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Au coeur du pays berbère, les curieux rochers de Tafraoute




Et voilà, encore une fois on se réveille tout seuls dans ce campement, face à « La Tête de Lion » : on voit en effet assez nettement, dans le massif montagneux qui nous fait face, le visage du « Roi Lion » se dessiner dans le relief naturel de la pierre ! Saurez-vous la voir à votre tour ? Toute la montagne alentours s’embrase avec le lever du soleil, c’est superbe. Nous voilà au bon endroit pour faire notre lessive tant attendue, et relancer quelques devoirs de classe au passage. Tafraoute est au cœur du pays berbère : ici les femmes s’enroulent dans des longs et larges tissus noirs tout légers, et portent les babouches berbères, qui sont rondes et fermées, avec une languette qui remonte sur le talon, spécialité de la ville. Nous partons en toute fin de matinée pour le site « des rochers peints », à quelques kilomètres au sud de la ville. Les environs de Tafraoute sont rendus sublimes par la présence de chaos rocheux énormes de granit rose, aux formes arrondies, qui ne sont pas sans rappeler ceux de la côte bretonne ou encore des paysages de bush australien sur la côte ouest. Mais le plus étonnant, c’est que certains chaos ont été colorés en peinture par un artiste belge, Jean Vérame, en 1985, on les appelle « les rochers peints ». On peut dire que cette œuvre artistique dénote complètement dans ce paysage grandiose, et au cœur de ce Maroc si authentique ! Qu’il inspire l’admiration, la consternation, la colère ou l’humour, on peut dire qu’il remplit pleinement sa fonction d’œuvre d’art : ne pas laisser insensible ! L’endroit est immense et on pose notre camping-car pour un pique-nique-barbecue ; ce midi, c’est cuisine : brochettes de dinde marinées dans l’huile et les épices, un régal ! Nos merveilleuses dattes de la vallée du Drâa constituent toujours la pointe finale sucrée et tant attendue de la fin du repas, mais le clou du spectacle pour les enfants, c’est encore une fois les shamallow grillés pour finir les braises. On monte d’un cran le niveau, cette fois c’est entre deux petits beurres croustillants (bien plus légers et croustillants qu’en France !), qu’on les déguste. L’estomac bien rempli, on s’octroie une sieste, seuls au milieu de ce paysage, puis on s’en va crapahuter une bonne heure et demi dans les rochers, sublimés par la lumière descendante. Si quelques voitures étaient repérables ici et là au loin pour le déjeuner (on imagine que les lieux doivent être prisés des locaux pour le pique-nique du week-end), on est absolument seuls pour découvrir ces paysages étonnants en cette fin de journée. On resterait bien là pour le bivouac du soir, mais les stationnements nocturnes y sont interdits depuis 2020… Alors, au soleil couchant, on reprend le volant et on se dirige après quarante minutes d’une route sinueuse magnifique de montagne, vers l’entrée des gorges de Aït Mansour, notre site de rando du lendemain. Le propriétaire du camping nous avait dissuadé d'y aller, nous expliquant qu'une vingtaine de véhicules arrivait le lendemain dans son camping, pour aller les visiter; comme il nous en faut un peu plus pour nous faire changer d'avis, on se dit qu'on ira y dormir dès ce soir, pour pouvoir randonner tôt le matin, avant leur arrivée, et on mesure la chance qu'on a eue d'avoir le camping rien que pour nous, on a même du mal à imaginer des tas de touristes, puisqu'on n'en a quasiment pas croisés depuis le début du voyage! On arrive alors entre chien et loup, dans ce tunnel étonnant de palmiers, les feuilles caressent le toit, la route se rétrécit, on demande notre chemin à un vieil homme en djellaba blanche au bord de la route qui nous indique l’endroit où l’on peut poser le camping-car : encore tout seuls, quel privilège ! On lance le barbec’ du soir (cuisses de poulet cette fois, toujours avec la même marinade, et nouveaux shamallow aux petits beurres, on peut dire qu’on l’aura rentabilisé ce petit barbecue à 110 dirhams ! (11 euros)), et alors que la nuit est tombée, le vieil homme vient nous revoir. Il nous explique qu’il habite une maison un peu plus au-dessus, et que si l’on a besoin de quoi que ce soit, il peut nous aider. L’hospitalité marocaine n’est pas un mythe. Je me lance, j’ai absolument besoin de recharger ma batterie d’appareil photo, et c’est très gentiment qu’il accepte d’aller me la charger chez lui pendant deux heures ! Il nous explique qu’il est né ici, a travaillé toute sa vie à Casablanca et est revenu dans sa région pour sa retraite ; nous lui racontons le parcours de notre périple, on l’invite même pour un thé au retour du chargement de batterie mais il décline poliment l’invitation, c’est vrai qu’il est déjà un peu tard ! Dans le camping-car c’est jeux de cartes, puis on se couche dans la fraîcheur des gorges, sous un ciel étoilé encore plein d’espoir pour la journée suivante…






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