Tahiti, l’île capitale des îles de la Société, Polynésie française. La grande soeur. La mal aimée!
Souvent décriée, comparée à ses voisines au sable blanc, boudée par les touristes, qui, faute de temps, foncent sur les autres merveilles du lagon.
Et pourtant…
Nous avons eu la chance de trouver une maison en échange pour cinq jours à Tohaotu, sur la presqu’île de Tahiti.
A 1h30 de Papeete par la côte ouest, et au moins autant par la côte est, c'est une longue route qui mène au bout du monde! Et c’est là qu’on palpe ce joyau brut, si sauvagement authentique...
Atterrir à Tahiti, c’est être instantanément emporté dans une douceur de vivre qui oblige à ralentir.
C’est le sourire des Tahitiens, le tutoiement généralisé, l’exotique de ces « r » roulés dans la bouche de ces frères et soeurs du bout du monde.
Iorana, Mauruuru, Nana, des mots doux chuchotés en chantant dans nos oreilles étonnées.
Un peuple tatoué, la fleur de tiare à l’oreille, qui marche sur la route, qui pédale sur ses BMX la baguette à la main, qui fait signe et semble sincèrement heureux de te croiser.
C’est une végétation luxuriante, des arbres fleuris, des cascades inaccessibles, des reliefs montagneux primitifs impressionnants qui se jettent dans un lagon noir et turquoise, où se confrontent depuis des milliers d’années les terres volcaniques et le corail des profondeurs.
C’est une brise constante qui rafraîchit, un ciel bleu limpide, des nuages qui passent vite, des grains de quelques secondes qui font naître de toute part les arc-en-ciel.
C’est la route, où les pick-up se suivent à 40 à l’heure, qu’est-ce qui nous obligerait à accélérer ?, permettant de profiter de la vie des bas côtés, des petits stands de bord de route avec leur Mapé chaud, leur Firi Firi, leurs gâteaux coco, leurs mangues à profusion, leurs bananes, leurs caramboles.
C’est la route qui est léchée par la mer, avec ses barques de misère et ses cocotiers qui te saluent, la barrière de corail en fond de toile, les enfants dans l’eau, les pêcheurs aux paniers.
C’est se faire bercer par « Tiare FM », et bien rigoler en n’étant pas sûr d’avoir compris les premiers temps, quand ton cerveau te joue des tours et remplace le « T » par un « D »!
Ce sont ses plages de sable noir, que l’eau, en se retirant à chaque vague, transforme en un miroir géant quelques secondes avant le passage de la prochaine écume…
C’est le marché de Papeete, ses colliers de fleurs au parfum enivrant, ses petites bouteilles de monoï, sa vanille, ses mamans qui patiemment enfilent les pétales dans un rituel immuable.
C’est la vague de Teahupoo, une des plus fameuses au monde, qui va devenir le temps des Jeux Olympiques le point de convergence de tous les meilleurs surfeurs de la planète, qu’on a eu la chance d’admirer sur la houle.
C’est le surf, le surf, le surf, une religion pour les petits comme les vieux.
C’est Tahiti Nui, la grande, et Tahiti Iti, la petite. La presqu’île impressionne, avec sa nature souveraine, jurassique, ses sommets dans les nuages, sa jungle épaisse, et ses routes qui s’arrêtent, laissant aux locaux la tranquillité de l’isolement, sans électricité. Ici commence le « Fenua Aihere », le Tahiti encore plus sauvage, respecté de tous, un sanctuaire protégé, la terre des ancêtres.
C’est une lumière divine qui tombe du ciel entre les montagnes, et des couchers de soleil éblouissants.
Voilà. Tahiti nous a soufflés. On ne pensait pas être charmés à ce point par cette première étape!
Cinq jours pour plonger dans la culture polynésienne, et prendre en pleine face ce petit bijou brut et sauvage dont l’authenticité est encore très préservée. La barre est haute!
C'est sublime ! Ce petit texte nous donne envie de prendre le premier avion !☀️