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En privilégiés dans Deadvlei et sur Big Daddy : soirée inoubliable dans un décor époustouflant!







Nous sommes remontés plus au nord, toujours dans le désert du Namib, pour gagner la région de Sesriem et ses zones de dunes orangées majestueuses.

Deux heures de piste gravillonnée assez chaotique, on est contents d’arriver en début d’après-midi pour pouvoir, pour une fois, faire le pique-nique du midi dans un autre endroit que le coffre de la voiture au bord de la route!

C’est clairement la zone la plus touristique du pays, et les emplacements de camping se réservent très longtemps à l’avance. Rien de très charmant car ils sont regroupés dans la plaine aride à l’entrée du parc national, mais l’environnement très sec a tout de même des airs de « Bagdad Café », donc c’est tout de même assez dépaysant! Notre petit bloc de campement est très fonctionnel : douche, lavabo, WC, pergola pour l’ombrage, et électricité qu’on n’a pas été fichus de trouver (no comment…).

La chaleur est écrasante, la sécheresse impressionnante, et c’est un bonheur d’apprendre qu’une petite piscine est mise à la disposition des campeurs!

La baignade est salvatrice entre 15 et 16 heures, Zoé ne peut plus sortir de l’eau, puis on se met en route tranquillement pour Sossusvlei et ses merveilles…

Des merveilles qui se méritent tout de même, car les zones les plus éloignées, et les plus époustouflantes, sont situées à 60 kilomètres de route asphaltée suivies de 4 kilomètres de piste de sable, puis 2 kilomètres à pieds dans le sable meuble!

Il est un peu plus de 16h30 quand on passe la porte d’entrée du parc: la dame qui est à l’accueil m’écrit sur un papier que l’ouverture du parc est à 5h15, mais ne précise pas d’horaire en face de la fermeture.

Au bout de la route asphaltée, il nous faut encore dégonfler les pneus pour pouvoir finir la piste de sable. On ne croise pas grand monde, alors que j’avais lu partout que c’était un site très fréquenté , et que les couchers de soleil y étaient au moins aussi beaux que les célèbres levers…

Mon idée initiale était d’aller explorer Deadvlei, cette cuvette de sel figé et ses arbres pétrifiés cernés des plus hautes dunes du parc, puis de retourner sur nos pas voir le coucher de soleil sur la Dune 45, pour revenir le lendemain matin pour le lever de soleil sur Big Daddy, qui domine Deadvlei, la plus haute dune du parc (350 mètres).

Bon, c’était clairement trop ambitieux, car il est déjà 18h quand on pénètre dans Deadvlei : et là, le choc de la beauté singulière des lieux nous fait immédiatement prendre conscience qu’on va évidemment tenter le soir-même le coucher de soleil sur Big Daddy, qui nous fait face. On est absolument seuls dans cet endroit hors normes, les dernières personnes ayant quitté les lieux à notre arrivée. C’est magnifique, le contraste entre le blanc du sol, les branches d’arbres figées dans le temps, le orange des dunes magnifié par la lumière du soir et le bleu profond de la fin de journée donnent un tableau envoûtant, hypnotisant, où je ne me lasse pas de faire évoluer l’objectif. Quel plaisir absolu quand on est fan de photographie! Je peine à comprendre comment il se peut que nous soyons si seuls ici, et la bientôt la crête de Big Daddy nous appelle. Il est 18h15 quand on s’attaque à sa pente, alors qu’on n’a pris ni eau, ni sucre, n’ayant pas anticipé l’effort à fournir et laissant toutes nos provisions dans la voiture, à 2 kilomètres… Les garçons s’en sortent très bien, c’est une autre paire de manches pour moi. Je suis rapidement au bord du malaise vagal tellement l’effort est intense à fournir, et l’hypoglycémie me guette. A chaque pause, c’est la contemplation du spectacle qui s’offre à nous qui me permet de ne rien lâcher : le soleil baisse, les ombres envahissent l’espace, on prend de la hauteur et Deadvlei est encore magnifié. Peu de mots pour décrire la beauté de cet incroyable spectacle naturel…

Le coeur bat à cent à l’heure, on n’a plus une goutte de salive sur la langue, les lèvres sont totalement desséchées, mais quel bonheur de s’asseoir sur la crête, tous les cinq, pour crier la victoire du but atteint! Zoé m’a impressionnée, poussée par Pierre en continu, elle a réussi à ne pas abandonner elle non plus! Le soleil décline lentement derrière les dunes qui s’enflamment, c’est un des plus beaux spectacles qu’il nous ait jamais été donné de voir, et pourtant on commence à en avoir un certain nombre au compteur! On profite jusqu’au bout de cet instant en privilégiés absolus, puis la pénombre envahit Deadvlei et on attaque la course dans le sable pour parvenir au pied des dunes, c’est très drôle évidemment et surtout totalement jouissif après l’effort fourni une demi-heure plus tôt! Les chaussures sont pleines de sable, puis on rentre à la voiture. Il nous faut regonfler les pneus au compresseur qui se branche sur la batterie, ça prend un certain temps, et il est finalement 20h15 quand on ré-attaque la route asphaltée, alors que la nuit est totalement tombée. Une petite angoisse monte : on n’a croisé absolument personne depuis notre arrivée sur la piste de sable à l’aller. Serions-nous les derniers à sortir du parc ? La porte sera-t-elle encore ouverte ? Je relis mon papier, non aucun horaire écrit à la main en face de « close »… On accélère, mais il faut rester prudent à cause des animaux qui peuvent surgir à tout moment.

Il est un peu moins de 21h quand on se présente à la barrière… fermée!!! Plus de gardien non plus, c’est la loose totale!!! On part à pieds dans les envrions, dans la nuit noire, et les quelques locaux que nous rencontrons nous confirment que les barrières ferment à 20h!!! Ils sont interloqués de voir que l’information ne nous a pas été donnée, rien n’était dans mon guide, qui stipulait bien que l’on pouvait aussi bien assister aux levers qu’aux couchers de soleil sur les célèbres dunes… Je ne me suis donc pas méfiée. Je commence à comprendre : les guides parlent j’imagine de la période la plus touristique, c’est-à-dire l’hiver austral, en juillet-aout, la plus haute saison touristique, où le soleil se couche beaucoup plus tôt, ce qui laisse aux gens le temps de rentrer à la porte du parc! Je ne vois que cette explication… En attendant, nous voilà coincés. Un monsieur arrive et nous dit qu’un autre arrive pour nous ouvrir, une dame m’explique que si l’on fait venir le gardien, on va devoir payer une grosse amende. Le deuxième monsieur tant attendu nous explique qu’il n’est pas le gardien et qu’il ne veut pas que nous payons l’amende, alors il nous guide sur un chemin latéral qui oblige à passer par quelques maisons dont l’accès est en théorie interdit. Notre campement est juste derrière, on a un peu de chance quand-même. On se fait houspiller par les habitants, mais nous voilà sauvés!!!

Une fois n’est pas coutume, on monte donc le campement dans la nuit noire, on mange tard, on se couche tard, on se dit qu’on n’est vraiment pas doués pour réussir à se coucher tôt comme le font tous les autres campeurs, mais nous, on a eu droit à Deadvlei et Big Daddy au coucher du soleil en absolue solitude, et ça, ça n’a pas de prix!!!




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