8 novembre : il nous faut désormais quitter la région de Kalbarri pour progressivement gagner le sud et la région d’Albany, 1200 km nous attendent en 3 jours ! On roule encore quelques dizaines de kilomètres dans le Kalbarri NP au milieu de ce bush vert et fleuri, où apparaissent bientôt des dunes immenses et immaculées. Puis c’est un lac rose salé qui croise notre chemin, arrêt photos obligatoire… Magique… Première vraie pause à Géraldton, petite ville (en fait la plus grosse après Perth sur la côte ouest) où l’on trouve enfin une vraie poissonnerie (en fait dans l’usine directement au port !) pour se faire un repas du soir iodé. Avec ses milliers de kilomètres de côte océane et une eau si riche, les Australiens, fans de pêche au gros pour leurs loisirs, n’ont pas la culture du marché au poisson frais. Grand questionnement, si l’on cherche du poisson c’est toujours du congelé !!! On ne comprend pas… Mais là ça y est, c’est du frais ! Snapper du coin et saumon de Tasmanie sont au menu du soir. Pique-nique sur la jetée de Géraldton (où je me suis fait attaquée par une pie ! ce phénomène est apparemment bien connu des habitants de Sydney où les pies là-bas font rage et créent parfois de graves blessures…), les enfants profitent des structures de jeux toujours hyper bien faites et gratuites évidemment : ici ce sera un grand « water-park » à l’air libre, jouxtant les aires de pique-nique, sol protégé anti-dérapant, et jeux d’eau qui se mettent en route au passage des enfants pour leur plus grand plaisir. Reprise de la route, nous arrivons en toute fin de journée à Cervantes, où le soleil se couche au moment où nous franchissons l’entrée du Nambung National Park pour aller circuler dans l’étonnant désert des Pinnacles. C’est une zone de sable jaune, où se dressent dans un paysage lunaire des centaines de roches dressées tels des menhirs, non façonnés par l’homme mais bel et bien par la nature. Concrétions de roches et coquillages issues d’un sol sous-marin initial, l’érosion a ensuite sculpté ces étonnantes formations. Lumière idéale, nous savourons ces quelques instants avant le crépuscule, où des émeus, traversant brusquement le tableau, apportent encore un peu plus de mystère au lieu. Nous passons la nuit à Cervantes, puis reprenons la route le lendemain après un petit tour dans l’usine à langoustes du coin : gros dilemme, nous n’aurons pas le temps d’y rester pour le déjeuner, mais nous y achetons 2 grosses bestioles fraîches déjà cuites, que les cuisines nous recoupent en deux pour pouvoir les faire à la plancha ! Excellent compromis ! Les paysages défilent et continuent de changer : le bush verdoyant laisse place à une étonnante plaine où se dressent des centaines d’arbustes dressés vers le ciel (sortes de yucca ?) donnant l’impression d’une armée qui envahit les collines (des images du Seigneur des Anneaux me sont revenues… mais pourtant ça ce sera dans quelques semaines !!), puis des champs sans fin d’avoine, ondulant au gré du vent, des fermes immenses, quelques troupeaux de vaches ou de moutons de ci-de là. Nous faisons la pause pique-nique au Yanchep National Park, un petit parc national à 60 k au-dessus de Perth, où nous pourrons observer nos premiers koalas ! Une dizaine de grosses peluches coincés endormis dans les branches des eucalyptus, ils sont très protégés ici, introduits de la côte-est, leur premier habitat naturel, au début du siècle. Des oiseaux colorés, quelques kangourous qui s’enfuient en bondissant dès qu’ils sentent qu’on les a repérés. Nous passons la nuit à encore 250 km d’Albany dans la micro-ville (1 grande route traversante et quelques perpendiculaires) de Williams, au charme désuet (on se croirait dans les années 50 !). Un charmant épicier (d’origine grecque, ayant vécu toute sa vie au Zimbabwe et émigré depuis 11 ans en Australie), nous recueille avant sa fermeture pour nos petites courses dans son « General Store » à l’ancienne (le sol est un vieux plancher d’époque bien craquant, les pommes de terre sont sur leurs sacs de jute, les légumes dans une remise au fond où il nous invite pour les protéger de la chaleur, les paquets de farine et de sucre soigneusement alignés sur l’étagère en métal)… Demain, après une nuit dans le camping du coin, nous atteindrons Albany !