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Au pays de Blanche-Neige : monter vers des pépites d'altitude et redescendre en luge!










Pour cette dernière journée dans le Tyrol, on a fini très fort.

Une splendide journée sous le signe des décors de dessin animé, des auberges d’altitude sous la neige, et de la luge à gogo!


On a commencé par aller enfin tester la piste de luge de Kellerjochbahn, grâce à une remontée offerte sur notre carte touristique.

On se demandait depuis le début comment on pouvait gérer la montée des luges en télésiège : on fantasmait avec stress sur la gestion d’une luge sur les genoux, la barrière à lever et baisser, la descente à pieds… La réponse est arrivée : les Autrichiens sont détendus, et surtout très rodés.

On arrive au pied du télésiège avec ses luges, le monsieur nous les prend et les installe une par une sur un télésiège chacune, barrière levée, et hop, roule ma poule, c’est parti pour 10 minutes de montée à 1800 mètres sans aucune assurance que la dite-luge ne se fasse pas la malle!!! A priori, ça marche à tous les coups! Ensuite, on monte nous-mêmes sur le télésiège (en mode piétons on s’est sentis très bêtes sans nos skis aux pieds, surtout pour gérer l’arrivée), le monsieur d’en haut a récupéré chaque luge et nous les remet! Et c’est parti pour 4,5 kilomètres de bonheur, une piste fraichement damée, on était les premiers ce matin à l’inaugurer, un superbe boulevard blanc avec vues splendides sur les massifs! On commence à bien gérer les virages, les directions avec les rênes, les jeux de pieds (plat du pied ou talon) pour freiner, même Pierre jusqu’ici pas très à l’aise avec l’exercice commence à prendre du plaisir !


Une fois en bas, on est remontés en voiture et on a roulé pour changer de vallée, en gagnant celle de Neustift Im Stubaital, célèbre dans tout le Tyrol.

J’avais lu que c’était la Mecque de la Luge!, et que les paysages y étaient sublimes aussi. 

Et surtout j’y avais repéré deux pépites perchées sur les hauteurs, des petites auberges qu’on gagne à pieds ou en tracteur, pour prendre le temps d’un repas, puis d’une redescente en luge : le kiff absolu ! Après notre frustration de celle de Loas, on avait très envie de s’y frotter !

On a dépassé Neustift, on s’est enfoncés dans la montagne, un peu hésitants à trouver une zone de parking desservant la randonnée. Dans cette vallée après Milder la neige est encore très abondante, c’est superbe, mais on est un peu frileux à se garer en bord de route. On trouve enfin un chemin qui monte, une pancarte indique « Brandstatt-alm », c’est notre auberge du midi. Des luges patientent au pied du panneau indicateur, on comprend que ce sont celles que le chalet loue aux clients pour redescendre.

Un couple en skis de randonnée descend face à nous et nous confirme qu’on est sur la bonne voie, environ 1h15 de montée nous attendent, hauts les coeurs!

On a vite chaud, il faut trouver son rythme, mais on a la chance d’avoir un dénivelé continu et régulier, et chaque virage dévoile des vues magnifiques.

J’avais eu la dame au téléphone sur la route qui m’avait confirmé l’ouverture, cette fois pas de mauvaise surprise en bout de course!

On est suants et dégoulinants, mais l’arrivée est tellement charmante!

La petite auberge trône à 1810 mètres d’altitude au milieu des sapins et d’un très épais manteau de neige, le soleil tape fort pour sécher nos t-shirts trempés, des oiseaux adorables font des aller-retours inlassables d’une branche à l’autre : oui, ici, on est vraiment projetés dans l’univers de Blanche-Neige!!! On imagine aisément les sept nains débarquer avec leurs outils au détour d’une colline enneigée…

Je suis béate de bonheur, le reste de la troupe salive déjà devant la carte. Une dizaine de clients est attablée en terrasse, l’ambiance est bon-enfant, chaque randonneur est monté à pieds, en raquettes ou en ski de rando (on en a vu un débarquer de nulle part dans un dénivelé de fou, ils sont vraiment incroyables ces Autrichiens !!).

La cuisinière est seule pour gérer l’endroit, elle est super gentille et parle anglais, ça facilite les explications pour les choix des plats, et en plus elle a fait des gâteaux maison pour le dessert.

On prend du temps à savourer le moment, on est détendus et heureux après l’effort de la montée, on lézarde au soleil, un moment suspendu… dans un vrai décor de conte de fées.


Mais la journée n’est pas finie, il faut redescendre! On loue une luge, qu’il suffit d’aller attraper derrière le chalet (on avait décidé de ne pas tracter les nôtres sur autant de distance !), et nous voilà à toute vitesse sur ce chemin de neige lentement monté à l’aller. Vues magnifiques, encore et toujours, et sensations grisantes!


