
Cette fois, la route a été simple : 2h30 prévues qui ont été 3 heures, donc plutôt facile! Nous avons gagné la péninsule d'Osa, tout au sud-est du pays. En arrivant sur la péninsule, c'est une belle bande asphaltée que nous parcourons, qui monte et descend dans de jolies courbes, avec des vues superbes sur le Golfo Duce. Des survols de aras macaos (ces fameux perroquets en rouge-jaune-bleu) encore, majestueux, par couples, suivant la voiture sur des centaines de mètres, un bel iguane dans un village où nous nous arrêtons pour acheter des fruits dans l'épicerie du coin. Les ticos ont une allure bien à eux : short avec bottes de pluie, longue machette serrée à la ceinture, circulant en vélo ou en mobylette, la proportion étant plutôt en faveur du vélo sur la côte Caraïbes, plutôt en mobylette sur la route Pacifique (le casque étant bien rare..). La machette, c'est le couteau-suisse du Costaricien, il faut dire qu'ici pour faire son chemin, il faut tailler dans la masse! La débroussailleuse à essence est aussi un outil star du pays! Nous passons Puerto Jimenez, à 5 km d'une des entrées du Corcovado, le parc national le plus reculé et le plus sauvage et hostile du pays, et nous empruntons 25 minutes d'une piste bien abîmée pour rejoindre la plage de Punta Preciosa, un bout de monde posé sur du sable noir, au milieu des cocotiers et des aras macao... L'endroit porte bien son nom, c'est un petit bijou (encore trouvé par Arawak! ;)) où nous sommes accueillis dans la superbe maison d'hôte de Pascal et Manuel. Une maison pour nous tous seuls, la tranquillité absolue, trois nuits devant nous au même endroit (exceptionnel pour notre rythme enlevé de voyage!!), bercés par le va et vient continu des vagues si proches. Baignades dans les rouleaux sous un ciel d'orage sublime en fin de journée laissant place à un joli ciel bleu le matin, farniente, lecture, temps de fou passé pour moi à observer, le cou cassé, les aras macao, perchés à la cime des amandiers, à décortiquer leurs amandes avec les pattes et le bec, à se gratter derrière l'oreille comme le font les chats, à s'interpeler dans une cacophonie qui les rend vite repérables ; pourtant ils restent difficiles à retrouver sous la cime des arbres, leurs couleurs jouant dans les contrejours éblouissants du soleil et les teintes vert et rouge des feuilles...ils se déplacent sur les branches, se font des mamours en couples, nous font tomber des amandes sur la tête, c'est fascinant, je ne peux pas m'arrêter ! Le plus impressionnant reste leur envol majestueux, que je n'aurai pas réussi à capturer, déployant leurs ailes magnifiquement colorées. Je trouve à nouveau des plumes, dont une bleue très jolie. Le soir venu, les ylang-ylang exhalent leur parfum délicieusement entêtant, j'adore cette odeur qui me rappelle notre promenade nocturne sur la plage de N'Gouja à Mayotte. Le ciel de fin de journée prend des aspects dramatiques sur la mer en cette saison des pluies, déployant des tableaux dignes des meilleurs artistes. Les pélicans se posent sur l'océan et se laissent porter par la houle, les éclaircies surgissent, le tonnerre gronde sur la mer, c'est terriblement sauvage! Mais l'eau est toujours aussi chaude et les enfants sont infatigables dans les rouleaux, tellement heureux de se faire chahuter! La nuit venue, la symphonie de la forêt s'amplifie, et le bruit régulier des vagues nous hypnotise : instants de poésie absolue!
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