Pavillon d'Or et quartier d'Arashiyama, des trésors à l'ouest de Kyoto
- chamcamille
- 19 août 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 janv.



On a bien rempli notre vendredi à Kyoto, malgré nos nouveaux déboires avec la société JR qui nous a encore fait passer un mauvais moment au comptoir.
On s'était levés tôt une fois de plus pour faire la queue, et voilà que cette fois, alors que nous avions acheté de nouveaux billets en pass pour toute la zone ouest, payés en ligne, on refuse de nous les donner car nous ne pouvons pas présenter notre carte bancaire physique! On commence à sérieusement s'agacer, le petit jeune homme derrière le comptoir panique, ça me fend le coeur et en même temps, on n'en peut plus de cette psychorigidité infranchissable. On nous oblige à annuler la réservation, payer 20 euros de frais d'annulation et racheter les billets en cash! Pierre s'énerve, le monsieur panique de plus belle, une collègue lui vient en aide, ça repart pour 15 minutes de parlote pour, comme à chaque fois, nous dire qu'il n'y a aucune solution ou dérogation possible. La règle c'est la règle. On a encore perdu 1h30 pour les conséquences de ce vol affreux. Et démarré notre matinée de visite bien tardivement alors qu'on espérait être à l'ouverture, pour minimiser la foule...
On est surtout en grand stress car cette nouvelle mésaventure nous ampute méchamment le bugdet cash si péniblement retrouvé pour la fin du voyage. On essaie de trouver des solutions dans tous les sens, et nos sauveurs seront nos voisins de quartier, parents d'un des meilleurs amis de Basile, en voyage au Japon et présents à Kyoto en même temps que nous, qui nous proposent de nous prêter une de leurs cartes bancaires: on souffle à nouveau, et on peut maintenant profiter de cette nouvelle journée, mais que d'ascenseurs émotionnels dans ce voyage.
Cette rigidité institutionnelle que nous subissons depuis le 10 aout, même si nous avons eu des éclairages très intéressants pour l'expliquer, et même si elle a été contrebalancée par de merveilleuses rencontres, nous la vivons comme une véritable maltraitance psychologique, et ce n'est pas toujours facile de continuer à garder le moral! Mais les beautés du Japon nous y aident quand même.
On commence par la visite de l'incontournable Pavillon Doré, Kinkaku-ji, construit au XIVe siècle par le shogun Ashikaga Yoshimitsu, qui voulait faire son Louis XIV, sauf que lui, c'était pour impressionner la Chine! Je lis aux enfants l'histoire de l'incendie en 1950 lors du suicide d'un moine, la reconstruction à l'identique 5 ans après, Zoé passionnée par l'histoire me demande de la lui relire deux fois... Mais il y a beaucoup de monde sur ce site, on n'y pose pas longtemps!
Petit aparté pour vous raconter les trucs et astuces des Asiatiques pour supporter la chaleur, qui, vus avec nos yeux d'Européens, leur donnent quand même un petit air ridicule! Après les Australiens à cheval sur leur frite pour se laisser porter par la rivière, on a les touristes qui se font porter par leur valise à roulettes à moteur électrique!!! Véridique!! On a vu passer un couple à 2 à l'heure, à cheval sur leur valise, la poignée servant de guidon, essayant de se frayer un chemin parmi les marcheurs! Il faut oser! Sinon, ils ont tous ici un petit ventilateur portable qu'ils ne quittent pas, devant le visage!! Et certains ont même des doudounes rafraichissantes! Des doudounes sans manches qui sont gonflées par une sorte de clim intérieure, un truc de fou...On a vu aussi des tours de cou en tissu à mettre au congélateur, que d'idées!! Il faut dire qu'on dégouline!!
On continue ainsi à explorer l'Ouest de Kyoto pour découvrir le quartier de Arashiyama, en allant passer du temps dans un temple peu connu, Otagi Nenbutsu, non référencé dans la carte touristique de la ville, mais qui recèle des trésors de Jizo, ces petites statuettes aux visages poupons, aux airs souriants, rieurs voire carrément hilares, pour lesquels je suis littéralement tombée en amour! Pas de là à en mettre un dans mon jardin malgré tout, mais dans ce cadre japonais, ils sont craquants! Ce temple devient alors un de nos préférés, et toute la famille est unanime. Leur présence en multitude, tous différents les uns des autres, rend la visite très ludique. On s'invente des personnages, Polnareff, ou Elvis, les Jackson Five, il y a même des versions modernes avec des planches de surf ou des battes de baseball! Merci les copines pour le méga tips!! On reprend le chemin pour une petite demi-heure, qui nous amène en descendant à travers le très agréable quartier d'Arashiyama, à flanc de colline, vers les jardins de la villa de Denjiro Okochi, un célèbre acteur japonais du cinéma muet dans les années 30. L'entrée est un peu chère, mais le thé (matcha glacé) est inclus, et la petite balade dans les buissons parfaitement agencés offre de très belles vues sur la ville et les collines environnantes. Mais on ne peut pas visiter la villa en elle-même, c'est dommage.
Sur le chemin on a croisé des jeunes femmes qui préparent le festival des lanternes de Kyoto, qui aura lieu deux jours après notre départ! Et sans le vouloir, nous voilà à traverser la bambouseraie que j'avais pourtant mise de côté, dans l'obligation de faire des choix cornéliens pour ces quatre jours à Kyoto! Bien joué!
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