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Je me réveille au bord du lac Titicaca (prononcer « Titirara » en fait !), sur la presqu’île de Capachica, il est 6h30, et pour la première fois depuis le début du voyage, c’est un réveil dans le silence absolu ! Pas de coq ici (que des poules, des vaches et des moutons), pas de chien pour nous réveiller aux aurores, juste le Dieu Soleil qui monte progressivement au-dessus de l’eau. Et l’immensité du lac face à nous. Nous avons été accueillis hier soir par Venancio, de la communauté Paramis, pour deux nuits chez l’habitant. La nuit était déjà tombée quand nous sommes arrivés « au village ». Une brouette pour les sacs les plus lourds, le reste sur le dos, et hop, nous voilà partis pour une randonnée nocturne inattendue au clair de lune, sur un chemin pierreux, durant une vingtaine de minutes avant d’atteindre la maison de notre hôte. Je sens que les garçons m’en veulent, ils se demandent dans quel traquenard je les amène, Zoé reste enthousiaste, trop heureuse de pouvoir utiliser à nouveau sa mini-torche Reine des Neiges pour nous guider. Arrivés chez Venancio, on devine une courette autour de laquelle sont situées le bâtiment principal qui abrite la cusine et la salle à manger, et des petites dépendances autour pour les chambres. Elles sont basiques mais confortables, il y a même l’électricité ! Mais pas de chauffage évidemment, trois épaisses et lourdes couvertures de laine devraient nous aider à affronter le froid de la nuit. Il faudra se serrer fort 😉. L’accueil de Venancio est adorable, on sent qu’il a à cœur que tout soit parfait pour nous. Il nous explique que demain, au réveil, on comprendra son trésor : l’immensité du Titicaca rien que pour lui !! Il a deux filles, Gloria, 13 ans, et Sonali, 9 ans, super heureuse de voir Zoé arriver ! La joie est réciproque et Zoé amène immédiatement à sa nouvelle amie quechua des… Barbies ! Deux autres jeunes couples français sont présents depuis quelques jours, en voyage long, et on sympathise immédiatement, l’une d’elle est d’ailleurs aussitôt préposée à la traduction des conversations des « Barbie » pour les filles ! Lors du dîner (délicieuse soupe de quinoa aux légumes suivie d’une tortilla sur du riz, accompagné du maté aux herbes de la montagne), on apprend que Gloria et Sonali partent à l’école à 7h15 le matin, avec une heure et demi de marche à pied pour rejoindre le village de Llachon où elle est située : les chemins de l’école qui durent des heures à travers le monde version France 5, c’est donc pas du pipeau ! On finit le repas par des parties endiablées de Uno avec Sonali, pas timide pour deux sous, puis on gagne nos chambres dans le froid, ce qui excite pas mal les enfants ! Ca y est, ils touchent du doigt l’aventure et l’inédit, la soupe à la grimace de l’arrivée a disparu, et ils sont tout fous quand il s’agit d’affronter la mise au lit : on les encourage à se coucher à trois dans le même lit pour se tenir plus chaud, mais on ne sort pas encore tout l’attirail grand froid car ce ne sont que les prémices de la Bolivie, il faut un peu s’endurcir !
La route avait commencé à 8h30 ce matin avec Dulio depuis Arequipa, et nous avons traversé les hauts plateaux andins, l'Altiplano péruvien, atteignant bientôt 4000 puis 4500 mètres d’altitude. Les paysages sont superbes, les vigognes et les lamas en troupeaux ponctuent l’horizon, les volcans Misti et Chachani nous toisent longtemps du regard. On fait une pause maté avec différentes plantes de montagne pour affronter l’altitude, puis on poursuit notre longue route : deuxième pause au lac de Llagunillas, à 4300 mètres, seuls au monde dans le vent froid, où je fais voler mon drone pour la première fois depuis le Costa Rica, puis arrivée sur le site archéologique de Sillustani, un site funéraire précolombien puis inca, qui domine le lac d’Umayo : sensations totalement mystiques dans la lumière de l’après-midi où le soleil joue à cache-cache avec les nuages. Le site abrite une cinquantaine de chullpas, ces tours en pierre de 3 à 12 mètres de haut, dans lesquelles les populations abritaient leurs morts momifiés en position fœtale. Une chullpas pouvait abriter jusqu’à une dizaine de corps, accompagnés d’offrandes et de bijoux qui constituèrent un sacré trésor à leur découverte ! Les momies étaient tournées face à la petite porte de la chullpas, elle-même tournée vers l’Est, là où renaît chaque matin le soleil, pour permettre aux morts de passer dans l’autre Vie. C’est fou comme ce Soleil, en train de me réchauffer ce matin, a une dimension magique ici… D'ailleurs hier soir quand nous atteignions la campagne avant d'arriver sur la presqu'île, il illuminait les champs et les bords des routes dans une chaude lumière dorée qu'on ne voudrait jamais voir disparaître!
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