Dès 15h30, la lumière commence à baisser en cette saison, pour un coucher de soleil aux alentours de 17h.
Nous explorons sous cette douce ambiance de fin d’après-midi le quartier copte du Caire, très sécurisé, gardé par de nombreuses barrières policières.
Les Coptes sont les Chrétiens d’Egypte, « copte » tenant son origine du grec « guptios » qui signifie « égyptien ». Avec des églises datant du IV au Xe siècle, remodelées par la suite, on accède à ce quartier par des ruelles en sous-sol pleines de charme, où sont exposés des livres à la vente le long des murs. Il y règne une atmosphère pleine de quiétude et de recueillement, entre pierres et briques, de nombreux visiteurs y venant en pèlerinage.
L’Eglise dite « Suspendue » est son monument majeur, il s’agit de l’église El-Moallaqah, avec ses plafonds de bois évoquant une coque de bateau renversée, dont on dit qu’elle évoque l’arche de Noé. On pénètre aussi dans l’église St Serge, l’église Sainte Barbara, l’église grecque orthodoxe St Georges, et je suis surprise de constater que c’est bien l’arabe qui domine dans les écritures de ces édifices religieux, cette langue ancestrale n’ayant pas toujours été exclusivement réservée à l’islam. On entre également dans la synagogue Ben Ezra.
La promenade est très agréable, les entrées sont souvent discrètes, il faut les trouver, il y a des petites cours intérieures mignonnettes.
Nous poursuivons l’exploration de ce quartier par le souk El Fustat, juste à côté, qui est une sorte de galerie d’échoppes d’objets de toute l’Egypte, et qui met en avant des artisans indépendants. C’est extrêmement calme, presque monacal! Et je craque totalement pour de la vaisselle en aluminium très colorée vendue par une jeune créatrice Egyptienne aux jolies idées.
Il est maintenant temps de rejoindre Mathilde, notre jeune voisine de quartier aux Pradettes, qui est en stage à l’Institut français pour un peu plus de six mois sur place dans le cadre de la clôture de ses études à Sciences Po, et va nous aider à découvrir le fameux souk Khan el Khalili. Pour la rejoindre, on teste le tuk-tuk, qui terrorise Zoé. Elle connait déjà les tuk-tuk d’Asie, mais il faut dire que ceux du Caire slaloment comme des fous dans la circulation infernale du Caire! Une expérience à vivre au milieu des klaxons!
On est ravies de revoir Mathilde, avec laquelle j’ai fait plusieurs années de danse dans le quartier! Un point de repère français, comme ça fait du bien dans ce bouillonnement cairote!!!
On prend un taxi et on se retrouve dans un capharnaüm infernal de voitures et motos, ça bouchonne dans tous les sens, on se demande comment les gens font pour vivre avec ça ici et continuer d’avancer!
Nous voilà enfin à l’entrée du Khan el Khalili, le grand souk du Caire, alors que la nuit est tombée et que les lumignons ont envahi les ruelles. C’est superbe. C’est dense. C’est bouillonnant! Les sollicitations sont nombreuses mais jamais agressives, et le fait que Mathilde réponde en arabe en laisse plus d’un sur le carreau de l’étonnement, c’est très drôle!
On se pose dans un café à l’effigie de Oum Kalthoum, la chanteuse vénérée des Egyptiens, décédée en 1975. La déco est kitsch à souhait et j’adore ça !! Ils sont très fort ici au Caire pour cultiver cette ambiance des années 50 à 70, qui évoque totalement l’ambiance de « OSS 117 », dont je suis fan !!!
Le tabac est très présent chez les Egyptiens, les ambiances sont assez enfumées, et ceci correspond tout à fait à cette époque démodée.
On reprend notre déambulation, on traverse des passages complètement féériques, sous des arches de pierre où les commerçants exposent des centaines de lumignons colorés, c’est très photogénique…
Il est temps de trouver un restaurant pour finir notre soirée bien sympathique avec Mathilde, qui nous a appris pas mal de choses sur la vie en Egypte, et alors que le restaurant Abu El Sid que nous avions repéré est complet, avec de l’attente, on trouve un autre restaurant bien sympathique connu de Mathilde. La soirée se termine, il est temps de regagner l’appartement « Chez Martine » pour récupérer nos bagages et retrouver le chauffeur qui doit nous emmener à Siwa, avec une longue route pour toute la nuit! Nous voilà à attendre notre taxi sur une petite chaise dans la rue, à côté de deux hommes armés qui gardent le quartier, c’est assez incongru!!! D’autant que le taxi peine à arriver, mais nous voilà, vers 22h15, prêtes à monter dans la voiture qui va nous mener dans le désert égyptien, une autre aventure commence!!
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