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Barcelone : déambuler dans Gracia, et s'émerveiller dans la Sagrada Familia

  • chamcamille
  • 10 mai
  • 5 min de lecture










Treize ans qu’on n’était pas retournés à Barcelone, alors qu’on vit à moins de quatre heures de voiture…

Souvenirs de ce doux et chaud week-end du 14 juillet 2011 avec Manou, Papé et Mamiette: Basile n’avait que quatre ans et Félix était en poussette du haut de ses tout juste 12 mois, la grande prématurité s’était bien éloignée de nous, on pouvait vivre en famille normale !


Pour ce week-end prolongé du 1er mai, j’avais donc décidé de retourner palper le pouls de la belle Catalane : Zoé et moi partirions en premier du jeudi, et Félix et Pierre nous rejoindraient le vendredi soir, puisqu’ils ne peuvent pas faire le pont! Basile, lui, doit rester sur Toulouse pour un match de son équipe de hand (allez Fénix !!!).


Il ne restait plus qu’à trouver un échange de maison pour limiter les coûts: j’ai trouvé facilement le superbe appartement de Taida, tout en boiseries blanches et carreaux de ciments à tomber, avec sa magnifique verrière, situé dans les collines du Nord de la ville, tout près du parc Guëll.


Avec Zoé, on a testé le bus pour gagner Barcelone: départ 8 heures, arrivée 13 heures, assez idéal comme déplacement, moins cher que le train, qui était semble-t-il déjà complet quand j’ai commencé mes recherches de place…


Nous voilà arrivées en ce début d’après-midi, et après une frayeur d’oubli du sac à mains dans le bus, qui nous a fait faire un aller-retour un peu stressant - merci cher conducteur de bus trop sympa qui a trouvé mon numéro de téléphone ! -, nous avons pu nous poser quelques instants dans ce superbe appartement au bel esprit catalan.

L’occasion de faire la connaissance de Silver, le chat qu’on doit garder, et voilà Zoé déjà complètement tombée amoureuse!!!





Mais nos estomacs crient famine alors on se dépêche de commencer notre escapade dans les rues de la ville.

Il nous faut déjà marcher une bonne trentaine de minutes pour gagner Gracia, un des quartiers que j’avais repéré pour son ambiance de village paisible. Ses petites places carrées et ses ruelles perpendiculaires rappellent avec bonheur l’Amérique du Sud, ce d’autant que dans les années 20, le quartier était anarchiste, et les rues baptisées « Fraternité », « Liberté », « Progrès », ou même « Revolucion » (n’en déplaise à Franco!) font forcément penser aux révolutions gauchistes de l'Histoire de ces peuples d’Outre Atlantique.

Aujourd’hui Gracia est un peu le quartier des Bobos barcelonais, mais il conserve une ambiance familiale simple et bon enfant dans lequel on ne perçoit aucune forme de bourgeoisie… Le soleil généreux de cette première après-midi renforce cette sensation d’évasion en Amérique du Sud, et pour parfaire le tout, voilà qu’on tombe dans une ruelle sur une cantine mexicaine, « Machito », dont les plats semblent vraiment authentiques et alléchants… Alors on patiente gentiment pour attendre qu’une table se libère, et notre repas ne sera servi que vers 16 heures, on s’est vite mis à l’heure espagnole !!!

Je revis instantanément les souvenirs de notre grand road-trip mexicain de 2001 avec Augustin, notre cousin franco-mexicain, depuis le Yucatan jusque Mexico, en passant par Oaxaca puis Puebla, avec toutes ces couleurs, ces saveurs, ces odeurs : quelle petite madeleine de Proust inattendue je savoure ici! Cette cantine est exactement celle de là-bas… L’histoire est dingue: Eve, sa mère (cousine de mon grand-père), est une archéologue française mariée à Antonio, archéologue mexicain. Au début des années 70, menacés par leurs idées politiques d’universitaires, Eve craint pour ses enfants, et, tourmentée par une profonde dépression, elle vient confier à ma grand-mère pendant un an Camillo et Augustin, ses tout jeunes enfants, pour les mettre à l’abri. En effet, depuis 1968, les répressions sanglantes des mouvements de mécontentement des paysans, des travailleurs des villes et des milieux universitaires menacent concrètement la vie sur place. Et voilà que mon père, du haut de ses treize ans, devient officiellement le parrain de Augustin. Le départ des enfants un an plus tard pour un retour au Mexique est un déchirement pour toute la famille, ma grand-mère étant devenue transitoirement leur seconde maman.

