

Nous voilà arrivés à Mataranka, la zone la plus au Sud de notre périple : à 50 km sous le croisement avec la Central Arnhem Road, on ne peut pas vraiment parler de « ville » : quelques campings, des station-essence, une épicerie fermée à 17h30 (!), mais surtout des sources chaudes naturelles dans un environnement tropical superbe, qui font tout le succès de l’étape.
On s’arrête d’abord aux Thermal Pools, où les sources forment un grand bassin à l’eau limpide et au fond sableux, cerné de la végétation habituelle propre à la région. 34 degrés dans l’eau, c’est un délice malgré les 32 degrés dehors !
Les bords de rivière ont ici été aménagés d’un muret en pierres, avec des zones de mise à l’eau, on n’a pas pied, et les Australiens flottent consciencieusement à cheval sur leur frite, ce qui, on peut le dire, leur donne un air totalement ridicule !!! Drôle de vision quand on arrive sur ce site enchanteur !
On s’accorde un petit pique-nique tout près, à côté de la reconstitution de la maison de Jeannie Gunn, la star du coin, autrice du best-seller australien « We of Never Never », la première femme blanche à s’être installée sur Mataranka en 1902.
Puis on se dirige vers les Bitter Springs. Ici c’est encore plus féérique : une rivière turquoise qui serpente au milieu des palmiers et des pandanus, et on se laisse porter sur plusieurs centaines de mètres par le doux courant jusqu’à un ponton au-delà duquel on ne peut plus évoluer (attention aux crocodiles, toujours !), on peut alors recommencer à l’infini !
C’est juste magique, se laisser flotter au milieu des algues, des roseaux, des branches « d’eucalyptus pleureur » qui viennent nous caresser les épaules, des nénuphars, des libellules bleues qui planent au-dessus de notre nez à la surface de l’eau, sentir sous les pieds tantôt le sable, des pierres, du bois, et le plus souvent ne pas avoir pied du tout !, le tout dans une température délicieuse, je pense que c’est une expérience qu’on ne peut vivre nulle part ailleurs ! Ici aussi, nos compères Australiens ne quittent pas leur frite, surtout ne pas faire trop d’effort ! 😉
On fait un peu nos intrus, à vouloir nager ou stagner sur place pour les photos en gérant le rétropédalage pour lutter contre le courant, faible, mais bien présent tout de même ! On a très envie de revenir avec Pierre au lever du jour, comme on l’a fait à Katherine, pour profiter du lieu en exclusivité !
Cette nuit, on a un vrai lit dans une « room » d’un camping poussiéreux mais typiquement australien, avec du blues joué en direct depuis le resto, pas désagréable ! On fait tourner les machines à laver à fond, on revient tellement sales et poussiéreux de notre route sur les Terres d’Arnhem !
Comme prévu, le lendemain matin, on se réveille avec le soleil et on s’octroie un petit footing pour rejoindre la rivière, qui fume dans la lumière de l’aurore. Quel bonheur de profiter de la baignade quasiment tout seuls ! Après un petit déjeuner de scones tout frais achetés au bar du camping (hum cette crème fouettée avec la confiture !! Mais Félix s’est fait piquer sa moitié de gâteau par un des paons !!), on y revient avec les enfants : c’est une autre histoire, un bus entier d’ados en colonie de vacances débarque en même temps que nous !!! Je ne vous raconte pas la tête des quelques baigneurs déjà présents dans l’eau. Je crois que tout le monde crie alors « Oh my god !!! » ! On n’en pense pas moins ! On parvient quand même à profiter encore de deux descentes, petit délire avec l’appareil photo sous-marin, et nous voilà repartis pour la dernière partie de notre magnifique road-trip australien : deux nuits dans le parc national de Litchfield, en remontant vers Darwin.
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