ça y est, nous avons commencé notre grand voyage de l'été 2023 vers l'Australie puis le Japon, et nous venons de vivre notre première escale de 24h à Singapour : nous voilà prévenus dès l'aéroport, nous sommes arrivés dans la ville de la démesure, où végétation luxuriante et architecture futuriste se marient merveilleusement bien!
Le "Jewel" de l'aéroport donne le ton : une immense serre tropicale d'où s'écoule une cascade somptueuse en son centre nous accueille aux arrivées, le voyageur est transporté dans une autre dimension ! Barjavel ne semble pas bien loin... Difficile de défaire le regard ébahi de ce spectacle, on se sent littéralement happé par la vision dantesque qu'on a face à soi.
Après une quarantaine de minutes de taxi, nous voilà arrivés à l'auberge de jeunesse : un hôtel capsules, car il est bien difficile de se loger à tarif raisonnable dans Singapour ! Les garçons découvrent pour leur plus grand bonheur leur "capsule spatiale" pour la nuit, Pierre, Zoé et moi serons dans une chambre plus traditionnelle. Pour ne pas céder à la tentation du sommeil du jetlag, nous voilà déjà en route, pour aller découvrir la fameuse Marina Bay et son "Garden by the bay". C'est un très grand jardin botanique en bordure de la baie de Singapour, résultat d'un astucieux design conjuguant végétation tropicale locale exubérante et structures métalliques futuristes s'élevant vers le ciel, tels d'immenses arbres prêts à toucher les étoiles. Le jeu de couleurs et de lumières nous projette dans Avatar, de façon assez évidente! C'est fascinant de déambuler, le nez en l'air, sous cette canopée du futur, dans la moiteur de l'atmosphère équatoriale... On marche sous un concert de chants de grenouilles : ici ça envahit l’espace, et leur son est très grave ! Il est très agréable de se promener de nuit dans cet espace immense, que la foule a quittée aussitôt terminé le spectacle de son et lumière diffusé deux fois par soir. C’est déjà une ambiance de melting pot de populations que l’on peut ressentir partout ici, avec ses influences majoritairement britanniques, chinoises, indiennes et indonésiennes.
On se sent vraiment ailleurs.
Les resto sont à tous les coins de rue, la cuisine est essentiellement asiatique bien sûr et les fumets sont appétissants ! On s’arrête à des stands où l’on commande des brochettes Satay à la sauce cacahuète servies avec des triangles de riz compacté et des morceaux de concombre : un délice. Je découvre le jus de Calamansi, un agrume asiatique, un peu trop sucré à mon goût. On découvre aussi les dumplings, une spécialité ici, qui sont des petits beignets vapeur fourrés à la viande et au chou avec du jus délicieux. Les enfants souffrent un peu de cette chaleur humide, d'autant qu'en ayant l'impression que tout est proche alors que c'est immense, nous parcourons tout de même 9 km dans la nuit de Singapour, à faire le tour complet de la baie!
Le lendemain matin, nous voilà repartis pour explorer la ville, mais la pluie diluvienne s’est invitée : c’est un véritable déluge comme on peut les voir sous l’équateur, on est rapidement trempés jusqu’aux os.
Les habitants semblent rodés : tous ont le parapluie qu’on a piteusement oublié à l’hôtel, et on comprend la présence des nombreux trottoirs couverts. Voilà qu’on assiste brièvement à un curieux spectacle : une famille de grosses loutres, le papa, la maman et les cinq bébés, traverse la route et poursuit son chemin entre les immeubles ! On s’offre une première pause petit déjeuner pour se réconforter, le thé est très bon, les pâtisseries étonnantes ! On découvre un pain aux fruits secs, fourré au fromage !! On gagne d’abord Haji Lane, après presque une heure de marche très très mouillée (les temps indiqués par Maps.me sont à doubler car on patiente longtemps au bord des très nombreux passages piétons) : c’est une petite rue très colorée d’artisans que j’avais repérée, mais la pluie qui ne ralentit pas ne nous la montre pas sous son meilleur jour, ça doit être tellement mignon quand les boutiques sont ouvertes, et quand on est au sec !
Little India - que nous gagnons sous cette pluie qui ne veut décidément pas s'arrêter- est le quartier indien : temples, échoppes de colliers de fleurs pour les offrandes, encens qui fume et embaume les rues, magasins de robes chatoyantes, musique indienne, on est plongé dans un bain à nouveau bien dépaysant !
On revient sur nos pas pour retrouver Chinatown, son ambiance rouge et or et ses échoppes de cuisine chinoise, nos estomacs ont besoin d’être chouchoutés !!
La pluie semble enfin s’apaiser, mais on s’accorde un taxi pour gagner la baie qu’on voudrait voir de jour : nous voilà à parcourir l’immense hall du Marina Bay Sands, c’est pharaonique ! On gagne une passerelle qui nous mène au Garden by the Bay, d’où on a une superbe vue sur les environs, et sur le ciel noir qui se dirige à nouveau vers nous : au secours !! L’orage reprend et nous achève, 10 kilomètres à pieds au compteur sous un déluge biblique, merci le sèche-linge de l’auberge de jeunesse en attendant le taxi pour l’aéroport !
On comprend mieux maintenant cette végétation omniprésente, foisonnante, aux proportions préhistoriques : je crois qu’on a pris sur la tête en une seule petite journée ce qu’on devrait vivre en France en une année !
Malgré cette météo affreuse, on est content d’avoir découvert Singapour, cette mégalopôle-état qui a su conjuguer son design ultra-moderne à son fantastique espace naturel végétal : on est interpelé, fasciné, admiratif, secoué : une certaine définition de l’art ??
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