Et voilà que vingt-cinq ans plus tard, Augustin est revenu en France faire le tour de l’histoire de son début d’enfance. Six ans après, nous le rejoignions pour un chouette périple à travers le Mexique… Un road-trip avec un vrai sens !





On gagne ensuite dans la douceur de la fin d’après-midi le quartier de la Sagrada Familia.

Nous avions abdiqué il y a treize ans devant la queue interminable pour acheter un ticket, préférant nous rabattre sur la plage avec nos jeunes zouaves!

Mais cette fois, j’avais décidé que l’on pénétrerait enfin dans cette cathédrale emblématique, réputée pour ses lumières célestes…

Ayant acheté un ticket une dizaine de jours à l’avance (!), nous avions pu décrocher un créneau pour une visite à 18h; le parc pour enfants situé à ses pieds est parfait pour patienter jusqu’à l’heure de notre passage, quelle vue!

« On dirait un mélange de Poudlard et du château de la Belle au Bois Dormant » me dit Zoé émerveillée en découvrant les flèches qui surgissent entre les arbres : belle analyse !


Et bien nous pouvons dire que la Sagrada Familia ne nous a pas déçues. Il y a beaucoup de monde, c’est indéniable, mais il y a tant d’espaces autour et dans l’édifice qu’à aucun moment nous ne nous sommes senties oppressées. L’audioguide, à télécharger sur son smartphone, est bien fait, le seul souci c’est de se partager les écouteurs, avec une tête en permanence levée vers le ciel, on a eu vite fait de les perdre et de devoir les repositionner sans cesse!


La folie Gaudi est fascinante, son amour pour la nature est partout présent, les portes monumentales recouvertes de représentations de feuillage et d’insectes sont sublimes, et que dire des vitraux une fois que l’on pénètre dans ce sanctuaire magique! J’ai tout de suite pensé aux lumières et à l’ambiance du film « Roméo + Juliette » de Baz Luhrmann, avec les si craquants (à l’époque!) Léonardo Di Caprio et Claire Danes : les lumières naturelles projetées sur les sols et les murs, conjuguées aux lumières électriques de cet immense lustre où le Christ est suspendu sous ce baldaquin heptagonal, m’ont immédiatement transportée dans les couleurs rock’nroll de ce film culte de mon adolescence!


Un vrai bonheur de déambuler la tête en l’air pour dénicher tous les détails inédits dans les sculptures, pour profiter de cet arc-en-ciel de lumières colorées, ou pour se poser sur les bancs et méditer au coeur de cette beauté singulière: Gaudi a réussi son pari, quelle performance d’époustoufler encore le public du XXIe siècle!





Le coucher de soleil s’offre à nous depuis le toit-terrasse d’un hôtel ( Ohla Barcelona) que j’avais repéré dans le Barri Gotic, le quartier médiéval central de la ville : effet "waouu !" garanti quand on sort de l’ascenseur, avec piscine et vues sur les toits! Une brise fraiche s’est levée, mais le moment est doux lui aussi…





Le dîner se tient dans un petit resto à tapas (« Bosco ») du Barri Gotic. Là aussi, un petit parc pour enfants trône sur la placette, idéal pour patienter après la commande. Un repas tout doux, à prix doux, (ouh ces coeurs d’artichauts assaisonnés!!)  à l’heure où les Espagnols n’ont pas encore envahi les terrasses, 20 heures c’est trop tôt! 

Dix kilomètres de marche pour cette première grande demi-journée dans Barcelone, nous voilà fourbues mais heureuses!







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