirs défoncés, dans la Samarcande moderne grouillante de sa jeunesse étudiante et de ses avenues pleines de voitures klaxonnantes, à la recherche du restaurant conseillé dans le Petit Futé: comme la veille, on s'enfonce dans des ruelles obscures, où il semble improbable de trouver à manger. Et pourtant on pousse une porte, et hop! déco chic-kitch, un petit serveur adorable qui a le bon goût de parler l'anglais, et nous voilà servis d'un délicieux lagman, en soupe et frit, un petit dessert (on a découvert le baklava, un gâteau savoureux au noix et aux raisins) un thé à la menthe (il est très léger ici) et voilà, pour 2,40 euros par personne, l'estomac est rassasié! Au retour, on tombe par hasard sur le son et lumières de la place du Registan: 15 minutes de Bollywood kitchissime mais dont on ne se lasse pas! Les turquoises cèdent la place à l'arc en ciel, je pense à notre Zoé qui aurait forcément adoré!







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