top of page

Dans les oranges et roses des Tsingy Rouges



Il y a des journées où rien ne se passe comme on l’avait imaginé ! Ce matin devait être un petit temps de repos, relax au bord de la piscine, en attendant de quitter la baie de Ramena pour gagner les Tsingy rouges en début d’après-midi et profiter d’un temps de balade sur place avant de rejoindre notre hébergement au pied du massif de l’Ankarana.

Mais voilà que je subis le stress ultime (après celui de rater notre avion !) : mon fidèle Pentax KS1 ne fonctionne brutalement plus ! Ceux qui connaissent bien ma passion pour la photo en voyage imaginent sans souci la dépression profonde qui m’envahit ! Plus de jus, et pourtant les batteries sont à plein… La déprime totale !!! Je passe ma matinée à faire les bagages toute rabougrie, et à espérer trouver un photographe à Antsiranana : pas gagné gagné…

Nous voilà donc en quête d’un nouveau graal, beaucoup moins glamour que le plus petit caméléon du monde… Après avoir écumé deux échoppes qui s’affichent « vendeurs de matériel photo » mais n’ont de vendeurs que la publicité de façade (on atterrit plutôt dans une petite papeterie derrière le comptoir), on trouve enfin un photographe professionnel (mais qui est aussi prof d’anglais…) : le monsieur charmant comprend parfaitement mon désarroi, mais n’a rien d’idéal à me vendre. Il a bien trois boitiers qui se battent sur une étagère, tout poussiéreux, mais il concède qu’il n’est pas sûr de leur fiabilité de fonctionnement et ne préfère pas me les proposer. Il sent mon dépit, et n’a qu’une solution : me vendre un des deux appareils qu’il utilise pour travailler… On fait des essais, l’objectif est vieillissant et manque cruellement de recul, le boitier plein de poussière rouge, ça se décolle ici et là, mais la batterie fonctionne, le rendu d’image semble satisfaisant et il m’assure que c’est du « matériel professionnel ». De Pentax KS1 je passe à Nikon D200 (en gros, de la Clio 2022 je passe à la Clio années 2000), je n’ai pas trop le choix, ma dépression me rend aveugle, et je me dis que ce sera toujours bien mieux que mon téléphone portable…Mon papa joint en urgence par Whatsapp me fait comprendre qu’il fait une bonne affaire pour s’en racheter un neuf de son côté (et que je me suis un peu fait avoir sur le prix), mais que voulez-vous, la passion ne connait pas de limite financière… Ce sera un très bon outil pour Basile qui manifeste l’envie de se mettre à la photo aussi, si j’arrive à faire réparer mon Pentax au retour.

Il est donc quasiment 13 heures quand on s’attable dans un bouiboui de la rue pour des nems et samousas délicieux à un prix dérisoire (ça compense un peu l’appareil photo !), et nous voilà sur la route pour 2h30 de « nationale » bien chaotique pour gagner les Tsingy rouges, ces formations géologiques fruits de l’érosion, situés à une cinquantaine de kilomètres de Diego (oui, 2h30…).

Je voulais y profiter de la lumière de l’après-midi, toujours plus flatteuse que la lumière crue et zénithale du matin, c’est chose faite, mais nous n’aurons pas le temps d’y faire une vraie balade comme on l’avait imaginé. Et oui, nous avons encore quasiment 3 heures de route pour gagner notre hébergement du soir. La route est très belle, on longe des rizières plates au vert éclatant, ici un paysan avec son zébu, là de jolis échassiers blancs, des enfants tout le temps au bord des routes, et des gens qui marchent, qui marchent, qui marchent…La piste qui mène aux Tsingy est une bande de sable rouge bien roulante, contrairement à la « nationale » semée d’énormes trous, et nous découvrons en milieu d’après-midi ce très joli site naturel, et tout seuls ! (et oui, tout le monde le fait le matin… en même temps, les autres touristes (enfin ça se compte sur les doigts de deux mains malgré tout sur une journée entière !), eux, auront eux le temps de s’y promener vraiment, na !). Mais on ne peut pas tout avoir ! La vue sur le canyon des Tsingy fait son effet quand on arrive dessus, et le soleil tente un passage entre les nuages pour sublimer les rouges et ocres des cheminées dressées au fond du sillon, qu’on aurait bien aimé arpenter à pieds ! On change d’endroits pour une micro balade vers un autre site, des Tsingy plus roses ceux-là, que le soleil de fin d’après-midi met particulièrement en valeur. Le sol est un sable rosé et humide, on serait bien restés aussi pour faire des châteaux ! Mais il est temps de repartir, rouler de nuit à Madagascar, comme partout en Afrique, est un vrai challenge, car la route reste un lieu de vie très occupé pour les villageois, alors qu’il fait nuit noire et qu’on ne les voit qu’au dernier moment. Notre chauffeur fait preuve d’une belle dextérité au volant (on a failli se faire un face à face en repartant sur la piste de sable rouge avec un taxi-brousse chargé à bloc comme à chaque fois, qui bien qu’il ait freiné très fort, continuait de se faire emporter vers nous par son poids : il a glissé et a stoppé à 50 cm de notre pare-choc. Je l’ai vu arriver bien droit dans le pare-brise et je peux vous dire que j’ai sacrément serré les fesses, comme notre chauffeur sa boite de vitesse). Allez, une journée un peu particulière, c’est ça aussi le voyage ! On stoppe dans un village à hauteur d’étalages d’avocats énoooormes, c’est la saison, et la spécialité du village ! Mais quel rêve mon Dieu quel rêve ! Ils sont murs à point, et s’achètent pour la modique somme de 10 centimes la pièce !!! On ne peut pas résister, on demandera à notre hébergement de nous les faire en entrée pour ce soir ! Et je peux vous dire qu’après un total de 5h30 de route cabossée et sportive, le repas du soir a été un délice ! La route s’est terminée vers 19h, on voyait plein Ouest l’horizon qui s’embrasait, tel un incendie de pleine nuit, magnifique… Demain, c’est lever tôt pour marcher dans un nouveau parc national de la région du Nord : le massif de l’Ankarana.



Pour écouter ce voyage, rendez-vous sur le génial podcast de Famille et Voyages, où j'ai tout raconté à Stéphanie !

Deux épisodes sur ce fantastique voyage à Madagascar !


Ici, tous les coups de coeur au cours de notre superbe road-trip dans le Nord Ouest depuis Diego jusque Nosy Be:


Et là, tous les détails de notre croisière en boutre à la découverte des côtes sauvages du Nord Ouest malgache:





Comments


© 2023 par SUR LA ROUTE. Créé avec Wix.com

  • b-facebook
  • Twitter Round
  • Instagram Black Round
bottom of page