top of page

"Fez toi la malle": récit de trois jours entre filles au coeur de la médina de Fez

Arrivée à Fes (ou Fez): immersion dans l'Histoire, premières ambiances fassi...



Après deux heures de vol dans un ciel bleu azur, un survol superbe des Pyrénées, et un atterrissage un peu sportif avec une otite barotraumatique pour Soso et un presque traumatisme pour tous les passagers (qui ont quand même applaudi, les Marocains sont respectueux du statut du pilote !), nous voilà arrivées au Maroc ! Le ciel est chargé, l’air discrètement lourd, la douane interminable, mais on est trop excitées de commencer cette escapade exclusivement féminine et sans enfants (on pourrait penser « sans nos seize mioches » parce qu’on est un peu emportées par l’égoïsme libérateur de l’expérience, mais on dit « sans enfants » parce qu’on est "éduquées"). C'est dit, notre groupe s'appellera "Fez-toi la malle" pour les trois jours à venir!

Nous retrouvons Otman, notre chauffeur pour le séjour. Soyons claires, Otman est beau, classe, discret, un brun timide, et laisse échapper un « trop mignon » attendrissant à notre Sophie, conquise, si ce n’est la marque frontale de la prière immédiatement remarquée par la perspicacité de Muriel. Soso n’est pas trop branchée pratique religieuse, d’autant qu’il a même la sonnerie de la prière sur le téléphone, mais on sent bien chez ce Otman que tout est négociable, chez cet homme éduqué lui aussi, la prière peut attendre vingt minutes, on est sauvées.

Arrivées à Bab Batha, Youssef, le gardien de notre riad, nous attend. Sourire attendrissant lui aussi (bien qu’édenté : « Youssef, tu veux une pâtisserie ? » cf plus tard), on se sent immédiatement accueillies avec beaucoup d’attention et de prévenance. L’aventure commence dans le dédale des ruelles de la médina de la vieille ville de Fes. On est instantanément projetées dans l’Histoire avec un grand H ! Rien ne semble avoir bougé depuis des millénaires ! Vieux pavés, murs décrépis, ocres, beiges, odeurs parfois difficiles, tenues berbères, cris de petits, le tout sous une pluie débutante, nous voilà lancées dans l’aventure de l’ancestrale capitale culturelle du Maroc !

Deuxième mise au point : sans Youssef, on ne serait jamais parvenues jusqu’au riad, cet écrin situé au fond d’une microscopique impasse avec sa porte cloutée majestueuse. J’ai l’impression de revivre « les 12 travaux d’Astérix » et l’épisode de la quête de la sortie de la pyramide ! Il faut dire qu’avec ses 390 ruelles, la médina de Fes est réputée être la plus grande zone urbaine piétonne au monde !

La porte se referme, on est subjuguées ! Le patio est magnifique, les zelliges délicats, les imposantes portes en bois sculpté de 4 mètres de hauteur nous laissent sans voix, chaque chambre a son charme avec ses draps brodés, les salles de bain en tadelakt, sa terrasse panoramique, ses escaliers aux marches inégales et déroutantes, et Youssef semble fier de veiller chaque jour et chaque nuit sur ce petit paradis préservé du tumulte de la rue. Une grande sérénité se dégage du lieu, il nous sert un délicieux thé à la menthe bienvenu pour nous réchauffer. C’est l’occasion pour lui de faire connaissance avec la malice de notre groupe ! Les premiers éclats de rire fusent, et Youssef ne semble pas insensible à notre humour, ne semblant nullement choqué des questions directes mais toujours tellement délicatement initiées par Mumu.

Il nous emmène vers un restaurant, le « Peroke », pour notre premier repas du terroir, un délice (harira, pastilla, couscous… et tacos !!) : l’occasion de notre premier contact avec la Petite Pente, l’une des 2 longues mais étroite rue principale de la médina, avec ses commerces, sa vie tumultueuse, ses couleurs, ses odeurs, et sa pharmacie (le Doliprane arabe s’est avéré extrêmement efficace pour l’otite de Sophie, c’est sûr, il est plus fort…).

En fin d’après-midi, nous retrouvons Myriam arrivée de Paris (après un tour d’Europe) pour gagner Fes, et découvrons, enfin à cinq, l’ambiance fassi si particulière : ruelles labyrinthiques, entrebâillements de portes, escaliers secrets, cours cachées, enfants qui jouent partout, les carioles qu’on pousse, les ânes qu’il faut laisser passer, les paniers d’oranges, les épices, les pains qui sortent du four du quartier, les hommes partout et tout le temps, en tenue berbère ou fassi, les odeurs fortes, tantôt agréables, tantôt qui prennent à la gorge, les déchets dans les rigoles des pavés : sous cette fin de journée au ciel menaçant, la médina prend pour nous des airs mystérieux et secrets, mais Youssef, notre ange-gardien, veille sur notre bien-être, se retournant sans cesse pour être sûr de ne pas nous perdre ! Nous comprenons ainsi que chaque quartier de la médina vit autour de sa fontaine, son four commun, sa mosquée bien sûr, son école « maternelle », et son hammam, qui va être pour nous le centre d’une expérience inédite et inoubliable !



