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On change d'archipel : maeva (bienvenue) aux Tuamotu, sur l'atoll de Fakarava !







On change d’archipel: après les îles de la Société qui regroupaient les îles du Vent et les îles sous le Vent, nous voilà envolés pour les Tuamotu, à 600 km au nord-est de Tahiti. C’est un énorme archipel composé de 78 atolls qui se dispersent sur 1500 km du nord-ouest au sud-est et sur 500 km d'est en ouest, une surface presque équivalente à la moitié de l’Europe. Les Tuamotu, c'est la platitude absolue, perdue au milieu des mille nuances de bleus du Pacifique.


Aux Tuamotu, on parle le Tahitien, mais on parle avant tout le Paumotu, le dialecte local. Ici « Bonjour » n’est officiellement plus « Ia Ona Ra » mais "Kura Ora" , même si en pratique, on continue d’utiliser le Tahitien pour le quotidien.


Mes recherches de voyage m’ont fait choisir Fakarava, un atoll récemment réputé pour ses spots de plongée, celle de la Passe Sud appelée « le mur de requins » étant rentrée dans le top 5 des plongées mondiales.

Je ne suis pas plongeuse, mais je me suis dit que ça devrait plaire à Pierre, et j’avais lu de super retours sur l’ambiance ressentie à Fakarava.


Imaginez une frange corallienne toute plate de 300 à 400 mètres de large sur 60 km de long, perdue dans le Pacifique, avec d’un côté l’océan qui se fracasse sur les reliefs coralliens acérés, et de l’autre, le lagon qui vient lécher des dizaines et des dizaines de petites plages à l’eau translucide, s’égrenant le long de la route ou de la piste et saluées par les cocotiers.


Deux passes permettent de pénétrer ce merveilleux lagon, la Passe Nord, et la passe Sud, toutes deux séparées donc d’environ 60 km, les proportions ne sont plus celles de Maupiti! Et toutes deux sont réputées pour leurs plongées.


La route ne va pas d’une extrémité à l’autre, il faut franchir des zones de récifs, ainsi les habitants de Fakarava doivent utiliser la mer pour se rendre d’un bout à l’autre, en environ 1h30 de navigation en bateau à moteur.


Vous y êtes, c’est Fakarava. 


Neuf cent habitants sur cette longiligne bande de corail, la plupart concentrés sur le village de Rotoava, au Nord, où nous logeons.


Dès qu’on sort de l’avion, on perçoit la différence, on est projetés dans l’ambiance si particulière des atolls : quelle lumière éblouissante ! Le soleil est plus mordant, le bleu du ciel est encore plus profond, le corail est partout, les colliers de coquillages pendent aux fenêtres, les couleurs du lagon semblent encore plus éclatantes à l’heure du zénith.

Si l’atmosphère de l’archipel de la Société n’était déjà pas bien violent, le sentiment de paix et de repos est ici encore décuplé !


Nous sommes accueillis par Cédric et Vanina, dans leurs charmantes chambres d’hôtes.

Cédric nous attend à l’aéroport avec des colliers de fleurs de tiare Tahiti qui dégagent un parfum enivrant très agréable, c’est la première fois depuis le début du voyage qu’on a cet honneur, et c’est très chouette!

Voilà un bonhomme tout en rires et en plaisanteries, installé en Polynésie depuis 25 ans, dont l’histoire singulière mérite d’être contée . Il a tenté son affectation dans les TOM au service militaire à un concours de cuisine organisé par l’armée : quand tout un destin se joue à une quiche lorraine servie chaude au jury alors que ses pairs, plus formés que lui, ont servi un plat tiédi!!!! Il nous fait rire en disant qu’il a demandé la Polynésie parce que tous ses camarades en rêvaient alors qu’il n’avait aucune connaissance géographique, et que pour lui « Tahiti », c’était uniquement du gel douche !!

Le voilà donc seul métropolitain dans un régiment exclusivement polynésien, et quand il débarque quelques temps plus tard à Fakarava pour aider un copain à construire un bâtiment, il y trouve sa dulcinée, Vanina, et l’assimilation se fait très vite. Il parle couramment le tahitien, ne trouve plus ses mots en français, rêve en tahitien, et « loule » les « r » à la perfection ! On pourrait croire qu'il est né ici...


Nous arrivons dans un très grand jardin partagé avec plusieurs maisons de la famille. Avec 900 habitants sur Fakarava, ils sont bien sûr tous cousins !

Vanina nous attend sur le deck des bungalows, rayonnante, toute en délicatesse.


Les bungalows sont charmants et très confortables, très joliment décorés, et pour la première fois depuis qu’on a quitté Tahiti, on va pouvoir séparer les parents et les enfants !!!


On loue aussitôt des vélos et on part en quête d’un repas. Cette fois pas de porte-bagage, Zoé est contrainte de rouler seule sur un BMX avec frein en rétropédalage, mais après quelques minutes périlleuses, elle finit par s’y faire. La pause méridionale polynésienne est un peu longue, pas de magasin ouvert entre midi et 15 heures, et les snacks ferment à 14h. On est un peu ric-rac, et on trouve finalement deux casse-croûtes à se partager; en même temps la table d’hôtes de Vanina semble exceptionnelle, autant avoir bien faim ce soir !


On poursuit le vélo pour faire connaissance avec la partie nord de Rotoava. 

C’est franchement paradisiaque. Des cocotiers partout, un grand soleil, une brise agréable, ici la ferme perlière et ses bouées au pied des cocotiers, là une petites échoppe d’artisanat de coquillages, par ici la petite église catholique trop mimi avec ses lustres en coquillages qui fait face à la plageounette de poche (ça donne envie d'aller à la messe le dimanche rien que pour la vue en sortant!).

Les discussions vont bon train avec les habitants rencontrés, chacun aime connaître les étapes de notre voyage, nous raconte les Marquises à venir, dont le souvenir brille dans leurs yeux.


Colliers de fleurs, colliers de coquillage, tout est bijou ici.


Face aux bungalows, d’un saut on traverse la route et on se retrouve sur une autre plage de poche avec son petit ponton, qui nous offrira plusieurs requins dormeurs (dont certains de très bonne taille!) au coucher du soleil, en train de chasser entre chien et loup.


Ce sera notre rendez-vous des trois soirs : on scrute l’eau pour repérer les dorsales puis suivre le ballet tout en ondulations de ces bêtes toujours impressionnantes, qui passent sous nos pieds, et on profite en même temps du spectacle du soleil qui se noie dans l’horizon, en enflammant le ciel et la mer: les reflets deviennent de l’or en barre, c’est complètement magique.


Les repas de Vanina sont exquis, de l’entrée au dessert (espadon, perroquet, carangue, glace au taro, caramel à la mangue, purée de patates douces violettes, tarte tatin banane/ananas), mes gourmets se lèchent les babines, autour de discussions passionnantes avec nos hôtes sur la vie de l’île.

Partage des terres, botanique, gastronomie, dialectes, mariages, et vie du lagon, encore un endroit où il fait tant bon vivre!









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