Après ce petit temps de repos à l'auberge, on se met en route vers midi pour le magnifique temple de Medinet Habou, érigé sous le règne de Ramses III. On loge tout près des grands sites de la rive ouest, en pleine campagne, on peut donc rejoindre ce temple en une dizaine de minutes à pieds, c’est très chouette. Un temple splendide, aux couleurs somptueusement préservées sur les plafonds et les hauteurs des piliers… On remarque notamment ses bas reliefs (reliefs en creux, contrairement aux hauts reliefs, qui sont taillés en plein), qui sont bien plus creusés que la moyenne : Ramses III voulait s'assurer que personne ne viendrait effacer sa signature par la suite ! Un peu mégalo ces pharaons n'est-ce pas ?
On déjeune à l’hôtel (c’est délicieux), je m’offre une courte sieste, et vers 15h30 on se met en route pour la Rive Est de Louxor: taxi jusqu’au débarcadère, puis bateau à moteur pour traverser le Nil, le gars me donne son numéro pour que je l’appelle au retour. Il nous dépose devant le Winter Palace, un hôtel de luxe qui a vu défiler Lords Anglais et archéologues du monde entier au début du XXe siècle, avant d’accueillir de grands noms de la classe politique. Ça me fait mousser d’aller y prendre un thé, juste pour le plaisir de me lover dans un grand fauteuil en cuir dans une ambiance « Agatha Christie »!!! On paie un droit d’entrée de 10 euros, mais nos consommations s’élevant à moins que ce tarif (un thé, deux jus pressés et des cookies!), on ne me les fait pas payer en plus!
On marche ensuite vers le temple de Louxor, à une dizaine de minutes à pieds. C’est fou, je n’imaginais pas ce temple en plein coeur de la ville ! Il est entièrement dédié au Dieu Amon, construction débutée par Amenophis III vers 1400 avant JC et poursuivie par Ramses II.
Il était considéré comme une annexe du temple de Karnak auquel il était relié par une allée de sphinx de 3 kilomètres, rien que ça ! Et possédait deux obélisques à son entrée, dont l’un est désormais sur la place de la Concorde à Paris, offert par l’Egypte à la France en 1831 mais dont le transport un peu complexe ne le fit s’y ériger qu’en 1836.
Petite anecdote, quand Louis-Philippe découvrit que son piédestal état gravé de babouins au sexe bien visible, il détourna le dit piédestal au musée du Louvres et en fit graver un autre pour l’obélisque public : si prudes que ça les Français ??? On a donc cherché avec amusement les babouins du jumeau resté à Louxor, et on les a trouvés!
Le site est très fréquenté, mais le découvrir au soleil couchant puis à la nuit tombée avec ses éclairages magnifiques, est un réel plaisir. Appels à la prière encore, calèches tout autour, on est transportées dans une autre dimension.
Zoé, elle, a toujours la pêche: les temples de Louxor sont pour elle un immense terrain de jeux, elle a amené ses petits poneys et n'en finit pas de galoper telle une licorne de pilier en pilier, totalement absorbée par son monde imaginaire!
Que c'est bon de la voir profiter de son enfance...
On finit notre journée par le Musée de la Momification, à une dizaine de minutes en calèche. Je n’avais pas spécialement prévu ce mode de transport, mais certaines rues sont fermées et allongent le trajet à pied, le cheval me semble en bonne santé, alors on monte…
C’est un tout petit musée, tout vieillot, qu’on a découvert en étant toutes seules ! Les mystères du tourisme en Egypte : vous quittez certains sites envahis, pour trouver quelques mètres plus loin des endroits que personne ne fréquente!! La foule appelle la foule!
Ce musée retrace le processus complet de la momification, c’est super intéressant, avec des pièces étonnantes : une vraie momie bien sûr (celle de Maseharti, grand prêtre d’Amon), mais on découvre que tout le monde passait à la casserole des bandelettes!!! Babouin dans son petit sarcophage, chat, poisson, crocodile, bébé croco, c’est assez drôle! On comprend les étapes d’éviscération avec les quatre jarres destinées à recevoir les organes, les herbes et les essences qui remplissaient les corps, puis les bandelettes (7 couches!), la boite, la barque etc… On lit sur les murs le « jugement dernier », où le coeur du défunt était pesé : si il était au moins aussi léger que la plume de Maât, déesse de l’ordre et de la justice, alors le défunt pouvait prétendre à gagner le royaume des morts…
On passe sur l’autre rive alors que la nuit est bien installée, petit resto en terrasse avec vue sur le Nil (personne non plus ici!) et on regagne notre chambre pour une nuit amplement méritée! On est épuisées! Enfin un vrai lit!!!
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