La fin d’après-midi, accompagnés de Saïd, s’est déroulée dans la tranquillité d’une jolie balade sur les montagnes surplombant le village, puis dans le village lui-même et les jardins de l’oued, l’occasion de mieux comprendre la vie des habitants de la Vallée des Roses. Tout est encore très artisanal ici, le pain est cuit par les femmes dans la pièce au four du village, les herbes hautes coupées à la serpe, les lopins de terre labourés à la herse tirée par les chevaux. Les enfants nous poursuivent : alors que les petites filles jouent à la maitresse sur les pas de porte, elles nous réclament des bonbons en nous voyant arriver, tandis que les garçons peuvent se faire plus insistants en jouant aux bandits de grands chemins, à nous barrer le passage de leurs vélos pour réclamer « des stylos, des stylos ! » : de génération en génération, bonbons et stylos restent le graal des petits campagnards du pays. Mais nous restons fermes, pour ne pas encourager ces comportements qui ternissent parfois les routes. Les femmes portent des énormes ballots de hautes herbes sur le dos, l’échine courbée, revenant des champs, les yeux fardés de khôl -attribut esthétique typique de la vallée-, les hommes discutent au bord des chemins. Dans le village, on pénètre dans l’unique boutique style « caverne d’Ali Baba » d’où l’on ressort avec un petit flacon d’huile de beauté à la rose locale, au parfum léger et délicat, pour nous les filles !!! Les ruelles sont étroites, les nids de cigogne couronnent les plus vieilles tours… Puis on joue les funambules dans les jardins de l’oued, heureusement que Saïd nous accompagne, il y a de quoi s’y perdre ! Petite partie de foot avec des enfants dans le sable de l’oued, puis on retourne au village pour acheter du pain pour la soirée, on profite d’une savoureuse douche bien chaude, et j’étrenne notre plat à tajine sur le petit barbecue, sous un ciel étoilé superbe : tomates, courgettes, abricots et raisins secs, soupoudrés d’épices à couscous, semoule bien sûr, saucisses et merguez, nous voilà au diapason culinaire du pays ! Seul le dessert fait exception, shamallows grillés pour le plaisir de tous ! Dans la nuit, un lever-pipi me permet de tomber sur une magnifique étoile filante pile au moment où je lève les yeux vers le ciel si noir, la plus belle de ma vie, avec une trace très large ! Le lendemain matin, le soleil peine à poindre au-dessus des montagnes, on supporte la petite laine pour le thé sur la terrasse : je retourne au local des femmes acheter le pain du matin, tout rond et tout chaud contre mon cœur, cuit devant moi ! Quel plaisir dans la fraîcheur du matin, on supporte la petite laine pour le thé sur la terrasse. Puis je retourne me promener dans les jardins au bord de l’oued pour capturer quelques images de la végétation dans la journée qui débute. Il est déjà temps de quitter ce délicieux moment suspendu dans la vallée des Roses, qui dégage décidément une sérénité hors du temps très appréciable.
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les TISON
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