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A la chasse à la Matoutou

  • Cam
  • 28 avr. 2019
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 mars 2024





(NB : pour tous ces articles sur la Martinique, j'ai subi un couac informatique qui a entrainé la perte de la majorité de mes photos, j'ai donc du user de débrouille et faire avec des clichés de mes photos papier, pas idéal question qualité mais mieux que rien !)


Cinquième journée : que c’est riche ! On se réveille encore tôt (six heures), que c’est facile d’ouvrir les yeux sous les Tropiques ! Ce matin, le ciel est bleu, la lumière est déjà magnifique, les colibris viennent butiner dans les fleurs devant notre terrasse pendant le petit déjeuner, mais ils sont trop furtifs pour que j’aie le temps de les capturer en image, alors je garde un peu égoïstement leur ballet en tête rien que pour moi ! Il faut faire le ménage de la location (pendant que les enfants profitent une dernière fois de la super piscine), et nous voilà en route en milieu de matinée pour aller se promener dans l’Habitation Céron, un lieu assez magique. Une habitation est donc le terme employé ici pour désigner les anciennes exploitations agricoles (avec des esclaves initialement bien sûr, qui deviendront plus tard des employés…), gérées par les Becké (les Blancs venus s’installer), pour la production de sucre, de rhum, de cacao… On a de la chance, en ce dimanche matin, c’est une journée de promotion des habitations du Nord de l’île, l’entrée est donc exceptionnellement gratuite ! Chouette ! Des habitations, il y en a plein sur l’île, mais certaines sont particulièrement mises en valeur. Pas de demeure à visiter ici, la maison coloniale est toujours une propriété privée, mais le site montre des ruines restantes dans une végétation somptueuse, les arbres sont ici gigantesques ! Ce lieu abrite notamment le zamana le plus gros de l’île ! Agé de 300 ans, ses branchages couvrent un hectare de surface !! Majestueux ! On ne se lasse pas de déambuler dans ses lieux chargés d’histoire, au cœur d’une nature grouillante.. Les enfants profitent de la rivière qui serpente sur la propriété, on prend le temps, on cherche attentivement la star des lieux : la matoutou falaise… La quoi ?? La matoutou falaise !! une espèce de mygale endémique des Antilles, aux reflets irisés de bleu, de vert ou de rouge.. Particulièrement présente dans le Nord de l’île : introuvable… on se console avec la dégustation d’un sandwich fabriqué dans le resto plein de charme de l’endroit (rillettes de poisson et coriandre !), et d’un petit coup à boire pour aller avec bien sûr… Mais au moment de quitter les lieux, on reste sur notre frustration de la matoutou, alors on demande aux employés où les trouver. On nous répond qu’elles sont difficiles à voir en ce moment car il fait trop chaud, mais heureusement, une dame nous écoute et nous dit qu’elle en a vues plusieurs ! Elle nous explique où les chercher (aux mêmes endroits que nous avions inspectés pourtant), on comprend comment repérer les cocons, et oh miracle, on en trouve ! Six au total sur 3 arbres différents, mais elles se fondent magnifiquement dans le paysage ! Malignes les filles ! Belle émotion, c’est la première fois qu’on observe des mygales en milieu naturel ! Et celles là sont particulièrement joliment colorées, même si deux ou trois se recroquevillent illico dans le cocon ou dans une anfractuosité des troncs, j’ai réussi à tirer le portrait de trois d’entre elles ! L’honneur est sauf !

Il est 14 heures quand nous quittons vraiment les lieux, après notre safari in extremis à la matoutou. On se quitte avec Florence qui doit rentrer sur Tartane pour la reprise de la semaine demain, et on prend la route en direction du Sud Ouest cette fois pour deux nuits de plus. La D1 qui nous emmène de St Pierre à la route de la Trace est somptueuse, avec le Morne Rouge en toile de fond. La végétation est très dense, d’un vert fluo splendide sublimé par un soleil éclatant ! Les points de vue sont à couper le souffle mais les arrêts photo impossibles sur cette route étroite et sinueuse, là aussi, c’est tout dans la tête ! On passe par Fonds St Denis puis on fait une petite pause à la cascade Saut Gendarme (chacun imagine ce qu’il veut !) C’est dimanche, les Martiniquais égrènent leurs pique-niques barbecue tout au long des torrents, ça sent la brochette ! Même pas peur d’amener les grosses glacières et les barbec’ portables dans ces endroits improbables ! C’est rigolo, c’est vraiment la culture des îles ça, le pique-nique du dimanche sur la plage ou aux cascades… On reprend la route (ça tourne ! ça tourne !) et voilà bientôt Fort de France, puis Trois Ilets (jolie petite placette, maisons en brique et bois et tuiles à l’ancienne), puis Anse Noire la fameuse que nous souhaitions apercevoir avant de la découvrir vraiment demain. Petite anse de sable noir, ponton, cocotiers, une vraie plage de pirates ! Dans l’air brusquement on voit émerger d’en bas des centaines de moumoutes, on croirait un lâcher de ballons volontaire, mais c’est en fait le grand fromager du coin (un arbre !), ici surnommé l’arbre sacré, qui vient d’essaimer majestueusement ses « fruits » dans un tourbillon de vent du soir ! Ce sont des boules de « coton », célestes, aériennes, avec une graine au centre, c’est donc ce qu’on avait aperçu à l’habitation Clément le premier jour, sur certains arbres ! Il s’agit donc de fromagers « en fruits » !

Nous gagnons notre adorable location, au rez-de-chaussée d’une jolie maison dans les hauteurs, avec une vue somptueuse sur les collines, sur la mer, et sur Fort de France au loin… On s’endort à nouveau dans la symphonie des insectes de la nuit ! Demain, on va voir ce qui se passe sous l’eau !




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