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Nong Khiaw, au bord de la Nam Ou : la rivière c'est la vie !






Ce matin pour notre troisième jour au Laos, on s’accorde avec Basile une petite errance matinale à vélo dans Luang Prabang : une histoire de passeport trouvé la veille sur la rive du Mékong, tout mité, d’une jeune femme laotienne, qu’on va rendre à la Police. Mon grand se fait mousser avec des histoires de disparition et voudrait être le sauveur de l’éventuelle énigme, je l’accompagne donc dès 7h du matin dans sa quête du poste de Police, l’occasion surtout d’aller explorer l’extrémité de la péninsule de la ville historique qui dévoile encore des merveilles, à ne pas manquer pour notre retour!


En attendant, on change d’endroit: on quitte Luang Prabang pour la petite ville de Nong Khiaw, qui vit au bord de la rivière Nam Ou, à 3h de bus au nord-est. On va explorer la ruralité du pays!

Alors le minibus est un concept à lui tout seul: un tuk-tuk vient vous récupérer à l’hôtel, vous emmène à la « gare routière » (un stade de pétanque complètement paumé à la sortie de la ville), et là vous rejoint au bout d’un certain temps un van, déjà un peu chargé : vu qu’on était encore 10 personnes à devoir monter dedans, on a peu douté! Pas de souci avec ça au Laos comme dans pas mal de pays du monde, franchement, on est bien les seuls, les nantis de l’hémisphère nord, à apprécier d’avoir un siège par personne!! Les bagages sont chargés sur le toit, et nous voilà à nous tasser dans la titine, Zoé sur un tabouret (rembourré quand même le tabouret) , les autres un peu tordus sur leur siège, et c’est parti pour trois heures de bonheur!!! Le conducteur roule vite : avantage : le supplice durera moins longtemps, inconvénient : on se prend les nids de poules de plein fouet! Malheur à toi si tu as l’audace de t’assoupir, tu ne peux jamais aller jusqu’au deuxième stade de sommeil, un bon trou dans le bitume est là pour t’empêcher de savourer le trajet! A se demander comment on n’a ni crevé un pneu, ni cassé un essieu !!! ? Ça klaxonne à tout va, c’est un poème ce voyage, là aussi un nouveau baptême pour Manou! Aux deux-tiers du trajet, on se fait arrêter par un homme qui veut nous mettre une énorme caisse en plus pour profiter de notre minibus pour faire ses envois : le chauffeur semble lui expliquer que ça ne va pas être possible, le gars insiste et le voilà à venir avec son diable, et à tenter de fourrer la caisse aux pieds d’un vieux monsieur lao qui ne demande rien à personne (avec ses immenses yeux rieurs dès qu’il se tourne vers Zoé!). La preuve par les faits : il n’y parvient pas et finiit par abandonner son affaire mais nous aura fait perdre tout de même quelques minutes! On arrive à Nong Khiaw un peu avant 13h, et l’arrivée avec nos bagages sur le site de l’hôtel fait oublier toute la route: c’est bric-broc à la laotienne mais franchement mignon, très « Robinson », et sur la rivière Nam Ou! Et oui, l’hôtel est porté par une grande barge, les chambres donnent directement sur l’eau, les orteils dans la rivière, ou presque! Le paysage est magnifique, la rivière est cernée de massifs montagneux karstiques, voilà un nouveau décor de cinéma! On est bercé par le bruit de moteur d’une pirogue qui passe de ci-de là devant nous, avec ses conducteurs au chapeau pointu, et par le clapotis des vagues qui viennent cliqueter la barge.

Un bon repas dans le ventre (délicieux les Pad Thai de la cuisinière), un petit temps de repos, et nous voilà partis pour attaquer une petite randonnée un peu sportive qui mène au Mont Phan Dieng, le plus beau point de vue sur la ville et les méandres de la rivière au sein de ces montagnes si scéniques! 460 mètres de dénivelé pour 1,6 km de montée, on en bave pas mal, et on transpire tout ce qu’on peut, c’est raide et les marches sont hautes! On a le cardio qui tambourine dans les oreilles, et Manou reste derrière, pas sûre de pouvoir finir. On conclut qu’on avance de notre côté et on arrive au sommet en 1h15. La vue est magique, le soleil va bientôt disparaître derrière les montagnes. On contemple.

Au bout de 45 minutes, alors que les derniers rayons scintillent à l’horizon, on comprend que Manou arrive ! Quel exploit et quel mental! Applaudie par tous, elle est épuisée mais fière de ne rien avoir lâché, et elle peut même contempler à son tour la belle lumière du coucher sur ce fantastique panorama à 360 degrés! On est bien là haut, mais la nuit tombe vite, il faut redescendre, on mettra encore une heure pour le retour, à la lueur des lampes frontales et à la force des genoux! On prolonge le plaisir par 25 minutes de marche dans la ville pour regagner l’hôtel (pas un seul tuk-tuk à héler!).

Nong-Khiaw est séparée en deux rives par la Nam Ou, traversée par un grand pont de béton (construit par les Chinois en 1973); c’est une petite ville rurale, composée essentiellement d’une grande route qui la traverse, bordée de bicoques, de restos, des gargottes, d’épiceries « trouve-tout », où l’on retrouve bien l’ambiance asiatique : les gens accroupis à même le le trottoir ou sur des petits tabourets de plastique, les enfants et les bébés au bord de la route, sur les motos!, la nuit noire, des guirlandes lumineuses de ci de là pour éclairer un peu le chemin, le tout saupoudré d’odeurs de grillades qui grésillent sur les barbecues des petites vendeuses du bord de route! Merci Laos pour toutes ces nouvelles expériences du jour!





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