Après un petit resto au Day Center (le 2e qu’on s’autorise de tout notre séjour depuis Lüdertitz!), et un début d’après-midi à la piscine où un sacré beau spécimen de sauterelle a passé le moment avec nous (c’était drôle, on aurait cru qu’elle attendait d’être apprivoisée !), nous avons rendez-vous au lodge de luxe pour un goûter à volonté, compris dans le tarif du safari-léopards. On s’en donne à coeur joie, on est super tranquilles en cet après-midi qui se couvre et permet de rendre les températures plus supportables, avec vue sur les phacochères du point d’eau.
Fruits, thé, chocolat chaud, jus, gâteaux, chacun se ressert…!
Puis on monte en voiture avec Gideon qui nous explique les bases : on va tenter de trouver Vamos, une des femelles de la réserve. Equipée d’un collier radio, il nous faut une antenne pour capter ses bips. Deux options s’offrent à nous : soit Vamos a déjà trouvé de quoi se nourrir aujourd’hui, auquel cas nous la trouverons quelque part (20000 km2 tout de même!) en train de se reposer avec son petit de 9 mois, ou bien elle n’a pas encore trouvé de quoi se satisfaire et elle sera partie en chasse, laissant son petit caché en l’attendant…
On se met en route et Gideon tente sur un point de vue de comprendre dans quelles directions il faut chercher. Il a une petite idée…
Sur le trajet, on assiste à une scène un peu déjantée, digne d’un dessin animé ! Un chacal rôde et s’approche d’une famille de mangoustes : effrontées, elles font bloc ensemble et poursuivent l’animal pour l’intimider !!! Le pauvre chacal fait demi-tour, la queue entre les jambes!!! Quand parfois, l’union fait la force pour que les petits dominent les grands !!
On s’enfonce un peu plus dans le bush, guidés par les bip-bip du collier de Vamos.
La tâche n’est pas facile, le signal change sans cesse de direction, l’animal se déplace, nous contraignant à de multiples demi-tours dans les broussailles! Gideon en déduit qu’elle est en chasse, donc sans son petit.
Brusquement, alors que le signal se fait plus fort, Gideon repère immédiatement l’attitude d’un groupe de trois girafes, qui se sont figées sur place et scrutent de toute leur hauteur la lisière du bush: c’est sûr, elles ont repéré le léopard. Les zèbres, eux, moins futés, continuent de paître tranquillement à côté. Les grands kudus par contre, commencent à s’agiter. On coupe le moteur, Gideon est sûr qu’on va voir Vamos se présenter.
Pas manqué : la voilà qui émerge des buissons, et s’assoit, calme et concentrée, face aux troupeaux qui lui font face à une cinquantaine de mètres. C’est incroyable comme sensation… Distinguer cet animal si majestueux à la lisière des buissons, qui se poste en reine du lieu, sans guère nous prêter attention, nous fait nous projeter au coeur d’un documentaire haletant. La scène qui suit est incroyable : Vamos commence à progresser, en chasseuse, elle ondule sur le sable, le regard est celui d’une tueuse, elle nous donne des frissons!! Les kudus l’ont repérée, et comme pour la scène des mangoustes, commencent à émettre des cris puissants, rauques et profonds, pour l’impressionner. Ils ne bougent pas, ils font front, c’est à une véritable communication guerrière que nous avons l’honneur d’assister. Vamos agite la queue, à l’extrémité toute blanche, et Gideon nous explique que c’est un signe de paix, comme un drapeau blanc, un code, une convention : « allez ok les gars, c’est pas pour cette fois, je baisse les armes… pour le moment!! »; Vamos change de direction et suit la piste, les girafes partent en galopant (l’une d’elle est pleine!), on suit la femelle léopard sur plusieurs centaines de mètres, si belle, si imposante, c’est un animal magnifique, au pelage en pleine santé, toute en muscles, quelle classe!!! Elle finit par descendre de l’autre côté de la colline, dans les buissons.
Gideon fait demi-tour et a reçu sur son signal radio la présence d’un mâle et une femelle proches l’un de l’autre.
Il s’agit d’un des prétendants de Vamos, le plus gros mâle de la réserve, 78 kilos!!!
Il dort tranquillement sous un arbre, et une femelle est tapie sur le sable à quelques mètres : qu’elle est belle elle aussi !
Gideon nous explique alors que nous sommes en plein dans LA semaine de reproduction, qui n’a lieu que tous les deux ans : un privilège énorme… La gestation dure 3 mois, et les léopards donnent naissance à 4 à 5 petits mais 1 à 2 seulement survivent à la portée.
En pleines explications, voilà la femelle qui se lève et va langoureusement rejoindre le mâle. Elle se poste à ses côtés. Le mâle se lève et voilà qu’il monte sa femelle dans un acte sexuel fulgurant !!! Grognements, morsures et va et vient de quelques secondes et c’est fini. On est subjugués et totalement ébahis de la scène à laquelle on vient d’assister !!! Gideon nous rassure, l’acte ne dure que quelques secondes et se répète une vingtaine de fois par jour, pendant cette fameuse semaine exclusive, nous ne sommes aucunement responsables d’une quelconque interruption!!!
On réalise qu’on vit en direct un moment exceptionnel, au coeur de l’intimité des léopards !! Et voilà qu’ils recommencent, cette fois je lâche l’objectif pour la caméra du téléphone et je parviens à capturer ce moment incroyable…on est scotchés, hilares et émus en même temps, quelles scènes grandioses auxquelles on vient d’assister, les léopards nous ont régalés!!!
Sur les quatre véhicules partis en recherche, Gideon qui communique avec les autres guides par radio nous apprend que nous sommes les seuls à avoir vu trois individus, et que deux véhicules n’en ont pas du tout vus encore.
Il propose donc que nous laissions notre place, et il nous emmène au sommet d’une petite colline pour un apéro coucher de soleil qu’on n’est pas prêts d’oublier !!! Une hyène rode, les Dik Dik damara sautillent de ci de là, les girafes ruminent tranquillement : la vie sauvage nous en aura mis plein les yeux, et ne nous donne qu’une envie: revenir pour explorer encore et encore cette faune africaine si fascinante…
En rendant notre véhicule, la société de location nous apprend qu’on peut tenter une prochaine fois de passer au Botswana puis au Zimbabwe : traverser la corne de l’Afrique d’Ouest en Est jusqu’au Mozambique, un beau nouveau projet à méditer, d’autant que toute la famille est unanime et a absolument adoré ce voyage exceptionnel : il faut dire que les tentes sur le toit et les campements dans la nature apportent leurs lots de sensations d’aventure indéniable, même si la logistique est parfois un peu fastidieuse!
Lorsqu’on monte dans l’avion qui nous ramène vers l’Europe, voilà qu’une pluie diluvienne s’abat sur la tarmac : on est tout heureux, presqu’émus pour la Namibie, qui attend cette eau bienfaitrice depuis si longtemps.
Le cycle de la Vie peut continuer de tourner…. ;)
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