Après deux heures de vol dans un ciel bleu azur, un survol superbe des Pyrénées, et un atterrissage un peu sportif avec une otite barotraumatique pour Soso et un presque traumatisme pour tous les passagers (qui ont quand même applaudi, les Marocains sont respectueux du statut du pilote !), nous voilà arrivées au Maroc ! Le ciel est chargé, l’air discrètement lourd, la douane interminable, mais on est trop excitées de commencer cette escapade exclusivement féminine et sans enfants (on pourrait penser « sans nos seize mioches » parce qu’on est un peu emportées par l’égoïsme libérateur de l’expérience, mais on dit « sans enfants » parce qu’on est "éduquées"). C'est dit, notre groupe s'appellera "Fez-toi la malle" pour les trois jours à venir!

Nous retrouvons Otman, notre chauffeur pour le séjour. Soyons claires, Otman est beau, classe, discret, un brun timide, et laisse échapper un « trop mignon » attendrissant à notre Sophie, conquise, si ce n’est la marque frontale de la prière immédiatement remarquée par la perspicacité de Muriel. Soso n’est pas trop branchée pratique religieuse, d’autant qu’il a même la sonnerie de la prière sur le téléphone, mais on sent bien chez ce Otman que tout est négociable, chez cet homme éduqué lui aussi, la prière peut attendre vingt minutes, on est sauvées.

Arrivées à Bab Batha, Youssef, le gardien de notre riad, nous attend. Sourire attendrissant lui aussi (bien qu’édenté : « Youssef, tu veux une pâtisserie ? » cf plus tard), on se sent immédiatement accueillies avec beaucoup d’attention et de prévenance. L’aventure commence dans le dédale des ruelles de la médina de la vieille ville de Fes. On est instantanément projetées dans l’Histoire avec un grand H ! Rien ne semble avoir bougé depuis des millénaires ! Vieux pavés, murs décrépis, ocres, beiges, odeurs parfois difficiles, tenues berbères, cris de petits, le tout sous une pluie débutante, nous voilà lancées dans l’aventure de l’ancestrale capitale culturelle du Maroc !

Deuxième mise au point : sans Youssef, on ne serait jamais parvenues jusqu’au riad, cet écrin situé au fond d’une microscopique impasse avec sa porte cloutée majestueuse. J’ai l’impression de revivre « les 12 travaux d’Astérix » et l’épisode de la quête de la sortie de la pyramide ! Il faut dire qu’avec ses 390 ruelles, la médina de Fes est réputée être la plus grande zone urbaine piétonne au monde !

La porte se referme, on est subjuguées ! Le patio est magnifique, les zelliges délicats, les imposantes portes en bois sculpté de 4 mètres de hauteur nous laissent sans voix, chaque chambre a son charme avec ses draps brodés, les salles de bain en tadelakt, sa terrasse panoramique, ses escaliers aux marches inégales et déroutantes, et Youssef semble fier de veiller chaque jour et chaque nuit sur ce petit paradis préservé du tumulte de la rue. Une grande sérénité se dégage du lieu, il nous sert un délicieux thé à la menthe bienvenu pour nous réchauffer. C’est l’occasion pour lui de faire connaissance avec la malice de notre groupe ! Les premiers éclats de rire fusent, et Youssef ne semble pas insensible à notre humour, ne semblant nullement choqué des questions directes mais toujours tellement délicatement initiées par Mumu.

Il nous emmène vers un restaurant, le « Peroke », pour notre premier repas du terroir, un délice (harira, pastilla, couscous… et tacos !!) : l’occasion de notre premier contact avec la Petite Pente, l’une des 2 longues mais étroite rue principale de la médina, avec ses commerces, sa vie tumultueuse, ses couleurs, ses odeurs, et sa pharmacie (le Doliprane arabe s’est avéré extrêmement efficace pour l’otite de Sophie, c’est sûr, il est plus fort…).

En fin d’après-midi, nous retrouvons Myriam arrivée de Paris (après un tour d’Europe) pour gagner Fes, et découvrons, enfin à cinq, l’ambiance fassi si particulière : ruelles labyrinthiques, entrebâillements de portes, escaliers secrets, cours cachées, enfants qui jouent partout, les carioles qu’on pousse, les ânes qu’il faut laisser passer, les paniers d’oranges, les épices, les pains qui sortent du four du quartier, les hommes partout et tout le temps, en tenue berbère ou fassi, les odeurs fortes, tantôt agréables, tantôt qui prennent à la gorge, les déchets dans les rigoles des pavés : sous cette fin de journée au ciel menaçant, la médina prend pour nous des airs mystérieux et secrets, mais Youssef, notre ange-gardien, veille sur notre bien-être, se retournant sans cesse pour être sûr de ne pas nous perdre ! Nous comprenons ainsi que chaque quartier de la médina vit autour de sa fontaine, son four commun, sa mosquée bien sûr, son école « maternelle », et son hammam, qui va être pour nous le centre d’une expérience inédite et inoubliable !

© 2023 par SUR LA ROUTE. Créé avec Wix.com

  • b-facebook
  • Twitter Round
  • Instagram Black Round
bottom of page