On regagne Neustift un peu avant 16 heures en ayant l’espoir d’attraper le télécabine de Elfer pour joindre les pistes de luge aménagées d’altitude. Mais encore une fois, l’heure c’est l’heure, et ça ferme à notre nez! Déception générale, cependant le monsieur nous explique que le télécabine ouvre à nouveau de 19h30 à 21h pour la piste de luge éclairée en nocturne.


On a réservé une autre auberge d’altitude pour le dîner, on pense que ça ne pourra pas se faire.


On va tuer le temps qui nous reste à attendre dans la station, pas très animée… Quelques courses de ravitaillement, des piles pour les lampes frontales, et puis on gagne tranquillement le parking où nous avons rendez-vous avec la « navette » qui doit nous emmener à Milderaunalm, notre deuxième auberge de la journée.

On est au milieu des pâturages dans la nuit qui s’installe et le froid qui nous gagne à nouveau, à côté des étables à vaches. Une autre famille autrichienne attend avec nous, ouf, on ne s’est pas trompé d’endroit.

Vers 18h15 on voit arriver une petite bétaillère, le chauffeur - un agriculteur du coin- nous charge dans sa benne avec nos luges, et nous voilà partis pour une petite demi-heure de montée chaotique dans la neige et dans le noir, éclairés par ses phares : ça semble long, la descente en luge s’annonce folle!!! On s’endormirait presque, bercés par le bruit du moteur et le tangage du véhicule, mais on est frigorifiés et impatients de découvrir l’auberge, qui se révèle enfin dans la nuit, petit bijou avec ses lumières chaudes, son poêle autrichien en céramique pour réchauffer les moufles, et ses couvertures! C’est impressionnant de confort ! Le propriétaire est adorable, l’accueil chaleureux, et le vin chaud délicieux et particulièrement réconfortant!!!


On se régale, et les garçons peuvent enfin goûter à leur Wiener Schnitzel tant attendue !!!

Des randonneurs arrivent de nulle part, dans la nuit, tantôt à pieds (deux heures de montée tout de même depuis la vallée!), tantôt en skis: des extrémistes de l’effort, je vous dis ! On blague mais ils sont impressionnants…


Mais alors que la Kaiserschmarrn nous fait de l’oeil, Basile nous lance un défi : il est très frustré de ne pas tester les pistes de luge nocturnes éclairées que je leur avais vendues en mode « Mario Kart », et pense que si on ne prend pas de dessert et on se dépêche de redescendre, on peut attraper une télécabine à Neustift avant la fermeture à 21h. On demande l’avis de l’aubergiste, qui pense que c’est jouable effectivement! Le voilà qui se dépêche de nous encaisser (on serait bien restés un peu plus longtemps tout de même!), il nous prête des super lampes frontales (qu’on remet dans une boîte au pied du chemin… non mais cette confiance me scie les jambes à chaque fois, comme j’aimerais pouvoir vivre ça en France!), et on attaque dans la nuit les 6 kilomètres de luge, encore des sensations extraordinaires !!! La longueur des chemins permet un plaisir immense, il nous faudra un bon 25 minutes pour arriver au bout! Inimaginable !


Et cerise sur le gâteau, pour l’apothéose finale de ce séjour autrichien, nous voilà embarqués à 20h45 dans le télécabine pour monter vers les 8 kilomètres de piste de Neustift. Ici on prend VRAIMENT la mesure de ce qu’est la luge en Autriche!

Des gens de toute génération viennent s’attaquer à cette très longue piste éclairée, mais ce soir on partage la piste avec une prédominance de jeunes adultes exaltés : bonne humeur et défis, c’est chouette aussi d’être à plusieurs !


La piste est incroyable, elle glisse à toute vitesse mais la neige molle est habilement répartie sur les côtés et dans les virages pour permettre de freiner dès qu’on le souhaite.

Des bosses à gogo, des courbes en épingles pour des dérapages plus ou moins contrôlés, on observe avec admiration la technique des experts, qui tournent d’un coup grâce à la main positionnée sur l’arrière de la luge. Ça crie, ça rie, ça s’esclaffe, on vit un moment incroyable, c’est vraiment Mario Kart, entre le regret de la dernière descente du séjour, et la satisfaction d’avoir gardé pour la fin cette piste hors normes!

Félix file en tête à toute vitesse et éclate de rire aux tonitruants « Achtung » de ses concurrents, Basile prend un plaisir non feint, Zoé ne s’arrête pas de rire, Pierre apprécie franchement, et moi je trouve ça juste génial. Point final!

La fin de piste est digne d’un manège à sensations avec hauts rebords de neige, et virages incontrôlables, tout le monde a la même réaction finale : béat de plaisir et de frissons à la fois !


On rentre repus de luge et de vues sublimes, il faut encore marcher dans le noir et le froid pour gagner notre chalet après la petite heure de route qui nous sépare de Neustift, on va rêver de vitesse et de virages , et qui sait, peut-être que Blanche-Neige viendra nous réveiller tendrement demain matin ? ;) 




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