Nous sommes remontés plein nord, avons longé la côte-est jusque Milazzo où nous avons pris le bateau pour l’île de Salina dans les îles éoliennes, qui sera notre dernière escale en Sicile. On s’était arrêtés à l’épicerie de Pédalino en partant le matin pour se faire faire des sandwichs par le boucher : pain rond ouvert en deux, arrosé d’huile d’olive et d’origan, on choisit ses fines tranches de charcuterie et de fromage, un délice… on a pris aussi du lard pour les pâtes de ce soir, super savoureux.
Nous débarquons dans le petit port de Santa Marina, sur cette île volcanique où l’eau claire sur les fonds marins noirs prend une couleur d’un bleu profond qui donne envie de se jeter à l’eau! Location d’une petite voiture un peu usée (ces
îles ne sont accessibles qu’aux piétons), aux vitesses fatiguées, qui gronde dans les virages pentus de l’île, et nous voilà partis pour l’aventure! Ce qui frappe tout de suite sur cette île en arrivant, c’est la vue au loin sur le volcan de Stromboli, une île qui fume en continu face à nous! Nous gagnons le village de Lenni pour rejoindre notre location, une petite unité dans une maison bourgeoise du début du XXe ultra charmante, fièrement posée à côté de l'imposante église blanche du village : mais voilà, le propriétaire s’est emmêlé les pinceaux, et nous attendait le lendemain : il nous trouve une solution plutôt intéressante : nous sommes logés dans l’appartement du dessous pour trois, et a réservé une chambre dans l’hôtel situé en face, dans la rue, dont l’entrée est à dix mètres de la maison! Les garçons tentent l’aventure d’une nuit à deux (mes trouillards réussiront à vaincre l’angoisse de la nuit entière!), et moi, ça me fait l’occasion de découvrir deux lieux, puisque demain nous intégrerons l’appartement prévu! Et celui que nous avons ce soir est déjà très joli… le jardinet est très fleuri et un énorme jasmin étoilé envahit l’air de son parfum puissant, c’est très agréable! Et en plus, le propriétaire pour s’excuser, nous a réservé le petit déjeuner sur la belle terrasse de l’hôtel pour le lendemain! Les valises posées, nous reprenons la voiture pour explorer le sud (Rinella) puis l’ouest de l’île, à Pollara, village posé sur un relief assez extraordinaire : un demi volcan englouti! Ainsi les falaises tombent à pic dans la mer et le village semble suspendu dans l’ancien cratère… Pollara a été rendu célèbre par le tournage du film « le Facteur » (« El Posti ») avec Philippe Noiret et Matteo Troisi, décédé 12h après la fin du tournage. Le film est projeté tous les soirs à 18h sous la tonnelle d’un petit cafetier (où nous prendrons nos premières granite éoliennes : mandarine pour moi, très douce..). Nous descendons ensuite les 170 marches qui mènent à l’eau claire, dans le soleil descendant: le lieu est réellement cinématographique! Un astucieux système de vélo fixe et de panier permet au cafetier de venir, régulièrement avec son scooter, y poser les verres et boissons pour le petit loueur de kayak situé tout en bas, et d’un coup de pédale, le panier est descendu et remonté le long d’un câble! Nous finissons la journée au coucher du soleil à Malfa, sur la terrasse d’un bar plutôt chic pour l’aperitivo, les lumières sont superbes, on le sent bien, ça va être trop court deux journées sur place…
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