8 décembre : encore un soleil radieux, il faut en profiter avant que la pluie n’arrive pour randonner dans le célèbre parc national d’Abel Tasman. C’est le néerlandais du même nom, qui, en 1642, découvrit les côtes ouest du nord de l’île du Sud : premier contact de ce pays avec les Européens, l’accueil fut moyen (quatre marins tués par les Maoris), et Abel Tasman prit la sage décision de lever l’ancre ! Les européens ne reviendront qu’un siècle plus tard, mais l’île est baptisée : New Zeeland pour « Nouvelle Hollande », Abel Tasman a bel et bien posé sa marque ici ! Alors on embarque sur un bateau-taxi (mise à l’eau étonnante en tracteur à marée basse ! on monte dans le bateau sur la route, on est tiré par le tracteur jusqu’à la mise à l’eau, au retour, idem, on ne quitte pas le bateau avant qu’il n’ait été ramené sur la terre ferme à 1 kilomètre de la plage !) et on décide de faire une partie du trek d’Abel Tasman - qui fait une cinquantaine de kilomètres - accessible uniquement à pieds et en bateau. Notre portion fera 13 kilomètres, c’est déjà pas mal (on a encore quelques douleurs musculaires du Tongariro quand-même !!). Le trajet en bateau dévoile déjà des côtes sauvages et l’eau émeraude qui nous attend dans ce parc national. On aperçoit les otaries qui vivent ici, et qui, curieuses, ont même l’habitude de monter sur les embarcations des kayakistes ! On est déposé à Bark Bay, et il nous faudra marcher jusqu’à Anchorage en passant par Torrent Bay, où le bateau-taxi nous récupérera dans quatre heures et quinze minutes… ça tombe bien, on a calculé qu’on en avait … pour 4 heures de marche !!! C’est donc un peu sous pression qu’on entame la randonnée ! Va pas falloir traîner ! Ce sera pause pique-nique express ! Le sentier côtier est étroit, progresse dans une végétation splendide de fougères arborescentes aux verts éclatants, sur fond de mer émeraude et ciel bleu intense… C’est encore une palette de couleurs splendides qui s’offre à nous. De la végétation à l’état brut, une sensation d’aventuriers découvreurs de nouvelles terres, des plages magnifiques, on en prend plein les yeux ! Ca monte sec, ça redescend raide, ça remonte sec, ça redescend, tout en suivant sur les hauteurs ou au niveau de l’eau les côtes de cette portion cinématographique d’Abel Tasman : quel « scenic track » ! Un peu de déception tout de même, quand, arrivés au 8e kilomètre, on constate qu’on ne pourra pas traverser Torrent Bay vers Anchorage par le sable de marée basse, ce qui nous aurait permis de gagner une heure de marche : la mer est haute, il faut complètement contourner Torrent Bay, c’est parti pour 5 kilomètres de plus, soit 1h45 de « serpentage » supplémentaire. Certes le décor est à tomber, mais les épaules brûlent, les mollets sont durs, on tire un peu la langue !! 15h40 : on arrive enfin sur le sable roux (on dirait du sucre de canne !) d’Anchorage : juste le temps de mettre les pieds dans l’eau, c’est bien mérité, et hop, il faut reprendre le bateau… Quelle rando au rythme soutenu ! Allez, demain, si la météo le permet, ce sera plage pour s’amuser et se baigner !