Sept heures trente, le verdict des garde-côtes est tombé, aujourd’hui on a l’autorisation de gagner l’île de Onok, notre graal! On n’a toujours pas de bateau pour nous ce matin, mais les cinq touristes de la veille ont accepté de nous partager le leur. Ce sont cinq Philippines cinquantenaires, dont quatre sont émigrées au Canada à Vancouver, et la dernière vit à Manille, qui se font une virée entre filles aux Balabac. Elles sont rigolotes, ultra- apprêtées, faux cils et ongles manucurés, un peu détonnantes dans ce campement d’aventuriers!, et se baladent avec une petite enceinte qui balance du Beyoncé et du Shakira à tout va. C’est sûr, on a retrouvé les Spice Girls des Philippines!!! Elles nous expliquent qu’elles sont déjà venues ici il y a 15 ans mais que la météo avait justement empêché qu’elles puissent découvrir Onok, et nous font comprendre qu’on a une grande chance aujourd’hui de pouvoir y parvenir, on se dit qu’on a aussi beaucoup de chance de croiser ces personnes qui nous ont accueillis sans souci sur le bateau qu’elles avaient initialement privatisé pour elles…
Onok est une île posée sur un immense banc de sable, située en haute mer, à 25 kilomètres du campement, et c’est cette situation particulière qui rend délicate la navigation pour la rejoindre. Même en cas de beau temps, les courants sont forts dans cette région et peuvent rendre le trajet compliqué.
Nous abordons les environs de ce trésor vers 9h30, sous un ciel de nuages menaçants qui contraste magnifiquement avec la couleur de l’eau, on est bouche-bée. Le turquoise éclatant illuminé par le soleil répond au gris de l’horizon, c’est juste sublime.
Je crois que je ne vais pas avoir beaucoup de mots pour décrire l’environnement dans lequel nous débarquons. L’ancre est jetée sur cet immense banc de sable, que la marée commence à peine à recouvrir. Un ponton rejoint le coeur de l’île couvert de cocotiers fiers de nous accueillir et de nous narguer : « alors, vous aviez déjà vu un pareil joyau les gars ?? »
On en a vu des plages magnifiques à travers le monde, des bleus de fous, comme des néons des profondeurs, ou des émeraudes étincelantes, je pense bien sûr à Lifou, Ouvéa, L’île des Pins, les Seychelles, les plages de la côte ouest australienne, les Galapagos, la Thailande… Mais ce paysage là est encore inédit pour nous, on savoure… Des petites cabines sur pilotis permettent de poser ses affaires, abritent les bureaux des garde-côtes (et oui, toujours!) et abritent des tables pour le repas.
Quatre heures de pur « chill » nous attendent : on reste dans l’eau tout ce temps, on crapahute sur le banc de sable, le bain est unique, les couleurs partout dans l’immensité nous en mettent plein les yeux, d’autant que les nuages ont rapidement laissé la place à un ciel d’azur… On chausse les palmes et le masque pour explorer les fonds, essentiellement du sable avec de ci de là des petites patates pas inintéressantes (quelques anémones avec leurs poissons clowns) et surtout des champs entiers de bénitiers géants étonnants! On nous dit que des tortues de mer évoluent ici, on a un peu de mal à y croire car les fonds sont très peu profonds, jusqu’à ce qu’un spécimen passe pile entre Pierre et les enfants alors qu’ils jouent dans l’eau et que je les capture en photo avec le drone!! Prise sur le vif la coquine ! La photo est étonnante, je ne suis pas peu fière de ma prise ;)
Le bain est délicieux, la température de l’eau est évidemment un pur plaisir, évoluer dans cette immense piscine est juste incroyable, totalement dingue même!
On prend le temps de profiter jusqu’au bout, ce d’autant que les garde-côtes inspectent à nouveau chaque bateau avant d’autoriser le départ, et on sera le dernier inspecté, on peut donc encore et encore se baigner et jouer!
Voir les garde-côtes dans leur tenue militaire avec la kalach’ contre la poitrine marcher sur le banc de sable avec l’eau aux mollets est une scène assez loufoque à vivre!!!
Le retour se fait cette fois contre les vagues, la machine à laver et les montagnes russes recommencent, et pourtant Zoé dort profondément sur Pierre, couverte par sa serviette, elle se prend les lames d'eau sans se réveiller, en voilà une qui est prête pour le Vendée Globe !!!
Félix lui se prend des barres de rire à chaque fois que son père est douché… Quelle journée de dingue !
La fin de l'après-midi s'écoule dans la douceur du campement qui est très calme ce soir, on rince le linge, on profite de la douche, les garçons font du volley, on savoure finalement nos derniers moments dans cet archipel exceptionnel...
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