Saiho-ji Kokedera, encore appelé Temple des Mousses, est un temple un peu confidentiel, qui m’avait fait envie lors de mes nombreuses lectures de préparation du voyage.
Réputé pour son jardin de mousses inédit, je ne voulais pas le rater ! Il n’est pas ouvert au public, sa visite se réserve par un courrier postal en japonais !!! Archaïque, mais c’est un bon moyen de sélectionner les plus motivés ! J’avais reçu mon billet en japonais mi-juin, pour une visite prévue le 17 aout à 10h. Interdit aux enfants de moins de 12 ans, car on y vit ici une expérience de méditation, j’y suis donc allée avec les garçons.
La poisse continue de nous poursuivre puisqu’après 30 minutes de taxi (il n’est pas situé dans un lieu bien desservi), et arrivés pile pour l’heure de notre entrée, on comprend qu'on n'est pas devant le bon temple ! Le taxi nous a emmenés dans un temple homonyme !!! La tuile, je crois alors qu’on a perdu la visite… La dame à l’accueil du temple jumeau, comme à chaque fois les Japonais, ne nous laisse pas tomber, elle appelle le Temple des Mousses, explique notre situation et nous commande un autre taxi : allez, 30 euros de plus, mais on l’aura cette parenthèse de douceurs dans ce monde de brutes !!
On pénètre dans un cadre où le silence est de rigueur, et qui commence par un atelier de calligraphie-méditation : on doit acheter un feutre-pinceau, et réaliser les dessins en kanji qui racontent un sutra : on a un modèle très bien fait, il suffit de repasser les signes en grisé. C’est très apaisant, et la traduction nous est donnée en anglais. Les photos sont interdites dans cette partie de la visite, pour ne pas interrompre la concentration des uns et des autres. Les garçons s’appliquent ! On nous encourage ensuite à un petit moment de méditation une fois son écriture terminée, puis on peut se rechausser et commencer la déambulation sur le chemin du jardin des Mousses.
C’est féérique, enchanteur, digne encore une fois d’un paysage de conte de fées ! Les garçons évoquent d’emblée à nouveau « Princesse Mononoké », heureusement qu’on avait un peu potassé les références des animés classiques de la culture japonaise ! On fait le tour du jardin deux fois, moi je ne me lasse pas, les jeux de couleurs et de textures des mousses, les reflets sur l’étang, les petites rigoles d’eau qui creusent leur chemin au sein du tapis moelleux, on rêverait de se lover dedans ! De temps en temps, le timide soleil cherche un passage entre les nuages et fait naître des petits taches plus claires sur le vert éclatant, que c’est beau ! 12h30, le jardin ferme, et je ne regrette pas une seconde tous ces efforts pour avoir eu le privilège de découvrir cette merveille !
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