Je profite d’une première connexion depuis notre arrivée lundi soir à Madagascar pour vous donner des nouvelles : vol en avion qui s’est très bien passé, arrivée vers 21h à Mada, les petits gars étaient épuisés, il faut dire qu’on avait le matin même profité jusqu’au dernier moment de la plage de N’Gouja à Mayotte, avec PMT à nouveau dès 9h pour aller voir les tortues, spectacle magique !
Puis nous avons fait la connaissance de notre chauffeur Faly (« content » en malgache, c’est loin de Rome mais je suspecte la même origine latine que Félix..), avec un départ pour l’Ouest à 5h30… pour 14h de route !!! soit 600 km de nationale, goudronnée, mais qui quand elle n’était pas sinueuse, était truffée de nids de poule ! Les garçons ont été assez admirables, ils nous ont épatés même s’il y a eu quelques pétages de plomb (là, ils se mettent à chanter les mêmes comptines que depuis le début en remplaçant tous les mots intéressants par « caca », « prout », « crottes de nez »..).
Il faut dire que le grandiose spectacle de la route était fascinant du début jusqu’à la fin, nous faisant traverser des paysages très différents : nous sommes partis dans la brume, en fait la fumée des feux de campagne, les brûlis, qui a donné une atmosphère étrange au lever du soleil..
Puis la lumière rose intense du petit matin sur les rizières en terrasse, qui illuminait la terre rouge et les petites maisons en pisé au toit de chaume, si typiques de la région..
Ce fut ensuite pendant des heures de la montagne brune, ocre, rouge, avec des rizières d’un vert pétant en creux de vallée, et surtout, cette route lieu de vie à part entière : toujours quelqu’un qui marche en bord de route, pieds nus… un panier sur la tête, un troupeau de zébus au bout de la baguette, des enfants hauts comme 3 pommes qui surgissent des fossés : le klaxon va bon train pour pouvoir être sûrs de ne pas créer d’accident (on déplore pour l’instant l’écrasement d’une poule dans un village..)
Puis le paysage est devenu jaune, jaune des hautes herbes sèches de l’Ouest qui s’annonçait, vallonné, puis les palmiers sont arrivés, puis en toute fin de journée, les premiers baobabs et la brousse africaine !!!
Nous sommes arrivés vers 19h, dans la nuit noire, dans le village de Mangily, dans un centre de tourisme solidaire géré par les villageois eux-mêmes : attention, authentique !! A l’image du pays d’ailleurs, ancré dans un mode de vie ancestral où le seul signe de civilisation moderne est le portable (pas de télé, pas d’électricité réelle, pas de voiture, que des charrettes à zébus, des feux de camps le soir, et seulement 45% des enfants scolarisés)
Excellents souvenirs de cette vie en immersion dans la vie quotidienne africaine (puiser l’eau, éclairage à la bougie, douche au seau et à la tasse, Félix était effrayé par « le trou » créé dans le sol de « notre salle de bain », initiation à la pêche au crabe en pirogue (très précaire la pirogue à balancier !!), recherche de lémuriens dans les baobabs, et bien sûr splendide coucher de soleil à l’allée des Baobabs !!) : nous avons aussi fait la connaissance des villageois (les enfants nous inspectaient au loin accroupis, morts de rire, puis se sont enfuis en courant effrayés quand nous nous sommes avancés Basile et moi !!! un vrai apprivoisement !!), les petits et les grands étaient ravis de se faire prendre en photo pour que je leur montre en instantané le résultat, nous avons vu la technique pour piler le riz, et tous étaient (tu parles !!) ravis des petits cadeaux que j’avais ramenés (des bracelets, du maquillage, rouge à lèvres, échantillons de parfum que je n’utilisais pas), j’ai déclenché des disputes ! Un merveilleux souvenir que cette incursion à l'Ouest dans une Madagascar très africaine...
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