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Honke Bankyu : se réveiller sous la neige!

  • chamcamille
  • il y a 3 jours
  • 5 min de lecture
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C’est une nouvelle épopée qui nous attend en ce huitième jour de voyage.

Nous quittons la péninsule d’Izu pour gagner les montagnes au Nord Est de Tokyo, dans le parc national de Nikko, et c’est une toute autre météo qui nous attend car nous avons vu que les températures y seraient bien plus fraîches, comme pour nous rappeler que nous sommes bien en automne au Japon!


Nous avons donc quitté tôt le matin la maison de Ponyo, roulé jusque Atami pour rendre la voiture, couru avec nos bagages sur le dos jusqu’à la gare pour attraper notre Shinkanzen pour Tokyo, vécu une petite aventure dans la gare de Tokyo pour trouver le stand de tampon dans cette fournaise invraisemblable - on dit que la gare de Tokyo est celle qui brasse le plus de passages au monde!-, puis embarqué à bord d’un nouveau Shinkanzen pour gagner la petite ville de Utsunomiya, aux portes du parc national.

En ayant décidé en dernière minute de louer une voiture pour pouvoir rejoindre notre ryokan perdu dans les montagnes, on a constaté qu’il n’y avait plus aucun véhicule disponible sur Nikko, nous voilà donc sur une ville un peu plus éloignée, les kilomètres supplémentaires nous permettront de découvrir une campagne ravissante!


Nous arrivons donc vers midi trente à Utsunomiya (ces trains japonais à grande vitesse sont un vrai miracle de technologie et de ponctualité) : on ne peut pas quitter la gare sans chercher le tampon qui lui correspond, et on découvre que la ville est spécialisée dans les gyozas, ces petits chaussons fourrés à la viande et aux légumes qu’on avait découvert lors de notre escale à Singapour il y a deux ans.


Chargées comme des baudets (nos sacs de souvenirs sont déjà pleins à craquer!), on longe courageusement la rivière qui nous mène au loueur de voiture.

Louer un véhicule au Japon - quand on ne se fait pas voler son permis de conduire (!) - est d’une facilité déconcertante : là aussi, politesse, rigueur et honnêteté sont de mise, ce qui diminue grandement le stress de l’opération comparativement à d’autres expériences dans le monde.


On fait notre tout premier stop dans la ville en elle-même car il est largement temps de déjeuner: le froid est bien plus net qu’à Tokyo, on aspire à se réchauffer autour d’un petit plat. Le hasard nous fait nous arrêter sur le parking d’une sorte de fast-food japonais qui promet de délicieux gyozas, et on est toutes heureuses de découvrir le mode de fonctionnement, super ludique: on passe sa commande sur une tablette, puis alors que certains plats sont servis par des serveuses, c’est un robot qui chante et qui fait des clins d’oeil qui nous amène mon riz sauté aux légumes !!!

Je ne peux pas m’empêcher de penser que les enfants auraient été fous de voir ça, et on profite avec bonheur de ces savoureux gyozas, fondants à souhait, avant de reprendre la route vers la montagne.



On roule parmi les rizières, les arbres en feu de novembre, les petits villages si mignons qu’on traverse.

Notre K-car nous ravit, on est maintenant à l’aise sur les routes japonaises, je suis le co-pilote et Sophie se débrouille à merveille.

Court stop dans un Lawson pour s’acheter un thé chaud, dehors le froid est de plus en plus mordant, et la fatigue se fait sentir.

On se gare à Nikko pour admirer le fameux pont Shinkyo puis on attaque la route de montagne, les tunnels se succèdent, les vues superbes aussi, et les flocons commencent à tomber sur le pare-brise, on n’en revient pas ! Voilà qu’on quittait un doux printemps à Izu, c’est l’hiver qui nous accueille ici à Nikko!



Nous arrivons un peu après 16 heures à notre ryokan, Honke Bankyu, et c’est un nouveau voyage qui débute au pied de l’édifice cerné d’érables aux couleurs chatoyantes et soupoudré des flocons qui volent dans le vent.


