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Après le sel, le Sucre! : nos derniers jours en Bolivie






Nos huit heures de bus de nuit nous ont menés jusqu'à Sucre, ironie du sort après la belle étape dans le désert de sel! Mais il faut prononcer "Soucré", et le nom de la charmante capitale administrative de la Bolivie n'a rien à voir avec le "sucre-azucar", mais avec le nom du maréchal Sucre! Pourtant, elle en a clairement la blancheur éclatante, et tous ces clochers, ces églises, ces bâtisses, ces maisons pourraient bien représenter les morceaux de sucre d'une ville de poupée à croquer!

Sucre est une ville coloniale fondée par les Espagnols en 1538, c'est aujourd'hui une ville universitaire dynamique, aussi moderne que traditionnelle, et errer dans ses rues est très agréable, c'est une ville qui respire la douceur de vivre, et on a prévu de s'y poser trois nuits pour nous remettre de notre belle aventure en 4x4 avant de reprendre notre vol international à Santa Cruz de la Sierra. Nous l'avons bien parcourue malgré tout! Mirador de la Recoleta et sa vue sur toute la ville, sa placette à la fontaine et son salon de thé qui embrasse toute la ville, la plazza du 25 Mayo, coeur de la ville, son Mercado Central où nous nous sommes perdus dans les allées de fruits, de fromages, de sauces, de charcuterie, de cantines "comeda rapida", de céréales, où nous nous sommes concoctés un pique-nique fait de pain, de fromage de chèvre, de sandwichs délicieux au chorizo cuit sous nos yeux, de gâteaux de riz, complétés d'une salade de fruits exotiques préparée en direct par des mama haut-perchées qui vous interpellent de loin pour que l'on vienne à leur stand. Le couvent San Felipe et ses terrasses de toit en céramique offrant une vue superbe sur les sommets de la ville au coucher du soleil. Son église San Miguel et son campanile réhabilité qui abrite un curieux café sur quatre étages à deux tables chacun, où les serveurs effectuent chaque jour des exploits sportifs, où le chocolat chaud est un délice et le gâteau à la banane, au chocolat et aux noix est une tuerie... Son musée ethnographique où nous avons vu de belles tenues traditionnelles colorées, mais où nous avons eu la déception d'apprendre que les fameux masques de fêtes traditionnels avaient émigré à la Paz. Son musée du Trésor où la visite guidée en français nous a tout appris des mines d'argent, des rio d'or et des pierres précieuses et semi-précieuses de la Bolivie, et où nous avons découvert une pierre précieuse "endémique" du pays, la Bolivieta, mélange de violet (améthiste) et d'ambré (citrine): photos interdites mais explications très intéressantes! Son parque Bolivar et ses danses continues, sa fête, sa musique, ses vendeuses de pop corn qui font sauter le maïs dans leur fait-tout sur le feu au coin de la rue! Ses rues encombrées le soir venu, et sa profusion de gargottes qui vendent de tout!!! Ses empanadas au poulet et aux raisins cuits que j'ai adorés, vendus dans la rue derrière les petites vitrines ambulantes, mais qui correspondent à une gourmandise du matin pour les Boliviens - un peu notre croissant à nous - et deviennent introuvables après 14 heures! Son chocolat Parati, noir, au quinoa, au sel ou à la coca! Son soleil, son ciel bleu, son air frais du matin mais ses douces températures de pleine journée (nous ne sommes plus qu'à 2750 mètres), sa blancheur partout, ses toits de tuile, ses curieuses boules végétales qui habillent les fils électriques, ses pavés, ses écoliers, ses cireurs de chaussures...

Mais Sucre, c'est aussi, à quelques kilomètres dans les hauteurs de la ville, au coeur d'une cimenterie en activité, le deuxième plus grand site au monde d'empreintes de dinosaures!!! Une immense paroi, verticalisée par le jeu des plaques tectoniques, qui était il y a des millions d'années une surface boueuse bien horizontale au bord d'un lac, zone de passage de plusieurs espèces de dinosaures, dont le sauropode dont on voit de façon délirante les multiples empreintes. Curieux endroit que ce parc du Crétacé au milieu de la cimenterie, qui a découvert en 1994 en creusant la montagne cette formidable trace du passé...! Nous finissons la journée par un goûter au mirador de la Recoleta, le soleil est bon, les pâtisseries aussi, le chocolat chaud un régal... et on se dit qu'il va falloir dire adieu à ce pays si attachant...








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