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Toujours en catamaran : les trésors de Tahaa





L’aventure continue, et ce matin, nous débarquons sur Tahaa, la petite soeur au nord de Raiatea.

Cette île, dont je n’avais jamais entendu parler avant de m’intéresser sérieusement à notre voyage en Polynésie, a plus d’un trésor dans son sac.


Marie nous a d’abord emmenés à la ferme perlière pour tout apprendre de la production des perles, les stars de la Polynésie. Le site est sublime, posé sur la propriété d’une ancienne maison coloniale au jardin fleuri sur la mer.

On nous explique tout du processus, depuis le nucleus importé d’un coquillage issu du fleuve Mississipi ! (c’est le seul qui est « agréé » dans le monde pour base de départ des perles), jusqu’aux différentes qualités de perles, en passant par la greffe effectuée chaque jour (1000 par jour!!!), le temps de production, le sac membraneux qui héberge la perle, bref, une production tout à fait étonnante. On nous présente aussi toutes les gammes de bijoux existants, c’est superbe…


On continue avec une petite marche sur la route, très fleurie, qui nous mène à la vanilleraie, qui est ici une vanilleraie totalement naturelle : pas de serre, pas de pesticide, pas d’engrais !

La gérante nous explique tout ce que nous ne savions pas encore sur la vanille, pourtant déjà bien vue en Nouvelle-Calédonie et à Madagascar. Cette orchidée initialement originaire du Mexique a été diffusée dans le monde entier par les colons, et c’est un jeune esclave de 12 ans qui a compris comment en polliniser les fleurs. L’essentiel de l’espèce dans le monde est représentée par la vanille dite Bourbon.

Mais l’espèce de vanille cultivée ici sur Tahaa est une espèce un peu à part, qui produit des gousses plus grandes, plus charnues, et beaucoup plus goûtues: les plus grandes gousses peuvent mesurer jusqu'à 50 cm et répondent alors au doux surnom de « Rocco »!!!

La vanille de Tahaa permet ainsi, en une seule gousse, de confectionner divers produits chez soi en la coupant en plusieurs morceaux (du sucre vanillé, du rhum arrangé, du miel aromatisé, parfumer les plats en cuisine évidemment..). 

La vanille est la deuxième épice la plus chère au monde après le safran (souvenirs de Taliouine au Maroc!), et son cours particulièrement élevé en Polynésie en fait un objet très convoité par les voleurs!!! Les producteurs sont obligés d’employer des vigiles pour surveiller les plantations, car avec un vol de gousses, ce sont plusieurs années de travail qui disparaissent : il faut 9 mois pour obtenir une gousse adulte, mais il faut surtout 3 ans pour que la liane grandisse d’abord autour de son tuteur naturel et devienne mature pour produire des fleurs; or les voleurs, en pillant les plantations, abîment aussi les lianes… la visite est très intéressante, on nous montre la pollinisation effectuée chaque matin à l’aube sur les nouvelles fleurs, l’affinage au soleil, et quelques exemples de recettes alléchantes!

Au début de la visite, un groupe de touristes Hawaïens, des vrais, des purs et durs, nous accompagnent: on apprend qu’ils sont ici en visite spirituelle, venus bénir leurs instruments de tatouage traditionnels sur un des marae de Tahaa, puis ils y ont tatoué un des leurs. 

Nous apprenons alors qu’Hawaï possède une langue propre proche du Marquisien, et nous constatons que les hommes ont aujourd’hui revêtu une tenue traditionnelle pour le moins étonnante : chemise hawaïenne en haut, pagne court devant et fesses à l’air!!! Ils sont tatoués bien sûr, l’un d’eux est même totalement tatoué sur le visage, et l’on apprend qu’il est l’un des seuls tatoueurs traditionnels d’Hawaii, c’est donc un honneur pour Tahaa de recevoir cette communauté ici… du coup, ça aiguise ma curiosité pour la suite du voyage (qui passera par les îles de Hawaï!)

Nous retournons à bord et continuons la navigation en remontant encore Tahaa plus au nord : bonheur de la lecture et de la sieste dans le filet, à l’ombre du génois gonflé par le vent et le soleil, sous la douce mélodie des vagues sur les coques, et juste le silence. C’est carrément méditatif !

On se pose pour notre mouillage qui sera aussi celui de la nuit. En bordure de banc de sable, deux mètres de fond sous le bateau, et tout près le tombant dans le grand bleu : sublime!


Arthur nous emmène après le déjeuner découvrir une nouvelle merveille de Tahaa : entre deux motu se situe un jardin de corail merveilleux. On y accède en annexe, qu’on fixe avec l’ancre dans le lagon. On continue à pieds sur le motu pour remonter le canal qui sépare les deux îlots, puis on se met à l’eau, moins d’un mètre de profondeur, et on se laisse porter par le courant, à sillonner sans aucun effort dans ce labyrinthe corallien absolument foisonnant de poissons de toutes sortes. C’est totalement incroyable et c’est à coup sûr le plus beau snorkeling qu’on ait eu fait de toute notre vie, juste devant celui de l’aquarium naturel de la baie de Jinek à Lifou!

On est dans Nemo, on se croit dans la scène où on embarque sur l’autoroute des tortues portées par le courant et on a vraiment l’impression de se faire porter à contresens, avec des tas de poissons colorés qui viennent au contact face à nous ! Un petit nettoyeur bleu fluo vient même nous picoter les jambes, les poissons anges et les chirurgiens viennent presque contre le masque, les Picasso ne sont pas du tout farouches alors qu’ils l’étaient tant sur d’autres sites, les perroquets picorent tranquillement les patates, une petite sole se confond avec le sable, les poissons flûtes flirtent avec la surface, des ballistes montrent leurs dents, les clowns immenses jouent dans leur anémone : c’est le grand show!!!

Arrivés en bout de course, on ne résiste pas à recommencer un deuxième passage, comme dans un manège, malgré le vent frais et les nuages qui nous refroidissent alors que l’eau est très bonne!

Pour rentrer au bateau, on a les vagues de face et on est frigorifiés !! Il faut croire que ça y est, nous voilà aussi tropicalisés comme ils disent ici ! C’est une douche permanente à chaque bond sur les flots, mais l’eau est chaude comparativement au vent qui s’est levé plus fort encore.

La montée à bord du catamaran est un peu sport, le rinçage est nécessaire, on se réchauffe dans nos serviettes alors que le soleil réapparait pour sublimer l’immense bleu turquoise qui nous entoure. Marie nous prépare un chocolat chaud réconfortant, et je peux vous dire qu’on a vécu un des meilleurs gouters de notre vie avec son pain maison! Assez inédit sur les vagues du Pacifique!


La fin de la journée s’écoule tranquillement, autour de parties de pokers interminables, c’est ça la belle vie en mer!

Cette nuit, Arthur et Marie se lèveront très tôt pour commencer la navigation qui nous mènera vers Bora Bora…










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