Kawazu et Shuzenji: cascades, tampons et wasabi! (et encore des onsen inédits!!)
- chamcamille
- il y a 6 jours
- 4 min de lecture




Pour cette deuxième journée de découverte de ce petit paradis, on se concentre sur le centre de la péninsule d'Izu.
Nous avons une chance incroyable avec un ciel bleu et des températures douces, comme l’impression d’y vivre un été tardif, je comprends mieux cette notion de micro-climat qui est décrit ici.
Notre matinée est consacrée à la randonnée des Sept cascades de Kawazu : il s’agit plutôt d’une jolie balade aménagée le long de la rivière, ponctuée de sept cascades à l’eau turquoise dans un environnement de mousses et de lianes.
Et à notre grande surprise, à chaque cascade on trouve un tampon à ajouter sur notre carnet de Go-Shuin-Sho! Autant vous dire que la balade tourne vite à la chasse au trésor!! Sophie est dans le même délire que sa grande cousine, on est parfaitement alignées! On croise aussi un petit stand de mini-plantes à la japonaise, de la taille d’un pouce, dans des minuscules vases de bambou creux, c’est totalement craquant! On peut laisser ses pièces dans une tire-lire et se servir… Je me suis laissée tenter, un sacré challenge que de ramener cette touche de poésie japonaise encore vivante jusqu’en France!
Ainsi se succèdent Kama-Daru, Ebi-Daru, Hebi-Daru, Shokei-Daru, Kani-Daru, Deai-Daru puis la sublime (et la plus grande) Oh-Daru, avec sa chute d’une trentaine de mètres.
La particularité de cette dernière est d’héberger un onsen très particulier, avec des bassins extérieurs chauds au pied de la cascade, mais aussi des bassins intérieurs dans un environnement très « bunker », particulièrement insolites!!!
On passe un bon moment dans cet endroit à profiter de ce cadre hors-normes, d’autant qu’on y est très tranquilles: seules trois ou quatre autres personnes sont sur le site avec nous, chacun peut occuper son bassin en toute solitude…
Au-dessus de nos têtes la végétation est exubérante, on devine le goutte-à-goutte des parois rocheuses scintiller dans la lumière.
On se dit qu’on évolue dans un véritable décor de cinéma : Indiana Jones chez les Nippons!
Nous reprenons la route pour sillonner le bitume de la montagne et grimper jusqu’à la station thermale de Shuzenji, un lieu d’un grand réconfort il y a deux ans.
C’était le propriétaire de l’auberge de jeunesse que j’avais réservée sur place qui avait traversé la péninsule jusqu’à nous pour venir nous chercher et nous amener ici. Sa douceur et sa gentillesse avaient été précieuses, et la petite ville si jolie nous avait à nouveau projetés dans le voyage.
Ici nous nous étions ressourcés.
Ici nous avions enfin pénétré le Japon tant attendu, le Japon plus rural, plus traditionnel.
La route est très belle, cernée d’érables aux feuilles rougies par l’automne, c’est le mumiji.
Les paysages deviennent franchement montagneux, on imagine bien des ours cachés quelque part!
On s’arrête quelques minutes au pied de cultures en terrasse très particulières : la grande spécialité du secteur, c'est le wasabi !
La faim se fait sentir, on prend juste le temps d’aller marcher dans le temple de la ville, un magnifique site en hauteur, et c’est un bonheur pour moi d’y retrouver tous mes repères.
On trouve un tout petit restaurant qui sert des spécialités de saison autour de burgers originaux à base de poisson ou champignon en chapelure avec de la racine de wasabi ciselé : une vraie découverte ce wasabi frais !! Voilà une saveur très subtile et bien loin du feu de la pâte de wasabi !
Il nous faut reprendre notre chasse au tampon dans la ville, puis on se pose dans un célèbre salon de thé, Issikian: les desserts sont traditionnels, c’est assez particulier mais on a le mérite d’essayer! Je teste une soupe fumante de haricots rouges sucrée accompagnée de boulettes de riz gluant toastées… les premières cuillères sont savoureuses mais la totalité est un peu écoeurante, on peut dire qu’on a encore du chemin à faire pour apprécier pleinement toutes ces nouvelles saveurs!
La fin de l’après-midi passe très vite avec ce soleil qui se couche dès 16h30 derrière les montagnes, on profite du décor charmant des petits ponts rouges qui vont si bien aux couleurs de la végétation automnale…
Nous voilà à sillonner de nouveau la péninsule de nuit pour rentrer sur notre côte Est, et gagner mon graal: retourner dans notre onsen de pêcheurs, lieu de notre « drame » de 2023…
C’est plein d’émotions que nous nous garons sur le petit parking mal indiqué, et je reconnais aussitôt la petite dame qui vient à nos devants pour nous faire payer l’entrée et nous guider sous le tunnel un peu effrayant qui mène à la plage de gros galets.
Cette fois, on est vraiment toutes seules : l’endroit n’a pas changé, toujours les étagères et les petits paniers (notre sale histoire n’aura donc pas aidé à faire installer des casiers à clé!!), le bassin de pierre, l’eau brûlante, la paroi en bois, et la mer qu’on devine derrière.
Je suis apaisée.
En sortant, j’ose aborder la petite dame avec mon traducteur sur le téléphone et je lui explique qui je suis. Au fur et à mesure qu’elle lit mon texte, son regard s’illumine, je crois qu’elle n’en revient pas !!
Je la remercie pour l’argent offert qui nous a permis de manger ce soir-là, mais aussi pour m’acheter un billet de train afin de rejoindre la traductrice qui avait souhaité nous prêter une grosse somme d’argent. C’est cette chaine de solidarité qui avait permis que le voyage continue, très différent, plus compliqué, mais si enrichissant.
Oui, je suis apaisée.
J’avais vraiment besoin de revenir ici, et de finir ce qui aurait dû l’être : tremper dans la nuit sous les étoiles, se sécher tranquillement, s’habiller lentement, reprendre la voiture, et rentrer tout heureuse vers la maison de Ponyo…



















































































































































































































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