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Glencoe et le Lochaber : la vallée époustouflante










Nous sommes installés pour deux jours et trois nuits à l'auberge de jeunesse de Glencoe, sur un chemin forestier, au coeur des somptueux massifs du Lochaber, cette immense région du Sud-Ouest des Highlands. Le joli ciel bleu du premier jour a vite laissé la place à une météo très écossaise (les fameuses douches!) où il n'est pas question d'apparition du soleil, mais du degré d'intensité de la pluie : sera-t-elle faible, modérée, intense ou carrément grêleuse ? Qu'on se le dise, nos bonnets, manteaux et chaussures de rando imperméables sont ici nos meilleurs amis! Mais ce ciel lourd est particulièrement adapté à l'ambiance des lieux, puisque la vallée de Glencoe est incroyablement majestueuses, sauvage, et mystérieuse, entre sommets imposants encore enneigés et déserts de tourbe éclairés d'arc-en-ciel aussi furtifs que les rayons de lumière. La route A862 qui la traverse est terriblement impressionnante! C'est aussi un haut lieu de l'alpinisme écossais et un endroit privilégié pour les randonnées en montagne.

Nous commençons d'ailleurs par la fameuse randonnée du Coire Gabhail, encore appelée "The Lost Valley", qui porte parfaitement son nom. Il faut jouer d'astuces et compter un peu sur la chance pour tenter de passer entre les gouttes, et le pari est réussi pour cette superbe promenade . Les paysages au départ sont intimidants, on se sent minuscules au sein de cette nature si brute, éclairée de temps en temps de traversées solaires divines. Un peu plus de quatre kilomètres en tout, 350 mètres de dénivelé, rien d'insurmontable, et par chance, un temps qui reste donc relativement sec toute la matinée pour nous permettre de profiter pleinement des paysages qui nous offrent tous les dégradés d'or et d'oranges au sortir de l'hiver. Nous évoluons dans une des failles des "Three Sisters", en une grimpette continue avec un peu d'escalade le long d'un torrent abondant, pour aboutir à un cirque final. Même sans le soleil, les couleurs sont incroyables, et l'ambiance surtout est tellement dramatique, dans son sens le plus noble bien sûr! Pour le retour, on trouve un autre chemin plus en hauteur, qui nous permet un retour plus facile et une vue dégagée sur le panorama grandiose. Après trois heures de marche en famille et avec trois générations réunies, le sentiment de fierté et de satisfaction est au rendez-vous, les enfants ont adoré cette rando, qui les a impressionnés dès les premiers pas. Mais voilà que les estomacs crient famine et on se refugie, alors que la pluie s'invite, dans un petit café "tearoom" où les sandwichs et la soupe du jour nous offrent une belle récompense. Les scones à la crème et à la confiture de framboises viennent parfaire le tout! La pluie ne cesse pas, elle faiblit, s'interrompt quelques minutes puis repart de plus belle, c'est impressionnant mais complètement banal pour le pays, il va falloir s'y habituer! La sieste à l'auberge est donc la bienvenue et on profite d'une petite accalmie en fin de journée pour aller se balader entre adultes autour d'un petit loch à proximité, dans un paysage boisé beaucoup plus sage.

Le lendemain en fin de journée, c'est un autre aspect du Lochaber que nous allons explorer : le Rannoch Moor, le plus grand désert de Grande-Bretagne! C'est un plateau de landes et de tourbières qui prend l'eau de toutes parts depuis la fonte des glaces il y a 12000 ans, sillonné de ruisseaux, de cascades, de loch, dans une immensité de solitude et de désolation. La pluie est cinglante et glacée, il faut du courage pour affronter le froid et le vent et tenter d'attraper les petits miracles du soleil, qui, de temps en temps et pendant quelques secondes, tente timidement une tâche de lumière, faisant naître un arc-en-ciel. En Ecosse, si vous avez le rose aux joues en fin de journée, c'est bien à cause de ce vent glacial qui fouette les visages!!! N'espérez pas, à cette saison du moins, le moindre coup de soleil! Aux abords du Kings House, un hôtel du bout du monde perdu dans la lande, la nature se fait plus douce, et voici nos premières rencontres avec les cerfs, pas farouches pour deux sous! Même les petits oiseaux viennent se poser tout près de nous, on se croirait dans Blanche-Neige! Il faut dire que les panoramas forestiers ici font bien penser à Yosemite en Californie, ce qui n'est pas du tout étonnant lorsque l'on sait que les Highlands étaient reliés à l'Amérique du Nord il y a 200 millions d'années! Voilà pourquoi les paysages de l'Ecosse ont plus de points en commun avec ceux des massifs américains qu'avec l'Angleterre! Fascinante géologie...

Nos retours le soir dans la chaleur de l'auberge de jeunesse de Glencoe sont des petites parenthèses de douceur, il y a même une pièce dédiée au séchage des vêtements et des chaussures, où le chauffage tourne à plein régime, on pourrait même y tenir salon si l'on n'était pas rebutés par la savoureuse odeur de pieds de randonneurs !!!

Qu'on se le dise, Glencoe et ses sommets nous ont scotchés.





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