Une journée qui se termine à Noto, encore une de ces villes classées à l'Unesco, et qui nous a complètement charmés! A taille très humaine, avec son Corso principal de pavés noirs et ses églises et duomo à tous les coins de rue, illuminés par les tons chauds de fin de journée, la petite Noto n'a rien à envier aux plus grandes! Typiquement le genre de ville où l'on se verrait vivre! Grimpette au campanile d'une des chiesa (église) de la rue, pour admirer le panorama, on se retrouve un peu maladroits au milieu d'un mariage, pile au moment de l'échange des voeux! Il faut dire que les Siciliens se marient partout et tous les jours!! Pas une seule chiesa dans laquelle on soit rentré pour admirer les nefs et les plafonds sans ses mariés plein de recueillement, sans son assemblée en tenue ultra sophistiquée, agitant lascivement l'éventail, sans ses chants et ses musiques ajoutant un charme certain à nos visites! Apparemment ici, le touriste reste prioritaire et les mariages ont lieu, avec les va et vient des uns et des autres! Mais j'avoue un sentiment de grotesque cet après-midi, dans cette petite église où nous étions les seuls visiteurs du moment (nous étions accueillis tout de même par une petite dame au fond de l'église qui distribuait ses tickets d'accès), quand nous sommes passés, le plus discrètement possible, à côté des témoins et du photographe, à trois mètres du prêtre, pour gagner l'escalier du campanile (pas d'autre accès!), en shorts et tongs, avec Zoé qui avait mis quelques minutes avant le pied dans un tas de sable et, telle la maman des petits chevreaux, marchait la jambe enfarinée à pas feutrés!!! Il nous a fallu revêtir le recueillement de l'instant solennel, tous les regards rivés sur nous, avec l'envie de disparaître le plus vite possible du cadre de la cérémonie: mais la vue en valait la chandelle... Dégustation de glaces, granités et cannoli à la crème au chocolat dans la plus vieille pâtisserie de la ville, avec vue sur une église - encore- dont le perron était cette fois affublé de ses prêtres en soutane, sonnant le début de la messe du soir et attendant leurs ouailles devant le va-et-vient des Vespa pétaradantes et des triporteurs des ouvriers ayant fini leur journée. Délectation dans les rues, cette lumière encore et toujours, qui sublime les façades. Puis retour dans notre chère ferme aux oliviers au coucher du soleil, sur cette route pittoresque de la Sicile. Tiens, on peut en parler de la conduite en Sicile, elle mérite un chapitre à elle toute seule! Il doit y avoir quelque part, au fond d'un tiroir d'un lointain gouverneur, un code de la route, que personne ici ne respecte! Pas de priorité dans les carrefours ou sur les ronds points, ni sur les entrées ou sorties de routes (autoroutes serait un bien grand mot ici), c'est le premier qui tente qui gagne! Jamais de clignotant évidemment, il faut une sacrée dose d'anticipation pour s'éviter des frayeurs pluriquotidiennes, et pour ce qui est de la vitesse, elle est ubuesque : la plupart des routes principales sont limitées (officiellement bien sûr, il n'y a que les touristes dans leur petite voiture de location, qui restent hésitants) à 50 km/h quand les routes de campagne affichent 70! Ce qui créé des situations absurdes où une voiture se traine et se fait doubler par les dix autres derrière, bien évidemment toujours dans des endroits où la ligne blanche est bien épaisse et théoriquement infranchissable. Enfin, ligne blanche, ligne blanche, c'est quand il y en a une!!! De nombreuses routes ont été oubliées côté peintures, du coup, là c'est vraiment l'open-bar, on roule où on veut et on se rabat (un peu!) si une titine arrive en face ;))) On peut le dire, après une semaine d'entrainement, on commence à prendre le pli de la conduite sicilienne, sous les airs de la radio locale qui n'en finit plus de nous enivrer de chansons romantiques à l'italienne!
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