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Kakadu National Park : la magie aborigène de la partie Nord


Nous voilà donc partis explorer pendant 4 jours le Kakadu National Park. à trois heures de route au sud-est de Darwin, direction Ubirr pour la première nuit, à la frontière avec les terres d’Arnhem que nous pénétrerons plus tard, son campement super sauvage, et son site rocheux très célèbre pour ces peintures rupestres aborigènes de plus de 2000 ans, ponctué par un formidable point de vue au soleil couchant sur les étendues du Wetland : c’est vert, les billabong sinuent au loin, les pandanus ponctuent le paysage, les cacatoes planent et rasent la campagne, leurs cris résonnent dans l’immensité. On se croirait complètement dans la première scène du Roi Lion ! Comme quoi l’Australie et l’Afrique ont bien des origines communes !… La petite boucle de marche pour y parvenir permet de découvrir d’étonnantes traces artistiques aborigènes, assez magique d’imaginer ce peuple ancestral retraçant déjà son histoire sur la roche et y imprimant définitivement les lieux de leurs esprits aujourd’hui si présents.


La soirée au campement nécessite qu’on prenne nos marques : on est assaillis de moustiques pendant une heure, on se demande alors comment on va pouvoir survivre sur les prochains jours, mais finalement le phénomène s’estompe et on peut manger tranquillement, dans le noir, à la lueur d’une frontale. On a réussi à faire un feu avec du petit bois ramassé autour de notre site (et même à griller nos fameux chamallow pour le dessert), le campement (Merl Campground) est géré par des rangers qu’on ne voit pas, et on est assez éloignés les uns des autres, c’est donc sauvage à souhait, mais avec des vrais WC et même des douches au centre ! (bon certes, on l’aura à l’eau froide le lendemain matin, là aussi il faut prendre les bons réflexes, la douche dans le bush, c’est le soir pour profiter de l’eau chauffée par les panneaux solaires !). On y fait la connaissance d’un petit groupe de jeunes « workers holidays » français très sympa qui voyagent avec d’autres européens dans un 4x4 qui leur appartient, et on leur confie nos doutes quant à notre conduite débutante dans le domaine pour aller dans 2 jours aux Jim Jim Falls, ils nous proposent alors de nous retrouver au campement la veille pour nous y accompagner, ils seront nos chaperons ! Ils n’ont peur de rien, et semblent bien aguerris à la technique. Deux véhicules pour se suivre, c’est toujours l’idéal dans ces situations.

Le ciel étoilé est superbe, la lune est littéralement rouge et basse à l’horizon, ça y est, on est vraiment ailleurs !


Le lendemain matin, on prend notre temps pour replier le campement, mais le décalage horaire nous permet de nous réveiller tôt et de profiter de la fraîcheur du matin, le thé est un kif absolu dans la lumière qui se lève, saluée par les perroquets.

On va jeter un œil au fameux « Cahill Crossing », une route qui traverse la rivière pleine de crocodiles ! A cette saison, c’est « facile » (on n’osera quand même pas !) mais j’avais vu des vidéos de 4x4 qui passent avec de l’eau jusqu’à mi-portière (tuba de véhicule obligatoire) avec les crocodiles tout autour !!

On passe la fin de matinée en compagnie d’un guide aborigène qui nous emmène sur l’East Aligator River, pour nous expliquer ses techniques de survie dans leur nature :les arbres, les animaux, la pêche, la fabrication d’outils en tous genre, quel bois, quel cordage, quelles teintures, c’est sans prétention, on découvre la vie tranquille du billabong, sa faune aviaire si riche, et surtout ses rives infestées de « salties », ces fameux crocodiles marins qui envahissent tout le territoire en saison humide, et retournent à la mer et aux rivières en saison sèche. Les spécimens qui auraient oublié de se retirer avec la mer sont capturés par les rangers et relâchés en zones sauvages, pour permettre aux touristes de revenir visiter le territoire en sécurité en saison sèche, mais on doit rester très méfiants, et ne pas s’approcher à pied des rives quelles qu’elles soient. Ils nous regardent passer, faisant la sieste la gueule ouverte, et certains sont vraiment d’une taille monstrueuse ! On découvre aussi derrière les bancs de sable des « waterhole » constitués par les eaux de pluie, qui sont aussi de formidables lieux de pêche pour les Aborigènes, mais qui peuvent aussi cacher des crocodiles car en saison humide, tout est recouvert et tout est mélangé. C’est vraiment étonnant et ça semble même inimaginable de savoir que tous ces paysages dans lesquels nous évoluons aujourd’hui sont intégralement recouverts par l’eau en saison humide, avec des routes qui n’existent plus !

L’après-midi on reprend la route vers le Sud pour nous diriger vers les Jim Jim Falls, avec un stop sur un autre site aborigène très sympa, Nourlangie. Les dessins y sont plus récents (1000 ans), mais plus variés et plus élaborés, et la balade entre les falaises, à escalader de ci-de là, révélant ses secrets sous les dévers, est vraiment très chouette ! A la lumière de fin d’après-midi, on fait un petit détour par le Yellow Water Billabong, un autre billabong où une passerelle métallique sur le rivage permet d’approcher la zone humide, ses nénuphars, ses aigrettes, et même ses buffles d’eau sauvages qu’on aperçoit au loin, survolés par les volatiles blancs, dans un calme absolu très reposant : c’est littéralement planant !

On finit au coucher du soleil par prendre notre première vraie piste de 50 kilomètres pour gagner le Garnamarr Campground, d’où on partira le lendemain pour les fameuses Jim Jim Falls. Pour le moment, c’est facile ! Même si l’on est plus les « uns sur les autres », le campement est très bien situé, il y fait frais, les falaises en face sont flamboyantes à notre arrivée, et les enfants prennent un grand plaisir à installer le camp : Basile aide au montage des tentes, Zoé gère la literie, Félix le ramassage du bois pour le feu. Quelle satisfaction pour nous de les voir investir le road-trip de cette façon ! Ce soir on cuisine mieux, on a pris nos marques, on aura encore une fois les chamallow grillés, et même une douche chaude !, et toujours ce superbe ciel étoilé…





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