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Chère Kanumera


Kanumera. Ta consonance typiquement Kanak donne le ton. Jolie et large baie du sud de l’île des Pins, ton rocher tabou, ses légendes et ses faits-divers atroces te rendent mystérieuse, intouchable, respectable ! Le banc de sable qui te sépare en deux parties à hauteur du rocher, et qui se recouvre à marée haute, semble marquer la frontière de l’impénétrable. Ton beau et doux turquoise ne se révèle que sous le soleil, qui te fait alors brusquement t’illuminer ! De l’autre côté du ponton, Kuto te tient la main, en jumelles vous rendez la baie somptueuse. Mais voilà que ta sérénité et ton calme absolus sont bousculés deux fois par semaine par l’arrivée « des Australiens », ces paquebots de croisière qui déversent alors leurs flots de petits bonhommes ravis de découvrir ton côté sauvage et de tremper dans tes eaux calmes : quelle animation alors pour l’occasion tout au long de ta rive ! Les insulaires sortent leurs plus beaux étals pour l’occasion : couronnes et chapeaux tressés en feuilles de palme, bougnas, brochettes à griller sur le feu, gâteaux et crêpes maison, chants et danses traditionnelles… Mais voilà que l’après-midi s’avance et tout redevient silencieux, comme par magie les petits bonhommes ont disparu et ta plage nous appartient à nouveau, pour quelques heures où l’on profite en jouant de ta beauté dans le soleil de fin de journée : tiens ! une tête de tortue qui sort de l’eau, là juste devant ! deux ! Vite, on chausse les palmes et le masque, on cherche la tortue, on ne la trouve pas, on tombe sur une belle raie pastenague, on relève la tête et là voilà : la tortue est là pour notre plus grand bonheur… Tortue bonne écaille, pas très grosse, qui virevolte devant nous dans un majestueux balai, nous invite à la suivre, remonte respirer juste devant nos yeux, replonge à nouveau, se laisse admirer de longues minutes à faible vitesse pour pouvoir savourer cet instant unique et enchanteur, avant de nous semer et de nous dire : « je vous attends ! revenez à nouveau ! la magie de Kanumera vous a envôutés à jamais ! »…






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