A 6h30, le soleil se levant inonde la chambre de sa lumière rose, le temps de profiter quelques minutes du spectacle et je me rendors jusque 8h, nous avons alors une vue sur les sommets environnants qui se couvrent de nuages, c’est très beau. Souvenir ému du gâteau à l’abricot fait maison au petit déjeuner avec les fruits du jardin, Natacha et Nikolaï nous emmènent pour notre dernière randonnée au col de Tossor : 14 km aller-retour, 800 mètres de dénivelé, en passant de 3000 à 3800 mètres. Nous aurions dû voir des paysages somptueux, cernés de sommets à 4800 mètres, mais les nuages ne se sont jamais dégagés. Nous marchons dans un air froid qui devient glacial, l’ambiance est étrange, on est seuls au monde ! On croise quelques vaches et quelques yaks, et une famille en yourte au début du parcours, dont les trois filles s’approchent de nous pour nous regarder comme si nous étions des bêtes sauvages un peu intrigantes. Natacha confirme qu’elle connaît cette famille depuis longtemps et qu’ils ne sont pas très « normaux », on ne cherchera donc pas à se faire inviter pour le thé, qui aurait été bienvenu ! La progression est de plus en plus difficile dans le froid et dans le brouillard, nous parvenons au col à 3800 mètres sans aucune vue possible en dehors de deux petits lacs morainiques que l’on devine dans la brume. La neige nous entoure, une petite pluie glacée nous gifle le visage lorsqu’on amorce la redescente. Je suis gelée ! Je n’arrive pas à me réchauffer dans les deux heures de descente en 4X4 qui nous ramène à 1700 mètres.
Petit goûter réconfortant sous les chauds rayons du soleil revenu au pied des montagnes (thé et gâteau à l’abricot !), puis on se promène dans le village de Tossor pour admirer les jardinets, les vergers, les pommes plus rouges encore que celle de Blanche-Neige !, les abricotiers chargés de fruits bien mûrs. Nous finissons la journée sur la plage du lac : en face les nuages emprisonnent les hauts sommets qui sont alors invisibles. L’environnement est très beau, très reposant.
C’est juste bon de prendre les derniers rayons du soleil dans cet environnement hors-normes, on sait que c’est notre dernière soirée dans cette nature kirghize si impressionnante, alors on en profite dans le silence.