L’entrée est incroyable : tout en bois, avec une section de tronc de cèdre vieux de plusieurs siècles, un gong, un foyer central, les tongs sagement alignées, le personnel aux petits soins pour nous accueillir, on est bouche-bée !

Enivrées par une douce odeur d’encens et de cire, on découvre les couloirs et la vue sur la rivière : tout est délicat, du parquet vernis aux lumières tamisées, des cloisons de papier aux photographies d’époque en noir et blanc, on a laissé le froid de la montagne pour une chaleur enveloppante.

Notre chambre est couverte de tatamis, on nous montre les yukatas avec lesquels il est conseillé de se vêtir pour déambuler dans l’établissement, on nous offre même une paire de chaussettes avec le pouce séparé des autres orteils pour les tongs!


On décide d’aller rapidement découvrir le onsen, avant le repas qui nous attend à 18 heures.

C’est merveilleux, c’est brûlant, la nuit est tombée, les éclairages se sont allumés pour mettre en valeur la rive opposée que l’on peut rejoindre par un pont de cordage suspendu. Le bassin extérieur donne sur la rivière.

On profite de la chaleur de l’eau, le nez levé vers le ciel étoilé, en laissant le visage se faire caresser par les flocons.



Le repas traditionnel est une expérience à vivre une fois dans sa vie !

Tous les invités sont escortés vers l’autre rive où se situe l’auberge, via le pont suspendu, magnifiquement décorée de bois, de paille, et de lumières.

Notre table est dressée autour d’un foyer de braises où grillent déjà des brochettes de viandes, des poissons en salaison, et des planchettes en bois garnies de farce de poulet au miso et au poivre japonais.

Face à nous, un plateau compartimenté de bouchées dans des petits récipients de céramique, une cocotte qui fume sous la bougie avec de la peau de tofu, la spécialité de la région, et du bouillon.

Le menu de novembre nous explique le voyage gustatif qui nous attend, mais on a bien du mal à réprimer les fous-rires de notre incrédulité face à certaines saveurs et consistances : c’est parfois délicieux, parfois particulier, tantôt parfumé, tantôt trop fermenté pour nos palais occidentaux. 

Croquant, mou, salivaire, gluant, fondant, végétal, animal, on expérimente ici une véritable aventure pour la langue et les papilles !!! Le konjac sera ce qui nous laisse le plus perplexe!

On observe avec discrétion comment nos voisins japonais procèdent sur les autres tablées pour imiter les gestes et les rituels.

Pendant plus d’une heure trente, nous voilà transportées dans ce Japon gastronomique traditionnel, où la poésie semble encore une fois le fil-rouge de l’artisanat.



Nous retournons au onsen pour prendre le temps d’une vraie toilette : gommage du visage, crème de douche, crème au collagène, shampooing, et immersion finale dans le bain d’eau volcanique face au pont suspendu dans la nuit : on plane, littéralement !


La soirée se termine dans notre chambre, à genoux face à la table en bois noir : aquarelles, scrapbooking et tri des photos, on se couche un peu tard mais tellement immergées dans cette ambiance du Japon rural.


Le réveil est enchanteur, quand j’ouvre les rideaux, un cri de surprise nous échappe : un fin manteau blanc a recouvert tout le paysage, et il neige encore ! On est partagées entre l’émerveillement de la vue - quelle chance de jouir de ce panorama montagnard enneigé!!-, et la crainte de la route qui s’annonce pour redescendre vers Nikko. On décide de profiter du moment, et de poser des questions plus tard, le personnel sera présent pour répondre à nos craintes!



Le petit déjeuner est lui aussi un moment suspendu, avec ses petites bouchées (toujours salées et fermentées!) si joliment présentées : un tableau de maître tout en couleur, on réitère l’expérience de cette peau de tofu dans son bouillon parfumé. Si tout n’est pas à notre goût, on savoure au moins la chance de vivre un moment pareil…


Honke Bankyu, ou le charme absolu d’un ryokan traditionnel au coeur des montagnes japonaises : un écrin inoubliable !



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