Région montagneuse du parc national de Tenorio : un énorme orage tropical de montagnes s’abat sur nous depuis une heure et demi, impressionnant ! Nous sommes donc ce soir dans la région de Tenorio, au bout d’une route sillonnant les collines vert fluo, les paysages de végétation luxuriante permanente laissent un peu plus place aux espaces herbeux, ça et là, illuminés par les rayons du soleil, dont le contraste avec le gris du ciel me fait craquer… Nous voilà bien à l’abri dans un hôtel à la vue et l’architecture superbe, on est très bien lotis pour ce moment mouillé, merci encore Arawak pour cette trouvaille ! Depuis hier nous avons quitté la côte Caraïbes pour les régions montagneuses et volcaniques du Nord du Costa Rica. Ce pays possède 116 volcans, nous ne sommes pas en reste ! Nous avons retrouvé hier en fin de journée la petite famille de Vincent et Karina, les cousins qui avaient fraichement fait connaissance sont ravis de se retrouver ! Nous sommes alors au pied du volcan Arenal, majestueux, son sommet se découvre progressivement sur la fin de journée pour nous saluer ! Ce qui est très sympa dans cette région, ce sont les multitudes de thermes où l’on peut se prélasser dans des eaux naturellement chauffées entre 36 et 50 degrés : on peut le dire, un pur délice ! Vue sur le volcan au coucher du soleil, un petit cocktail, les enfants s’éclatent, et les grands prennent un temps de relaxation bien mérité ! On poursuit la soirée dans un « soda » (les petits resto locaux, qui cuisinent simple et local), où je me régale d’un galo pinto, un plat plutôt servi au petit déjeuner mais qu’on peut quand même commander quand on veut : riz aux haricots rouges avec des bananes frites, pas mal, bien nourrissant !! Le moment est très agréable, Vincent nous régale de ses expériences de vie et de voyage dans les différents pays de l’Amérique du Sud, et particulièrement passionné de la géopolitique de ce continent, il nous donne les bases pour comprendre les régimes de chaque pays et leurs évolutions historiques et actuelles. Basile boit ses paroles et se précipite en rentrant sur le chapitre « histoire et politique » du guide du Routard du Costa Rica ! Zoé et Belen sont tristes de se quitter, elles se sont bien trouvées ces deux-là, j’aurais bien aimé que Zoé se mette à l’espagnol avec sa cousine !
Après une nuit réparatrice, nous avons rendez-vous avec Pierre, un guide naturaliste français conseillé par Arawak (que des bons plans je vous dis !), dans une zone forestière parsemée de ponts suspendus. Pierre vit depuis 20 ans au Costa Rica ; passionné depuis l’enfance par les reptiles et la flore tropicale, il en a fait son travail. C’est une mine d’or, la déambulation de trois heures dans cette forêt est un cours de biologie vivant absolument captivant. On apprend tout sur la vie de ces fameuses fourmis coupe-feuille qu’on voit travailler depuis notre arrivée : on peut maintenant dire qu’elles ont une « vida de mierda » !!! Vie de 56 jours exclusivement consacrée à couper et charrier des morceaux de feuilles (elles respectent systématiquement les nervures donc ne font jamais mourir les plantes) jusqu’au fond du nid, pour créer un compost géant destiné à nourrir les larves, elles n’ont droit à aucun repos, et pas de nourriture ! La Reine, elle, passe les 25 ans de sa vie à pondre, et lorsqu’elle meurt, toute la colonie s’éteint : poum ! et chaque plante, chaque arbre, chaque insecte, reptile, ou oiseau rencontré sur notre chemin est source d’autant d’informations passionnantes, en même temps qu’une observation permise à la jumelle fixe, très agréable. Abeilles, araignées, tarentule dans son nid, toute petite vipère jaune magnifique, mot-mot (un oiseau très joli), grenouille à jean’s bleu cette fois aux pantalons vraiment bleus !), papillons (on a enfin pu voir le Morpheus, ce splendide papillon bleu géant, mais si furtif qu’il a été impossible de le photographier), scarabées, baies, plantes, champignons, palmier sexy (je vous laisse comprendre sur les photos 😉), espèces d’arbres tous en interaction les uns avec les autres, la forêt se révèle devenir pour nous, en plus d’un lieu très esthétique, un incroyable écosystème doué d’une intelligence de vie sociale exceptionnelle et insoupçonnée.
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